Moi, c'est Emy. Si vous êtes là, c'est que vous suivez mes mésaventures depuis un roman déjà.
Ou alors, vous êtes maso.
Pardon, mais je ne vois pas quelle autre raison il y a à parcourir le résumé d'un deuxième tome sans avoir lu le premier. C'est...
Des bribes me parviennent, mais ne me permettent pas de saisir l'objet de la conversation, encore moins de raisonner correctement.
Mon cerveau est endormi. Même l'adrénaline ne réussit pas à le réveiller.
— Bloody hell !
J'ai l'impression d'être dans un rêve. Mais pas un joli rêve, non.
Le genre de songe qui se transforme brutalement en cauchemar.
Le genre de songe qui vous retient en otage jusqu'à ce que l'alarme de votre téléphone sonne et qu'une issue vous apparaît, enfin.
Comme si j'étais un petit nuage flottant au-dessus d'une mer d'abîmes.
— It's Émilie, one of the contestants.
Émilie. Mon prénom.
Ça, je comprends.
— Amely ?
What the...
— Em... Emilie. Are you okay?
Mes paupières se soulèvent difficilement alors que deux doigts les écartent pour observer mes pupilles. Mon rythme cardiaque s'accélère. Je me sens à nouveau vulnérable.
Vulnérable... mais pas en danger.
— Emy, look at me.
Mes yeux s'écarquillent malgré eux et se rivent sur deux iris mordorés, deux prunelles anxieuses que je ne peux éclairer.
La liaison se fait de nouveau dans mon esprit. Anglais... français.
— Est-ce qu'elle est...
Anglais... français.
— Elle est droguée, affirme la voix penchée au-dessus de mon visage. Aide-moi, Megan. On va la transporter jusqu'à ma chambre.
Anglais... français.
— Merde ! Il y a un problème. Il faut que j'appelle la police.
Anglais... français.
— Et un médecin. Elle est sous...
Je m'effondre avant d'avoir pu entendre la fin de sa phrase, lessivée. Comme si, maintenant que la vérité avait éclaté, je n'avais plus rien à quoi m'accrocher, plus rien pour m'empêcher de sombrer dans un lourd et profond sommeil...
Un sommeil sans rêves, un sommeil hanté par un nouveau cauchemar à apprivoiser.
Mais comment s'en échapper, quand on est incapable de pleinement l'affronter ?
🧡🧡🧡
Quelques heures plus tard, samedi 5 octobre 2024...
Boum.
Boum.
Boum.
À chaque minute qui passe, le marteau frappe plus fort.
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