6. Nuit d'enfer pré-paradis

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Une heure plus tard...

Eliott Scott a dit que j'étais fun.

C'est bon, je peux mourir en paix – et Gabin n'est plus autorisé à me traiter de « pauvre fille qui finira seule, sans chats et avec le crâne dégarni », ce qui, soit dit en passant, est plutôt ironique pour un mec qui cache ses premiers cheveux blancs à l'aide de mascara, tout ça alors qu'il est roux.

Ce qui est moins fun, en revanche, c'est la valise que je dois dégoter en urgence pour y glisser ma robe bleu nuit à carreaux et mes autres vêtements porte-bonheur.

Est-ce que je rentre toujours dedans ? Ça fait des mois que je ne l'ai pas portée ! Je n'aurais jamais cru dire ça un jour, mais il se pourrait que je commence à regretter ma consommation excessive de glaces à la pistache...

Si on en croit le billet qui vient d'atterrir dans ma boîte mail, mon train part à 5h demain matin, ce qui signifie qu'il me reste approximativement sept heures pour trouver n'importe quoi pouvant faire office de sac de voyage, y ranger mes affaires, dénicher ma carte d'identité ET mon passeport, prévenir mes proches, puis dépêcher quelqu'un pour m'emmener à la gare de Brest.

Dormir, aussi. Dormir, ce serait bien. 

Mais, dodo ou pas dodo, je ne me plaindrai pas

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Mais, dodo ou pas dodo, je ne me plaindrai pas. Pas après avoir échangé quelques mots avec l'un des plus grands auteurs de ma génération. 

Tout ce qu'il faut, c'est que j'arrête de me comporter comme une quiche et que je me transforme en hibou.

Ou en chouette.

En n'importe quel animal nocturne n'ayant pas besoin de thé ou de café pour survivre, en fait. 

Sauf le boa constricteur à queue longue, peut-être – je n'ai jamais été une grande fan des serpents. 

La première étape, c'est d'avertir Papa et Maman. Vu l'heure, ils sont sûrement en train de roupiller devant L'amour est dans le pré.

Comme Gégé, sauf qu'ils ont quinze ans de moins que lui.

Pourtant, j'ai à peine le temps d'entrer dans le salon que je suis accueillie d'un :

— Tiens, ma poussinette ! Je suis avec ton chéri au téléphone. Qu'est-ce que tu attends pour répondre à ses messages ? Ça fait trois mois qu'il se prend des rafales de vent à cause de toi.

 — Vingt-et-un jours, Maman. Vingt-et-un jours. 

Comme Max.

Je ne lui ai pas non plus envoyé de textos, et il n'en fait pas tout un fromage.

Peut-être parce que je n'ai pas couché avec lui, aussi.

Et parce que je l'ai planté sur une plage.

LES AMOURS ÉPONYMES 2Where stories live. Discover now