39. L'étrange histoire de la petite culotte

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Une heure plus tard, au Musée du Louvre...

Une pyramide inversée. Une file d'attente. Un rêve prêt à être réalisé, et un musée. 

LE musée. 

Le musée qui m'a toujours intriguée, le musée qui revenait chaque fois que j'étudiais un tableau en cours, LE MUSÉE QUE JE SUIS SUR LE POINT DE VISITER. 

Et tout ça, c'est grâce à Eliott Scott – qui doit sérieusement regretter sa décision, maintenant qu'il me voit sourire comme un lama édenté au premier agent de sécurité venu. 

— Il faut bien que je rentabilise toutes ces années d'appareil dentaire, me justifié-je.

Il me fixe derrière ses lunettes de soleil, assez transparentes pour que ses iris mordorés percent à travers les verres.

Oups... Je viens d'empirer mon cas, on dirait.

L'attente se déroule en silence, jusqu'à ce qu'Eliott range son portable et se tourne vers moi. Rien qu'à son sourire en coin, je devine ses intentions.

— Nous sommes dans un lieu d'exception, commence-t-il en balayant la salle d'un geste de la main.

— Oui... bredouillé-je à mon tour en faisant un pas en avant. 

— Et vous êtes arrivée à l'étape finale de la WattySélection. Si nous étions dans un roman, ce serait le moment idéal pour que vous me racontiez la fin de... vous savez... 

— L'histoire de la petite culotte, achevé-je gravement. Une chance que nous ne soyons pas dans un roman, dans ce cas. 

— Une chance, en effet... 

Le ton a beau être léger, le regard qu'Eliott porte sur moi est suffisamment insistant pour que je me fasse une raison

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Le ton a beau être léger, le regard qu'Eliott porte sur moi est suffisamment insistant pour que je me fasse une raison. 

Ça y est : l'heure de la honte ultime est arrivée. 

Alors comme toute poule mouillée qui se respecte, je me racle bruyamment la gorge en feignant une quinte de toux. 

Malheureusement pour moi, mon guide semble familier de ce genre de stratagème, puisqu'il n'esquisse aucun mouvement pour me sauver. AUCUN. 

— La prochaine fois que je m'étoufferai, raillé-je en me redressant, j'espère que ce ne sera pas en votre présence.

— Je l'espère aussi, parce que, cette fois encore, j'aurai bien du mal à vous croire. 

La file d'attente se réduit de quelques centimètres, mais la distance me séparant de la personne qui me précède ne me laisse pas la latitude nécessaire pour tomber en avant créer toute une série de dommages collatéraux, comme des dominos.

Tant pis. Ce n'est pas aujourd'hui que je m'éclaterai le nez parce que j'aurai cherché à me soustraire à l'interrogatoire de mon auteur préféré.

— Alors ? s'impatiente-t-il.

LES AMOURS ÉPONYMES 2Where stories live. Discover now