Larme Douce

o8 • Nuit imprévue.

Adyna ••

Alors qu'Arès conduisait, je me sentais de plus en plus distant de lui. Il avait prononcé un discours il y a une heure de cela, et depuis lors, je ne lui avais plus adressé la parole. Je ne pouvais pas me résoudre à lui parler, car je savais que cela ne ferait qu'aggraver la situation.

 Chaque mot que j'aurais prononcé aurait été empreint d'une colère grandissante. Mon ressenti était tel que je ne pouvais pas me contenir.

Chose que je ne voulais pas, je ne voulais pas m'énerver. On allait régler cette histoire dans le calme et dans la paix du Seigneur.

Hors de question que je m'énerve à cause d'un homme.

La fête de ce soir aurait pu être parfaite, elle était parfaite. Sans compter mes pensées négatives qui me mettent le doute sur Arès.

Je me perdais dans mes pensées quand j'ai senti la main d'Arès se poser doucement sur ma cuisse. J'ai immédiatement baissé les yeux sur cette main, puis je les ai lentement relevés pour croiser son regard.

Je le regarde avec incrédulité, ce n'était pas le bon moment. Tout ce que je voulais, c'était rentrer à l'appartement pour qu'on puisse en discuter calmement, comme des adultes.

— Retire ta main tout de suite Arès, dis-je en grinçant des dents mais ca ne semble pas l'intéresser vu son manque de réaction. Arès. Retire ta main, j'ajoute à nouveau.

Je l'entendais souffler à mes côtés, je m'en fichais il avait beau souffler, tant que cette situation ne serait pas claire il ne pouvait pas me toucher, surtout avec des mains qui ont sûrement touché une autre femme que moi.

— Arrête de faire l'enfant merde !

Réellement, venait-il de me crier dessus ? J'étais la seule légitime à élever la voix dans cette voiture, et lui se permettait de hurler ? Je le fixais avant de répondre calmement :

— Pourquoi tu cries Arès ?

Lui il fixait toujours la route mais fini par me répondre :

— Peut-être parce que ma fiancée m'ignore depuis une heure ? Et refuse de m'embrasser devant tous mes employés ?

Je pouvais voir les muscles de sa mâchoire se contracter, trahissant sa frustration. Ses doigts se crispaient sur le volant, marquant ses jointures blanches. Les veines de son cou étaient tendues, comme s'il contenait une colère bouillonnante en lui. Pendant ce temps, son regard restait rivé sur la route, évitant tout contact visuel avec moi. Qu'est-ce qu'il fuit ?

J'essayais de garder mon calme, mais c'était compliqué. Compliqué de garder son calme dans cette situation.

— Et tu penses qu'il n'y a aucune raison à ça Arès ?

Il venait de tourner son visage vers moi, alors que nous étions à un feu rouge. Je pouvais voir son regard, mais ses yeux étaient fermes, montrant à quel point il était frustré et à quel point son ego était froissé.

— Non Adyna ! Je ne sais pas ce qu'il te prend merde ! Je n'en sais rien merde. Explique-moi pourquoi t'es comme ça ? Ce soir ?

Encore une fois, il venait de hausser le ton. J'avais tourné ma tête, droit devant moi. Je n'avais rien à lui dire. Il y a bien un problème et il ne voulait pas le voir. Il se doute vraiment de rien ?

— J'ai juste une question à te poser Arès, tu étais où avant d'arriver à l'entreprise et avec qui ?

Ma question était simple, je voulais juste savoir où est-ce qu'il était avant d'arriver, pourquoi il a dû faire un détour, pourquoi ?