37 • Orchidées.

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Coucou, j'espère que vous allez bien ? Bonne lecture mes amours.

Ce chapitre contient un tw, que je donne enfin de chapitre pour éviter les spoils. Vous pouvez descendre le regarder, pour ceux qui souhaitent !

Hermès ••

Il faisait froid. Très froid. Le ciel me semblait plus proche, depuis le toit de ce bâtiment presque abandonné. Quasiment, parce que j'avais l'habitude de souvent venir m'y réfugier.

Donc il n'était pas totalement vide, ce lieu miteux avait, lui aussi, le droit à un confort, celle de mon âme errante.

La ville paraissait loin devant moi, pourtant, elle était plus proche que dans notre imagination. Avec seulement quelques minutes de marches, je pourrais être chez moi. Pour être exacte, il ne me faut qu'une quinzaine. Et peut-être sept ou huit si je prenais le vélo. Parfois cinq quand j'avais plus d'énergie dans les jambes et je ressentais le besoin de m'en aller.

Le besoin de fuir.

Fuir. Un mot de quatre petites misérables lettres, pour faire face à une montagne d'émotion.

Mon crâne me faisait mal. Le vent de l'hiver me gèle presque le corps, presque parce que même sans le vent, même sans l'hiver, mon corps était constamment froid.

Cette nuit-là, il faisait froid. La météo annonçait une tempête, ils ont annoncé qu'une tempête allait frapper la ville durant la nuit, qu'il fallait se protéger.

Si un climatologue devait étudier la météo de mon âme, se fatiguerait-il à toujours répéter la même chose ?

« Protégez-vous, une tempête est prévue. »
« Protégez-vous, un ouragan est prévu. »
« Protégez-vous, le ciel semble agité. »
« Protégez-vous, l'averse risque de s'éterniser. »

Pourquoi ai-je l'impression que cette pluie s'éternise sur moi ? Pourquoi cette impression que mon corps stagne dans l'eau de cette pluie éternelle.

Le seul bon souvenir que je garde de cette pluie, c'est lorsque petit, avec Arès, nous étions, en train de sauter dans la boue. Maman nous avait défendus de quitter la villa pour aller jouer dehors. Il pleuvait abondamment dehors ce jour-là, et elle ne voulait pas qu'on se salisse avant l'arrivée de grand-père.

Elle aimait que tout soit en ordre et à sa place. Quelle fut sa surprise lorsqu'elle nous a vus sautiller dans la boue en revenant de la cuisine.

Un sourire étire mes lèvres, et une goutte arriva à ce moment-là. Surpris, je relève la tête vers le ciel, il était gris, mais il ne pleuvait pas. Une Larme Douce avait roulé le long de ma joue, jusqu'à ma lèvre.

Une Larme si Douce, mais si amer de souvenir.

Maman nous avait tiré l'oreille à mon frère et moi. Nous avions tous les deux rigolé et crié à l'unisson. Elle nous hurlait dessus et s'énervait sur nous, en disant que Kenan allait arriver d'une minute à l'autre et qu'il fallait qu'on soit propre, sinon il traiterait maman de femme irresponsable.

Lorsqu'elle nous a demandés qui avait eu cette mauvaise idée de sortir sous la pluie, s'exposer au risque d'attraper la grippe et de se salir.

Arès n'avait pas hésité une seconde pour me pointer du doigt en hurlant : « C'est lui maman ! », je lui avais lancé un regard accusateur. Je n'ai rien dit, et subit la colère noire de maman, comme d'habitude, à chaque fois que Arès faisait une connerie.

C'était lui qui avait eu cette idée, « on va sauter, dans la boue ? En cachette ? Maman n'est pas là, la nounou n'est pas là non plus. », m'avait-il dit. Puis, il m'a tiré la main. Nous sommes arrivés rapidement au jardin, la pluie continuait de s'échouer contre nos corps d'enfants, les flaques boueuses devenaient de plus en plus grandes.C'est le dernier souvenir que j'ai d'eux, de mon frère et de ma mère.

Larme DouceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant