55. Le premier

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Alexander arrive à son bureau et croise le regard de son assistant déjà assis à son poste.

- Bonjour monsieur Alexander. Dit il avant de baisser le regard beaucoup trop honteux de ce qui s'est passé la veille. Il connaît les pratiques assez particulières de son patron, ce n'est pas ce qui le dérange mais le fait de s'être fait rejeter.

Comme d'habitude la voix de son assistant lui procure une sensation dans tout le corps qu'il se dépêche de refouler et entre dans son bureau. 

Il n'a jamais pris la peine de saluer qui que ce soit, ce n'est pas maintenant qu'il le fera. Il prend place sur son fauteuil et se concentre sur sa machine qu'il s'empresse d'allumer. 

- Veuillez m'excuser, je vous apporte votre café. Dit le jeune assistant toujours mal à l'aise de la tension que représente son patron

Il dépose le café sur un coin de la table et s'éclipse rapidement mais le léger parfum retenu dans l'air ne fait aucun doute de sa présence dans les lieux.

Alexander le hume et se détend immédiatement avant de regretter de l'avoir fait car il se sent subitement émoustillé. Alors dans un dernier effort il appuie sur son fixe en direction de son assistant. 

- Je ne veux plus te voir dans mon bureau. Tonne t-il assez durement. 

- Mais monsieur j'ai des dossiers assez importants à vous…

- Scanne tout et envoie par mail.

- Mais…

Alexander a déjà raccroché. Il est conscient que c'est stupide et qu'involontairement, il donne un double travail à son assistant mais qu'est-ce qu'il ne doit pas faire pour le tenir éloignée, au moins pour cette journée. 
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- Ah Alexander tu es là. Dit Harris en entrant dans son bureau, il doit être vingt heures. Il n'est pas sorti de son bureau et s'est fait livrer. Harris revient de son dîner avec Eleanor pour l'annoncer la nouvelle, les fiançailles sont annulées. 

Il aurait voulu rentrer chez lui, mais le calme qui l'accueillerait le découragea alors il fit un crochet à l'entreprise espérant trouver son père pour échanger mais quand il est arrivé, on l'a informé que seul son frère était encore là. 

Il devait reconnaître qu'à part ses pratiques douteuses, Alexander est un bosseur qui a toujours eu pour unique objectif de dépasser son frère.
Au moins là, il allait être servi.

- Qu'est ce que tu me veux ? Où es tu venu me narguer à quelle point tu te réjouis de ta présidence? Lance-t-il.

Alexander sait que son père à tout fait pour masquer les choses pour son neveu empoisonné parce qu'il voulait que ce soit Harris qui monte sur le trône. Il aurait pu être vexé, mais on les à appris une chose très importante. 

Le sang, le pouvoir, la domination et le respect. Jamais un Aragon ne doit faire du mal à sa famille. Parce qu'ensemble ils règnent , ensemble ils ont le pouvoir.

- Je te le laisse. Lâche- t-il. Tu as finalement gagné, j'ai annulé mes fiançailles avec Eleanor. 

- Tu as fait quoi?

- J'ai juste compris que ça ne servait à rien de me mentir à moi même, celle que j'aime c'est Milla et je compte tout faire pour qu'elle m'accepte de nouveau. 

Alexander n'arrive pas à croire ce qu'il est entrain d'entendre, toute sa vie, il a été le second, toujours le deuxième, il a toujours voulu être à la place de son grand frère,  être celui qu'on remarque, le premier et maintenant…

- Bravo. Dit il en se levant pour se mettre devant son bureau et prendre appuie sur la table. Je n'aurai jamais cru ça de toi, tu n'es qu'un putain de lâche.  Tu préfère abandonner tout ça pour une femme. Dit il en montrant son bureau mais il parle de l'entreprise. 

- Non pour l'amour 

- Ne me prends pas pour un imbécile, je ne te comprends pas, je t'ai vue avec Eleanor tu étais heureux. 

- Non ce n'était pas ça le bonheur et je refuse de finir comme notre père et  grand-père. 

- Papa est heureux avec maman et grand père est veuf au dernière nouvelle 

- Petit frère alors tu n'as rien remarqué tout ses années? Tu étais tellement obnubilé par ta compétition avec moi que tu n'as pas vu ce qu'il y avait juste devant tes yeux?

- De quoi tu parles ?

- J'ai créé mon propre chemin et rassure toi, je n'abandonne pas notre héritage, je serai toujours là sauf que c'est toi qui tiendra les rênes.

- Quoi?

Mais il ne reçut aucune réponse car son frère vient de quitter son bureau, il devrait être heureux, jubilé d'avoir enfin eu ce qu'il voulait mais rien, il ne comprend pas. Il a tellement pris l'habitude d'être le deuxième que… Il envoie son pied sur la chaise qui se trouve près de lui et elle est propulsée loin faisant ressortir un bruit strident. 

- Monsieur Alexander, vous allez bien. Dit son assistant en entrant quelques secondes plus tard dans son bureau pour savoir ce qui se passe. Il n'est jamais partie avant son patron, il a toujours été au petit soin comme un…

Alexander le lance un regard noir et s'avance rapidement vers lui.

- Je… commence Edmond mais il est coupé car la main de son patron vient de s'en rouler sur sa gorge et il le plaque contre la porte fermée. 

- Je t'ai pourtant prévenu. Dit entre ses dents serrer Alexander. 

Il appuie fortement la gorge de son assistant que ce dernier perd de plus en plus de force mais à aucun moment il ne s'est débattu, il l'a laissé faire, il l'a laissé défouler sa colère sur lui. C'est quand Alexander voit le frêle corps de son assistant glisser qui se rend compte de ce qu'il était entrain de se passer alors il retire rapidement de sa main pour le laisser respirer. 

- Putain, tu es complètement fou ma parole, t'aurais du chercher à m'arrêter. Gronde-t-il. 

Edmond tousse plusieurs fois avant de reprendre sa respiration sous le regard vigilant de son patron qui le détail comme il ne l'a jamais fait et pour la première fois Edmond se sent heureux. 

Allez y recommencer si ça me permet d'avoir toute votre attention》 il a envie de dire mais tout ce qui reussi à dire est:

- Peut-être monsieur. Parce que je suis complètement fou de vous monsieur. 

Les yeux grand ouverts, Alexander n'arrive pas à croire ce qu'il vient d'entendre. Alexander n'est pas un romantique et n'a pas pour habitude de ce laisser aborder et choyer par une femme, il prend c'est tout. Il a ses habituelles, quelques nouvelles mais elles savent à quoi s'en tenir. 

Pour la première fois, il ressent son cœur battre anormalement fort dans sa poitrine et dans un geste impulsif et urgent, il l'embrasse.

Le soupir de bien être de son assistant témoigne à quel point c'est tout ce qu'il a toujours voulu. 

Le baiser est violent, intense qu'il semble les transporter dans un autre monde, un monde où ils ne seront pas jugés, un monde où il a le droit d'embrasser un autre garçon. Parce que dans ce monde si, jamais il n'accèdera à la présidence si sa famille venait à découvrir ce qu'il est entrain de faire.

Traditionaliste, c'est ça être un Aragon. 

Alors il profite juste pour ce soir, il profite et embrasse de tout son souffle, encore et encore ce jeune homme qui semble ne voir que lui, pour une fois, c'est lui le centre d'attention, la personne la plus importante au monde.

- Monsieur… Dit Edmond quand leurs lèvres se détachent enfin pour reprendre leur souffle.

- Oui? Dit il en levant un sourcil curieux de savoir ce que ce dernier dira.

- Encore, embrassez moi encore monsieur. 

Sortilège Where stories live. Discover now