18. La première épreuve

1.2K 236 306
                                    

Quelques minutes plus tard...

— Vous êtes cinq, débute le trentenaire en charge de la première épreuve. Face à vous, se trouvent cinq dés.

Cinq dés, comme par hasard...

— Chacune à votre tour, vous en lancerez un et noterez sur une feuille de papier ce qu'il représente

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

— Chacune à votre tour, vous en lancerez un et noterez sur une feuille de papier ce qu'il représente. Il vous faudra répéter ce schéma à cinq reprises, jusqu'à obtenir la trame d'une histoire.

Là, ça commence à devenir intéressant.

— Quelle histoire ? reprend le juge. À vous de me l'écrire ! Vous aurez cinquante minutes pour la rédiger et la corriger, avant de la lire à voix haute sur la scène du live.

Je ne peux pas m'empêcher de jeter un coup d'œil aux autres Wattysées. Elles semblent aussi déroutées que moi.

Bien. Je ne suis donc pas la seule à me liquéfier sur place à la perspective de me donner en spectacle devant tout le monde. C'est une bonne nouvelle... je suppose.

— Les temps verbaux, la focalisation... Rien de tout ça n'a d'importance, tant que vous respectez les dés. Votre seule limite, c'est le temps. Pour le reste, faites ce que vous voulez. L'orthographe et la grammaire ne seront pas prises en compte pour cette étape du concours, mais soignez votre syntaxe : ça s'entend tout de suite, lorsqu'une phrase est mal construite.

Sans plus tergiverser, il pose une boîte sur la table et en extrait cinq gros dés recouverts de formules et termes en tous genres : « horloge », « c'est à dormir debout ! », « camembert »... Il y en a pour tous les goûts !

— Le but de l'exercice est de vous faire réfléchir à votre pratique de l'écriture, tout en testant vos qualités orales. Les récits courts sont aussi l'occasion d'élargir vos horizons en tant qu'écrivains, de savoir ce qui vous plaît et ce qui vous plaît moins. Toutes les fictions n'ont pas vocation à devenir des romans, mais ça ne les rend pas moins pertinentes pour autant.

Il ramène ses boucles vertes en arrière et nous étudie l'une après l'autre, comme s'il tentait de deviner qui ressortirait gagnante de l'épreuve des dés.

Qu'on soit clairs : si je parviens à déclamer ma prose sans dégobiller, ce sera déjà une victoire.

— Je pense avoir tout dit. Amusez-vous bien !

C'est drôle, je ne suis pas sûre qu'on ait la même définition du verbe « s'amuser »...

Mais bon, ce n'est pas le moment de jouer les rabat-joie. Je n'ai pas envie que les gens associent plus longtemps TheAutumnToMyFalls à « la fille qui a craché du pain à l'ail sur l'une de ses concurrentes ».

Autrement dit : j'ai intérêt à me faire remarquer – dans le bon sens, cette fois.

Les autrices de mon groupe ont sûrement envie de se détacher, elles aussi... Il faudrait un miracle pour que je ponde un récit meilleur que les leurs.

LES AMOURS ÉPONYMES 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant