LES AMOURS ÉPONYMES 2

50. Lumière, caméra, questions !

Arielle comme... Arielle la voleuse de thé ? 

Arielle avec mon Gabin, celui avec qui j'ai recouché il y a à peine un mois ?

APRÈS TOUT CE QUI S'EST PASSÉ CETTE ANNÉE ? 

Non, je refuse. Impossible que ça arrive. 

Ou si : dans un mauvais livre. Un très mauvais livre. Le genre de navets que personne ne lit.

— Mymy ? s'inquiète le vieux Schtroumpf. Pourquoi tu souffles comme un bœuf, tout d'un coup ? C'est par l'nez, qu'y faut respirer. Pas par l'nombril ! 

— Je vais bien, le rassuré-je en me laissant retomber sur le lit. 

Et un mensonge de plus, un !

Non, je ne vais pas bien. C'est même tout le contraire. 

— Je dois y aller, lancé-je à son attention et à celle de Martine. Encore merci, pour le bonnet ! Je vais le mettre ce soir, il me portera chance.

— Ce soir ? Qu'est-ce qui s'passe, ce soir ? ronchonne Gégé à l'autre bout du fil. 

— C'est la soirée d'inauguration de la finale de la WattySélection ! Cinq auteurs seront éliminés à l'issue de... 

— C'est bon, c'est bon, j'ai pigé ! Mais pourquoi t'y vas, toi ? Tu veux rester chez les rosbifs, nan ? 

J'attrape mon fer à lisser d'une main, et ma brosse à cheveux de l'autre. 

— Oui, m'esclaffé-je, mais ce n'est pas à moi d'en décider ! 

— Bien sûr que si, c'est à toi d'décider ! Montre-leur ce que t'as dans le bide, mistinguette ! 

Mieux vaut éviter ! La dernière fois, ça a plutôt mal tourné, et j'ai tout recraché – Béa Darmin peut en témoigner. 

🧡🧡🧡

Deux heures plus tard...

La robe jaune que m'a offerte Gabin, une veste en jean, et le cadeau de Martine. 

Pas sûr que ces trois vêtements aillent ensemble, mais personne ne pourra nier que j'ai fourni un effort. Surtout pas Gérard.

Ce n'est pas sur ma capacité à m'habiller correctement qu'on va me juger, de toute façon, mais sur mes réponses aux questions posées par des lecteurs français.

Pour l'occasion, Wattpad nous a donné des pin's du drapeau tricolore, à Antoine et moi. 

C'est donc avec fierté, mais aussi avec une certaine appréhension, que nous nous asseyons sur le canapé bleu qui nous a été réservé dans la salle des épreuves. Entre la plante en plastique disposée à gauche et la toile orange étalée derrière nous, le cadre est pour le moins chaleureux. 

De part et d'autre de notre petit studio, la scène est la même : seule la teinte du sofa varie. 

— Pas trop stressée ? me glisse Antoine avant qu'on ne colle un micro contre son torse. 

— Si ! C'est bête, hein ? Ça fait une semaine que les caméras de Wattpad nous filment presque sans interruption, mais c'est la première fois que je m'en soucie réellement. 

— Peut-être parce que la pression n'est plus tout à fait la même qu'à Paris. 

— C'est ça ! On représente notre pays, maintenant. On n'a pas le droit d'être ridicules...

— Ça te dérange, si je te pose une question ? 

— Vas-y ! 

— Pourquoi Hugo t'a critiquée comme ça, l'autre jour ? J'ai commencé à lire ton histoire, et elle est géniale !