52. Ne tirez pas sur le crocodile fauteur

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« Penses-tu pouvoir être le vainqueur de la WattySélection ? »

À choisir, je préférerais presque reparler d'Hugo. Presque.

— Si tu dis oui, tu passes pour un mec narcissique, vantard, égocentrique et prétentieux, mais si tu dis non, on va croire que tu feins l'humilité pour marquer des points, glissé-je malicieusement pour tenter de l'aider. 

— J'ai le droit à un joker ? implore-t-il, désespéré.

— Je ne pense pas, mais... je t'en offre quand même un, par gentillesse.

— Oh, Didine... tu es trop bonne pour ce monde !

— Je sais, je sais.

Lorsque j'attrape la pancarte suivante, Megan me fait signe d'accélérer. 

Oups... Je crois qu'elle vient de comprendre qu'Antoine et moi étions de vraies pipelettes – mieux vaut tard que jamais !

— « Décris la toi d'il y a un mois puis la toi d'aujourd'hui en trois mots », m'intime CinderWhite. La moi d'il y a un mois : incertaine, perdue et naïve. La moi d'aujourd'hui : émerveillée, perdue et en retard. Zut, ça fait plus de trois mots !

— Il y a des choses qui ne comptent pas, et d'autres qui ne changent pas, tance Antoine en se saisissant d'un autre encart. « Quand as-tu commencé à écrire ? » En maternelle !

Je me tourne vers lui, dubitative.

— Ah ! À écrire des histoires ? reprend-il, hilare. À mes 17 ou 18 ans, quand j'étais au lycée. Ça fait presque quatre ans, maintenant !

— J'avais oublié que tu étais plus jeune que moi...

— Pas moi !

Je lève les yeux au ciel, et prépare ma prochaine réponse :

— « Quelle a été ta source d'inspiration pour cette histoire ? » Merci, crevettebouquineuse ! Le point de départ de Mon cœur contre tes peurs, c'était Meghan, mon héroïne. Je voulais montrer comment une femme forte et indépendante parvenait à surmonter des difficultés plus importantes que celles que j'expérimentais au quotidien. Comme je n'avais pas de modèle à portée de main, j'ai épluché les biographies d'icônes qui m'inspirent depuis des années, comme Kristen Stewart, Adèle Haenel ou Emma Watson... beaucoup d'actrices. J'ai étudié leurs gestes, leurs tics de langage, les événements marquants de leurs carrières, et je m'en suis nourrie pour étoffer le personnage de Meghan. L'univers au sein duquel elle évolue, en revanche, provient surtout des angoisses que je projette sur la société actuelle. 

— Et après, un looser ose affirmer que ton roman est sans intérêt ! persifle Antoine, taclant Hugo au passage.

— Ça m'a fait de la pub, au moins, relativisé-je.

Mais au fond de moi, je ne relativise pas du tout. Je n'étais pas encore prête à parler d'Hugo, et me bousculer ainsi, c'est trop rapide. Si j'avais pu me poser deux minutes pour réfléchir, j'aurais changé de sujet pour éviter de lui être affiliée d'une quelconque manière.

— On prend une dernière question pour Antoine, et c'est ter-mi-né, articule Megan, retranchée derrière son appareil.

— Ah, s'amuse-t-il, je vois que vous avez gardé le meilleur pour la fin ! Noukia veut savoir si j'ai un rituel d'écriture. Vous allez sûrement me prendre pour un fou, mais je me cuisine toujours une grosse plâtrée de pâtes, avant de me coller derrière mon ordi. Sans ça, je ne suis bon à rien. Soit mon estomac ne fait que gargouiller et je ne parviens pas à me concentrer, soit je case de la bouffe dans tous mes chapitres, et comme je n'ai pas de cuistot dans mes livres, ça crée quelques problèmes de cohérence.

— Je ne te remercie pas ! J'ai la dalle, maintenant ! clamé-je en palpant mon ventre, prête à engloutir une montagne de petits fours.

— C'est la faute à Noukia !

— Et c'est sur cette magnifique faute de français que s'achève ce live. Merci à tous de nous avoir suivis ! J'aimerais vous dire qu'on se retrouvera bientôt, mais vu notre niveau d'orthographe, je ne suis pas sûre qu'Antoine et moi restions à Londres très longtemps, ricané-je en faisant de grands signes de la main à la caméra.

L'espace d'une seconde, j'ai l'impression d'être une Miss France saluant son public pour la première fois. 

Puis je me rappelle que je suis moche, et tout redevient normal

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Puis je me rappelle que je suis moche, et tout redevient normal.

— Vous n'avez qu'à vous cotiser pour nous acheter des Bescherelle, au pire ! propose mon binôme.

— Bonne idée ! On s'en servira pour assommer les autres participants !

— À commencer par Hugo, bien sûr...

J'espère que cette petite session de questions/réponses vous aura permis d'en apprendre plus sur Emy et Antoine

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J'espère que cette petite session de questions/réponses vous aura permis d'en apprendre plus sur Emy et Antoine. Nos deux frenchies ont été pris par le temps et n'ont pas pu répondre à toutes les questions posées, mais si vous en avez d'autres, je les leur transmettrai ! 😉

Vous pensez qu'ils s'en sont bien tirés ?

Doivent-ils craindre l'élimination ?

– Malheureusement, oui... 🥶

– Absolument pas ! 🥰

– Absolument pas ! 🥰

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LES AMOURS ÉPONYMES 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant