Moi, c'est Emy. Si vous êtes là, c'est que vous suivez mes mésaventures depuis un roman déjà.
Ou alors, vous êtes maso.
Pardon, mais je ne vois pas quelle autre raison il y a à parcourir le résumé d'un deuxième tome sans avoir lu le premier. C'est...
— Tout le monde est prêt ? s'assure Megan, un téléphone dans une main et un carton de pizza dans l'autre.
Mon estomac lui répond par un gargouillis enthousiaste, tandis qu'Antoine hoche la tête et qu'Eliott garde les yeux rivés sur son écran.
C'est un peu ma faute, siSparkles_OfHope doit faire des heures supplémentaires : si je n'avais pas montré quelques signes de découragement, il n'aurait pas délaissé son planning pour me faire visiter le Louvre.
Est-ce que je culpabilise ?
Absolument pas !
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Rien n'entachera ce fragment de rêve réalisé qui restera gravé au panthéon de mes souvenirs, au même titre que mon inscription sur Wattpad ou ma rencontre avec Gérard.
— Au fait, Emy, m'informe Megan, la réception de l'hôtel m'a transmis un colis pour toi.
Elle me tend un paquet en fin de vie, si j'en juge les multiples étiquettes et griffures qui l'accompagnent.
Un sourire se forme instantanément sur mes lèvres. Avant même d'étudier le carton, je sais déjà qui en est l'expéditeur. La signature de Minette ne trompe pas, et mon intuition se confirme lorsque j'ouvre la boîte : une carte postale de Tunisie est cachée entre deux cadeaux recouverts de papier journal.
Soit je ne m'y connais pas, soit Gérard l'a achetée lors de son voyage et a oublié de me l'envoyer.
« Elle en a fait du ch'min, ma p'tite dame ! Alors, y paraît qu'on prend l'large ? T'aurais pu m'prévenir, tout d'même ! Si j'avais su, j'aurais pris un billet et j'serais allé chez les rosbifs avec toi ! J'ai r'gardé La Chaîne Météo. Y fait frisquet, là-bas, alors t'auras besoin d'ça. C'est Martine qui l'a tricoté. Tu sais, ma voisine ! Y s'peut qu'y soit pas aussi beau qu'le mien, mais t'auras pas froid avec ça ! Fais gaffe à toi, mistinguette, et évite les Georges Clooney ! Ils savent rien faire, à part l'café (et ça l'empêche pas d'êt' dégueu). »
C'est plus fort que moi. Malgré tous mes efforts, je ne parviens pas à retenir l'éclat de rire qui se forme au fond de ma gorge. Eliott ne pipe pas mot, mais Antoine se tourne vers moi pour connaître la source de toute cette agitation.
Je lui tends la carte sans rien ajouter en déballant l'un des premiers présents du vieux Schtroumpf : un bonnet jaune poussin cousu à la main.
Mais il a beau être sublime, ce n'est pas ce qui me ravit le plus : c'est de savoir que Martine, la vieille dame qui a manqué de tuer Minette, tient compagnie à Gérard.
C'est sans doute parce qu'elle est amoureuse de lui, d'accord, mais je suis contente de savoir que le vieux schnock n'est pas seul, lui qui n'a jamais pu compter sur sa fille, et encore moins sur sa saleté d'gendre, Thierry.
