57. Si demain n'existe plus

1.1K 221 438
                                    

— Vous êtes éliminée. 

Le couperet tombe. Comme ça, d'un coup. En trois mots prononcés sur un ton brutal, sans appel, un ton qui ne saurait être contesté et auquel je vais devoir m'habituer. 

Le ton du retour à la normale, le ton d'un « ami » qui compatit à mon chagrin.

Le ton de quelqu'un qui, dès demain, cessera de pleurer sur mon sort. 

Le ton de quelqu'un qui m'aura oubliée avant même de m'avoir réellement connue. 

— Je suis désolé.

Pourquoi Eliott s'excuse-t-il ? Ce n'est pas comme s'il faisait partie des juges... ce n'est pas comme s'il avait lu mon synopsis... ce n'est pas comme s'il m'avait souri, divertie, instruite pour détruire la part de rêve à laquelle je m'étais désespérément accrochée. 

Ce n'est pas comme s'il m'avait trahie. 

Je garde le silence un moment, ne sachant quoi dire, encore moins quoi penser. 

Est-ce que je suis déçue ? Évidemment. 

Mais Eliott Scott n'est pas du genre à faire des blagues foireuses comme Gabin et, pour être franche, une part de moi s'attendait à cette annonce

Ops! Esta imagem não segue nossas diretrizes de conteúdo. Para continuar a publicação, tente removê-la ou carregar outra.

Mais Eliott Scott n'est pas du genre à faire des blagues foireuses comme Gabin et, pour être franche, une part de moi s'attendait à cette annonce. 

Alors, même si c'est difficile, je dois me concentrer sur tous les beaux, les merveilleux moments que j'ai vécus cette semaine, et faire abstraction de ma défaite le temps de quitter Londres. 

La dernière chose que je souhaite, c'est qu'Eliott me voie pleurer. 

Ou Megan. 

Ou Antoine. 

Ou toutes ces personnes qui m'ont accompagnée et soutenue au cours des huit derniers jours, tous ces Wattpadiens qui m'ont permis de croire en moi pour la première fois depuis ma... naissance, j'imagine ?

C'est un petit miracle, quand on y pense ! 

Forte de ce constat, je me compose un sourire de façade et marmotte, sans tenir compte de la boule d'angoisse qui se forme au creux de mon estomac : 

— Merci. Vous auriez pu faire comme si vous ne saviez pas et me laisser l'apprendre par moi-même, ce soir, avec les autres. 

Eliott relève la tête, étonné. Ce n'était pas la déclaration à laquelle il s'attendait. 

— Je ne me voyais pas vous mentir. 

— Je l'aurais sans doute fait, à votre place, débité-je sans réfléchir. Dès qu'il s'agit de dire la vérité, j'ai tendance à fuir ou à enfoncer ma tête dans le sable. 

— Vraiment ? 

— Oui ! On ne dirait peut-être pas, comme ça, mais l'autruche est mon double spirituel. Et puis, ma performance désastreuse à l'épreuve de ce matin m'a permis de déterminer l'origine du blocage auquel je suis confrontée avec Mon cœur contre tes peurs

LES AMOURS ÉPONYMES 2Onde histórias criam vida. Descubra agora