Larme Douce

22 • Poignard.

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Adyna ••

Il est encore surpris par mon geste soudain et brusque. Mais il ne se laisse pas pour autant abattre, ses pupilles prennent une lueur que je ne connaissais pas encore chez lui avant maintenant.

Un sourire presque mesquin se peint sur le coin des ses lèvres. L'une de ses mains quitte ma hanche, je le savais parce que automatiquement son absence créa un vide dans cette zone qu'il avait précédemment chauffée.

Quelques secondes plus tard il ramène sa main entre nous, son corps était tout proche du mien, il restait de l'espace qu'entre nos bassins évitant de se rencontrer.

Ses yeux quittent pour la première fois mes pupilles alors que ses racines étaient toujours entre mes doigts. Instinctivement je suis son regard vers le bas.

Putain. Un poignard. Ma main desserre la poignée de cheveux et se laisse tomber le long de mon corps. Alors que la surprise se laisse toujours lire sur mon visage.

Depuis quand se balader avec un poignard c'était normal ? Il avait cette arme depuis tout ce temps avec lui ? Est-ce qu'il était normal lui ?

Je le sens tomber sur moi, sans pour autant déverser son poids sur mon corps. Il se laisse maintenir grâce à son avant-bras contre le mur. Il pressa doucement ses lèvres contre mon oreille, tout en plaçant l'une de mes mèches rebelles derrière mon oreille.

Du Hermès tout craché.

Ses lèvres contre mes oreilles me donnaient l'impression d'être choyées par des plumes car elles me semblaient à la fois absentes et douces. Je ferme les yeux en sentant ses pulpeuses mimer un baiser contre mon oreille.

Puis je perçois un certain métal lourd et froid entre mes doigts, sa main froide faisait glisser cette arme entre mes mains.

— Prends ça, Zemre ime.

Il vient entourer ma main de la sienne, qui tenait la dague, incertaine de la tournure des événements.

— Voilà. Comme ça. Me dit-il en dirigeant la lame contre son abdomen, remontant doucement.

La lame brillait sous la faible lumière de la pièce, qui était éclairée par de simples bougies. Il arrêta le voyage de la lame sur son pectoral gauche. Exactement là où il y avait son cœur.

Je sentais sa poitrine se soulever et s'abaisser à chacune de ses inspirations. La lame scintillante était à la fois fine, brillante et avait l'air très douce. Je pouvais parier que notre reflet était visible sur celle-ci.

L'arme douce. L'ironie.

Je n'avais saisi aucun mot depuis l'apparition des mots, mais maintenant que le silence régnait de nouveau dans cette situation qui de l'extérieur semblait si intime.

— Tue-moi Adyna. Ses lèvres glissent contre mon cou, putain de merde, je t'ai dit que je te donnerais tout ce que tu veux. Alors si tu veux ma mort, prends la, depuis que je t'ai vu ce soir-là, ma vie t'appartient. Fais-en ce que tu veux, tant que tu es comblée.

Ma respiration s'est arrêtée d'elle-même, et je pense même avoir raté un battement de cœur ou deux après cette déclaration interdite.

Est-ce qu'il était fou au point de vouloir remettre sa vie entre mes mains ? Je sais que je ne pourrai pas le tuer. Je ne disais pas ça sérieusement, quand je lui ai demandé de m'offrir sa mort.

C'était la colère qui s'était exprimée à ma place, me volant les mots de la bouche et les remplaçant par d'autres plus tranchants.

Tout autant que la lame qui sépare nos deux poitrines de rentrer en collision.