32. Écho du dehors

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Trois quarts d'heure plus tard...

Megan est partie. 

Eliott est parti. 

Et moi, je reste là, les bras ballants, à attendre que ma nausée passe. Ça fait une demi-heure que j'essaie de dormir, mais chaque fois que je ferme les yeux, je revois le sourire carnassier d'Hugo et ses doigts flous quand il a tenté d'enlever mon pull.

Je suis en train de vivre un cauchemar éveillé. 

Pourquoi a-t-il fait ça ? 

Et pourquoi n'ai-je pas plus écouté Bleuenn, lorsqu'elle m'a dit de me méfier de lui ? 

Pourquoi ce qui était censé être un rêve s'est transformé en horreur à cause d'une flûte de champagne – que je n'ai même pas bue entièrement, en plus ! 

C'est carrément la poisse. Même pour la reine des quiches. 

Je sais que je devrais parler aux policiers qui m'attendent dehors, au lieu de me poser mille et une questions. Ou, à défaut, expliquer à Megan ce qui s'est passé hier soir, histoire qu'elle et les autres juges soient informés qu'un prédateur rôde parmi les participants. 

Mais malgré tous mes efforts pour me lever et quitter la pièce, je reste clouée au lit, me réfugiant dans le confort de mes draps. 

Enfin, ceux d'Eliott... dans lesquels il n'a même pas pu dormir à cause de moi. 

Fiévreuse, je jette un coup d'œil aux alentours. J'ignore comment il a atterri là, mais mon portable est posé sur la table de chevet. Il devait être dans ma poche lorsqu'Eliott et Megan m'ont trouvée.

Résultat de ma déconnexion forcée de quelques heures : sept messages, et presque autant d'appels en absence... sans compter les cinq cents notifications sur Wattpad. 

Cinq cents votes, commentaires, ou ajouts à des listes de lectures. 

Cinq cents manifestations bienveillantes à l'égard de Mon cœur contre tes peurs. 

C'est lunaire. Complètement, totalement lunaire. 

Et c'est la preuve que, même si Hugo m'a terrorisée, je ne dois pas me laisser abattre. Parce qu'il y a des hommes... des femmes, parmi toutes ces personnes, qui ont vécu des horreurs, comme moi. Des horreurs pires que moi, aussi. Et ils me lisent quand même. 

Un rapide coup d'œil à mes SMS m'informe que j'ai trois messages de ma mère, deux de Bleuenn, un de Gérard et un autre de Gabin. Je ne prends même pas la peine d'ouvrir le texto de mon boulet d'ex-petit ami, et le bloque, encore

Gab' n'est pas quelqu'un de méchant, mais aujourd'hui plus que jamais, je ne peux pas me laisser distraire par un mec qui m'a fait souffrir par le passé. Je ne peux pas le laisser me blesser à nouveau.

Quant à mes proches... que leur dire ? Qu'un des participants, que j'ai à tort considéré comme un ami, est un prédateur qui m'a prise en chasse ?

Plus j'y pense, pourtant, et moins je comprends la stratégie d'Hugo. S'il avait paru détaché, lors de notre première rencontre, son attitude a radicalement changé au cours de la compétition. Alors pourquoi ? Pourquoi m'a-t-il droguée puis a-t-il tenté de me déshabiller ? Pourquoi ne m'a-t-il pas poursuivie lorsque je me suis enfuie ? 

Par regret, par culpabilité ? Ou parce que son objectif était déjà atteint ? 

Un appel entrant interrompt ma réflexion. Je le rejette automatiquement, mais l'interlocuteur me rappelle aussitôt.

LES AMOURS ÉPONYMES 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant