Appel parasite

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Ase

Je me gare devant ma villa. La fatigue transparaît dans tous les membres de mon corps. 

C'était vraiment une soirée de merde. 

Et dire que je cherchais juste à me détendre. 

Lentement je me dirige dans la grande maison. Comme à son habitude tout est immaculé de blanc, propre et lumineux. Les baies vitrées qui remplacent presque tous les murs de la maison me permettent de me sentir plus libre et moins à l'étroit dans ce lieu sans vie. 

Je repense à ses lèvres sur les miennes. 

Putain, pourquoi a-t-il fallut que je la croise aujourd'hui et dans ces circonstances... La vie n'est qu'une sombre hypocrite qui s'amuse à vous rappeler vos erreurs passées. 

Je monte à l'étage, il est 6h du matin. Tant pis pour mon sommeil. J'ai du boulot aujourd'hui. Devant mon dressing, je prends le premier jogging et tee-shirt qui me vient, puis me dirige vers la salle de bain attenante à ma chambre.

L'eau bouillante permet à tous mes muscles de se détendre enfin. J'observe les plumes noires qui marquent mon corps. 

207. 

Et le chiffre n'est pas prêt de s'arrêter pour le plaisir de mes plus beaux cauchemars. Je coupe l'eau, lorsque des vibrations se font entendre. 

- Putain, je souffle. 

J'enroule une serviette autour de ma taille, dégage les quelques mèches de cheveux sombres qui gouttent sur mon torse. 

Père. 

Je décroche à contre cœur, sachant très bien ce qui m'attend à la seconde où sa voix me parviendra. 

- Ase, dit celui-ci agacé. Il faut que tu te rendes à South Bay, pour régler son compte au chef du clan Campbell. 

- Bonjour à toi aussi père. Je répond crispé. 

- Ne perd pas de temps et revient une fois que cela est fait. Nous avons à parler toi et moi. 

Bip. Bip. Bip. 

Ce connard a raccroché. Je balance mon téléphone.  Mon miroir explose en mille morceaux. Peu importe le nombre d'années de malheurs que cela représente, ma vie est déjà enclin à rester dans les abîmes des enfers. Putain je le déteste, lui et son organisation de tueur à gage à la con. Pourquoi il ne prend pas un de ses larbins pour faire le sale boulot ? 

Le problème c'est que je connais déjà la réponse. 

Ton sang devra être aussi froid que ton âme. 

Pour avoir le respect, il faut que tu sois crains. 

Je suis sa putain de faucheuse personnelle. Mon nom terrorise le moindre gang, ce qui fait que l'organisation possède une grande partie de la ville. Aux vues du nombre de flics corrompus croyez-moi, vous ne serez jamais en sécurité dans les quartiers de Boston. 

- Moooon petit Asouuuuu. Hurle une voix au rez-de-chaussée. 

Manque plus que lui. J'entends les pas de ce gros débile monter vers ma chambre. Putain pourquoi c'est pas lui ma cible déjà ? 

- J'espère que tu es pas tout nu, je rentre ! Crie-t-il. 

Ses cheveux brun mi-long passent l'embrasure de ma porte. Les yeux pétillants et un large sourire  dessiné sur le visage, il me fixe. 

- Cawl putain. Tu pourrais attendre que je descende. Dis-je en enfilant un sweat noir. 

Mon imbécile préféré rentre dans la chambre et hausse les épaules innocemment. 

SHADE OFFWhere stories live. Discover now