Sortilège

73. Stop, j'arrête

Après que la porte se soit refermée sur son frère, Alexander soupire une nouvelle fois passant sa main dans ses cheveux.

- Monsieur pourquoi avez-vous fait ça ?

Alexander lui jette un regard mais ne lui répond pas gardant ainsi ses yeux sur la porte avant de le porter sur le sol.

- Monsieur. Dit il plus durement en se plaçant devant lui

- Ça ne te concerne pas. Lâche t-il avec désinvolture

- Bien sûr que si et ... et même si j'apprécie ce que vous étiez sur le point de faire je ne peux pas accepter.

Alexander lève alors le regard pour le planter dans celui de son assistant.

- Au dernier nouvelle je ne t'ai pas demandé ton avis.

- Je le sais bien mais... je ne peux pas accepter à ce que vous renonciez à vos rêves pour moi. Je... je vais m'en aller.

Le regard de ce dernier devient plus dur.

- Qu'est-ce que tu dis.

- Je... Stop j'arrête. Dit il en baissant la tête

- Edmond viens tu réellement de dire ton mot de passe?

- Oui Alexander. Je suis désolé. Il le regarde droit dans les yeux, ses yeux ne dévoilant que douleur.

C'est la première fois que Edmond l'appelle par son prénom, le goût est exquis mais poignant car la suite de sa phrase n'est que tourment.

Alexander est en colère, tout doucement les traits de son magnifique visage se déforment.

- Ok va t'en et je ne reviens plus jamais. Je te libère. Dit-il malgré lui en se tournant. Il ne peut pas forcer son assistant à être avec lui.

Alexander a mal mais refuse de le montrer, personne de ne doit voir sa douleur.

Edmond lève la main pour le toucher mais se retient au dernier moment.

Il soupire et entre dans la chambre qu'ils partagent depuis peu avec son amour. C'est dur, il souffre, son cœur saigne, pourtant c'est pour son bien, c'est par amour qu'il se doit de le faire. Il connaît son patron depuis un moment déjà. Il se souvient des heures tardives où il rentrait du travail, sa détermination à vouloir toujours faire plus que son frère.

Alexander était en perpétuel concurrence avec Harris, il a toujours voulu prouver que lui aussi en était capable alors il s'était préparé attendant... Attendant le bon moment, le moment où on lui donnerait sa chance et enfin elle était là, entre ses mains.

Même s' il admirait ce que son patron venait de faire, il trouve ça égoïste et ne peut pas l'accepter.

Peut être que si il n'est plus là, Alexander se rendra compte de son erreur? en plus leur relation est tellement nouvelle, rien ne dit que ça va tenir, que ça va marcher? Alexander vient à peine d'entrer dans son monde qu'est ce qui lui dit qu'il ne va pas rebrousser chemin?

Il est gay c'est un fait mais Alexander? Il y a encore quelques mois, il couchait et embrassait des femmes dans cette même chambre.

Il l'a toujours aimé et il continuera sûrement à le faire mais de loin, loin de lui.

Pour le voir devenir celui qu'il a toujours voulu être.

Les yeux rouges, il sort de la chambre sa valise en main. Alexander ne se trouve plus là où il l'a laissé mais au bar en train de boire un liqueur. Il dépose son verre et se serre une nouvelle gorgée avant de lui jeter un coup d'œil, non il le détail de la tête au pied.

- Mons... Alexander. se rattrape Edmond. Je voudrais vous dire... non je voudrais te dire avant de m'en aller que... que je vous aime. Dit-il enfin, même s'il est un peu embrouillé. Je vous aime tellement et depuis tellement longtemps que je ne sais pas quand j'ai arrêté de vivre pour moi. Je ne souhaite que ton bonheur et je sais que vous méritez ce poste. Ce poste c'est toute votre vie alors je ne dois pas être un frein à vôtre bonheur. Je... Je vous prie également d'accepter ma démission. Je... je crois que je vais m'en aller. Dit il en prenant la direction de la porte.

Alexander le regarde s'en aller et boit une nouvelle fois dans son verre avant de le déposer définitivement.

- Non reste. Dit il la voix rauque. Si comme tu le dis c'est mon bonheur qui t'importe le plus, reste.

Le cœur au bord de l'explosion, Edmond s'arrête et se retourne pour le regarder les yeux ahuris.

- Mais...

- Mais rien du tout. Dit Alexander en s'avançant tel un prédateur. Tu as dit avoir arrêté de vivre pour toi depuis bien longtemps c'est ça ? Dit il maintenant à quelque centimètres de lui

- Oui. Dit Edmond honteux, la tête baissée.

- Alors maintenant tu vis pour moi donc si je te demande de rester tu dois m'obéir.

- Je... je ne peux pas

- Assez. Tonne-t-il. Je sais que tu penses le faire pour mon bien mais comme je l'ai dit à mon frère j'ai désormais d'autres priorités.

- Je...

- Regarde moi Edmond. Ce dernier soulève tout doucement sa tête et ce qu'il voit le secoue.

Alexander le regarde avec tellement d'émotion, tellement de sincérité.

- Je te suis reconnaissant que tu fasses tellement attention à mon bien être mais ne t'inquiète pas, je sais ce que je fais et pour te rassurer sache que tu n'es pas la raison de ma démission à ce poste. Je l'ai fait avant tout pour moi.

- C'est vrai ?

- Disons que j'en ai eu marre, je n'en avais plus envie. J'aime le travail que je peux effectuer dans l'entreprise mais j'ai compris avec le temps que je ne souhaite pas plus.

- C'est tout?

- Oui. Dit-il en le regardant intensément. J'ai également compris que j'ai juste besoin de quelqu'un comme toi.

- Je... mais...

Il n'a pas le temps de finir sa phrase que Alexander vient poser ses lèvres chaudes et alcoolisées sur les siennes et Edmond répond avec tout l'envie qu'il possède en lui.

- Je dois t'avouer que j'adore particulièrement tes lèvres. Dit son patron avec un petit sourire.

- Oh Alexander. Réponds Edmond à bout de souffle et le regard d'Alexander s'enflamme.

- Je pense qu'il est temps que nous passions à l'étape suivante.

Ils ne sont jamais passés à l'acte proprement dit, ils se sont toujours contenter des petits jeux d'Alexander, des embrassades par ci et là et de felation bien mérité mais jamais plus pourtant aujourd'hui Alexander s'est senti prêt.

Parce que lui aussi était tombé amoureux de son assistant, parce qu'il avait compris que le seul moyen de convaincre ce dernier que c'était loin d'être un jeu pour lui était de lui montrer un peu plus.

Dans le jeu de domination - soumission. Celui qui a toujours eu le pouvoir n'a jamais été le dominant mais le soumis et tout bon dominant se sent complet quand il a enfin trouvé le soumis qui lui correspond.

Dès le début, Edmond s'est toujours abandonné au bon vouloir d'Alexander, Il est celui qu'alexander à toujours voulu mais aujourd'hui ce n'est pas en dominant ou en soumis qu'ils ont décidé de franchir le pas.

C'est juste deux personnes qui aiment et veulent juste se le montrer.