21 • Ordre et exécution.

6.1K 209 216
                                    


Adyna ••

Le calme de la route ainsi que celui de l'habitacle m'endormait presque. Les secousses de la voiture étaient agréables, elles me bercent.

Le calme avant la tempête, pensais-je.

Je remarque un rouge à lèvre à côté du levier de vitesse. Je le prends entre mes mains, il me paraissait plus lourd que d'habitude. Est-ce que c'était le mien ? Je sais que j'ai cette teinte mais je ne me rappelle pas de l'avoir sortie un jour de ma trousse de maquillage. C'est l'un des seuls à ne jamais quitter ma trousse, utilisant cette couleur que de temps à autre.

— C'est à moi ça ?

Il jeta un bref coup d'œil sur l'objet concerné et il hausse les épaules d'un geste futile :

— Je sais pas pourquoi ? Sûrement oui.

— T'es sûr ? Je lui demande, inspectant le tube.

— Si c'est pas à toi, il doit être à Elena, je l'ai déposé il y a pas longtemps. Tu te rappelles ?

Putain. Ça doit être ça, c'est sûrement à elle, c'était celui qu'on avait acheté ensemble une après-midi lorsqu'on parlait justement de la soudaine disparition d'un homme qu'on chérissait tous les deux. Mais ça elle ne le savait pas.

Un sourire triste se peint sur mes lèvres, me rappelant de l'affliction dans laquelle je me suis noyée, si ce ne sont mes larmes, lorsque j'avais appris qu'il s'était volatilisé du jour au lendemain.

Hermès roulait à mes côtés, jetant parfois quelques coups d'œil sur le GPS. Le chemin me paraît plutôt long par rapport au précédent.

Alors que j'allais lui demander où est-ce qu'on allait, celui-ci fait une marche arrière pour se garer en épi, devant un grand supermarché.

Je me tourne vers lui, pendant que lui de débarrassait de sa ceinture.

— Qu'est-ce qu'on fait ici ?

— Des courses. Tu m'attends ici où tu me rejoins ? Me demande-t-il sans m'accorder aucun regard.

Je prends deux secondes pour réfléchir, je ne perdais rien à y aller avec lui, et puis j'étouffais, j'avais besoin d'air frais.

Je sors de l'habitacle, en claquant la porte derrière moi. Le vent frais me fait frissonner. Je portais un blazer blanc, et un pantalon taille noir avec des talons de la même couleur.

Je détestais m'habiller dans autre chose que des tailleurs-pantalons, tailleurs-jupes, ou robe, je n'étais pas à l'aise.

J'entends Hermès souffler à mes côtés en verrouillant la caisse dans notre dos.

— Tu étais obligé de t'habiller comme ça ? Il fait froid. Et tu vas pas au travail.

Il prend ma main et nous dirige vers les portes automatiques afin de pénétrer dans le magasin à plusieurs étages.

— Je suis à l'aise comme ça. Je retire ma main, pas besoin de me donner la main tu sais ? Je vais pas me perdre.

Il se munit d'un cadi puis entame ses recherches à travers les multiples rayons, de produits diverses et variés.

— Comment tu fais pour toujours marcher avec des talons ? Il prend un paquet de céréale qu'il dépose dans le chariot.

— Une question d'habitude. Je murmure, mon cerveau me rappelle des souvenirs douloureux :

« Une femme doit toujours être féminine. »

« Arrête de porter des joggings, tu te mets pas assez en valeur. »

Larme DouceWhere stories live. Discover now