Larme Douce

o3 • Désir interdit.

Ce sentiment d'insatisfaction est la pire des tortures. Avoir ce que l'on veut sous le nez, mais ne pas pouvoir y succomber.

Hermès •

J'ai passé la semaine à lire, discuter avec Kenan et à aider sa femme dans le jardin. Elle adore particulièrement les plantes et l'été est la saison idéale pour les observer et les soigner.

Je me suis efforcé de parler avec Arès à plusieurs reprises, mais il semblait être assez renfermé et peu disposé à la conversation.

Je n'ai pas cherché à insister davantage. S'il ne voulait pas me parler, je ne voyais pas l'intérêt de forcer les choses. Il sait où me trouver ?

Cette semaine a été d'une longueur interminable, passée à attendre l'arrivée de cette femme m'a paru plus rude que prévu.

Bien que la patience soit une vertu, je n'en avais aucune en ce qui la concernait.

Toutes les nuits, j'ai été sur son profil Instagram. Et bordel. Je me suis emportée en voyant une de ses nouvelles photos qu'elle avait postée.

Une robe verte, avec un décolleté beaucoup trop plongeant à mon goût.

Je n'ai pas pu empêcher ma main se diriger vers ma ceinture. Je crois que j'étais accro à son visage et à son corps. Mon esprit était tout le temps rivé vers elle. Je ne voulais qu'elle. Je voulais mettre en œuvre toutes ces pensées.

Ce soir-là, nous étions tous réunis sur la terrasse à la demande de Kenan, qui souhaitait passer du temps en famille. L'air était frais, et l'ambiance était plutôt calme. On pouvait entendre les vagues calmes s'échouer contre les murs.

Sacrée famille.

Alors que nous étions en train de discuter, je me suis retrouvé à écouter plutôt qu'à parler. Je n'avais rien à dire de particulier, et mes parents ne semblaient pas très intéressés par une conversation avec moi. 

Le silence est parfois préférable. 

Une silhouette que je connaissais bien apparut. J'avais tellement attendu ce moment. C'était elle, la femme brune que j'avais scrutée sur les réseaux sociaux toute la semaine. Mon cœur battait à mille à l'heure, je ne pouvais pas détacher mes yeux d'elle.

Elle était là, Adyna. Dans l'une de ses belles robes éternelles.

Qu'est-ce qu'elle était sublime cette femme. Merde.

Elle était accompagnée d'un homme en costume et chaussures en cuir, probablement un garde ? Probablement un garde du corps, qui s'éloigne une fois qu'elle nous a rejoints.

— Bonsoir.. lâchait-elle d'une voix basse.

Kenan et sa femme furent les premiers à lui adresser la parole, heureux de la voir enfin arriver. Elle était là, enfin. La femme de mes plus profonds désire.

Du coin de l'œil, j'aperçois Arès se lever pour rejoindre sa fiancée en plaçant une main autour de sa taille et en lui déposant un baiser sur le haut de la tête.

Bordel. Ma mâchoire se crispa. J'aurais aimé que ce soit ma main sur sa hanche. Et mes lèvres contre sa peau.

Mais je ne pouvais rien y faire. Et c'est ce qui m'énerve.

Arès prenait la parole en présentant sa future épouse à toute la famille.

— Grand-père, je te présente Adyna, ma fiancée..

Avait-il lâché avec un sourire sur les lèvres. Un sourire qui me paraissait assez faux.

Adyna scruta la cohue jusqu'à ce que ses yeux croisent les miens.