Union non consenti

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Ase

J'arrive à la villa avec Cawl. Mon silence a rendu l'atmosphère dans l'habitacle lourde. Je suis d'une humeur massacrante. Le sang me procure le dégoût de ma propre personne. Je passe la porte d'entrée de chez moi. L'autre imbécile va garer la voiture au sous-sol. Ma rage menace d'exploser à tout moment. Je me hais, je déteste tout ce que je suis et tout ce qui fait de moi cet être horrible. 

- Te voilà enfin, s'élève la voix de mes pires cauchemars.

Un homme en costume noir fait son apparition devant moi. Sa mâchoire carrée se crispe dès que ses yeux se posent sur moi. Il est contrarié. Mon putain de père est contrarié parce que sa faucheuse n'est pas assez docile. Pourtant ça fait 6 ans que je suis ton larbin, 6 ans que tu m'as entraîné avec toi dans ton royaume de véhémence.

- Je pensais que tu serais plus rapide que ça fils.

Connard.

Sa masse de muscles me tourne le dos. Malgré l'âge, il reste imposant. Si bien que ma vision ce centre sur ses cheveux poivre et sel. Il me fait signe de le suivre dans le salon. Un chien voilà à quoi je suis réduit. Un geste et j'obéis. Un mot et je tue. Je ne rêve que d'une chose, c'est de laver la mort qui transpire de ma peau, mais je vais encore devoir patienter.

À peine ai-je posé un pied dans la pièce, qu'une vive douleur me traverse la joue. Je vacille et me rattrape sur la commode blanche. Mon père est au-dessus de moi son flingue à la main. Il vient de me porter un coup avec la cross. Son air menaçant ne me dit rien qui aille. Un liquide rouge s'écoule de la plaie qu'il a créé. Une entaille me traverse la pommette. À présent, mon propre sang tâche mes mains. Quelle ironie...

- Tu me prends pour un con Asaël ?! Il aboie.

Ma rancœur augmente dès que mon nom complet retentit dans sa bouche. Je ne comprends rien à son problème. Il sait très bien que je ne veux pas qu'on me nomme ainsi. Plus jamais. Ce prénom me répugne tout comme celle qui me l'a donné. 

Tu es un monstre. 

Tu es mort à mes yeux dès que tu es né. 

La création du mal voilà ce que tu es.

Je ne veux jamais entendre ces voyelles me rappelant qu'elle avait raison. Je suis ce qu'elle a voulu que je devienne. Un cliquetis se fait entendre. Le canon de l'arme de mon géniteur est pointé sur mon front. Mon regard s'assombrit. 

Vas-y tire.

Je ne mérite que la mort après tout.

- La fille Salvator est en putain de vie, lâche-t-il froidement.

Mon cœur cesse de battre. 

Layla.

Surprise, le passé revient frapper à ta porte Ase.

Je resserre les poings et me relève. Une colère bouillonne dans tous mes membres. Et dire que j'étais censé lâcher l'affaire. Dire que je pensais pouvoir passer à autre chose. Putain, je déteste celui qui fait de ma vie un amalgame de merde.

- Comment tu as su ? J'assène d'un ton glacial.

Mon père se met à rire et se pose tranquillement dans le canapé. Tous ses gestes sont lents et calculés comme un tueur sur le point d'accomplir sa délivrance. Il est calme. Bien trop calme. Son arme est toujours pointée vers moi. Mes poings se serrent sous la rage qui me submerge. Il ne tira pas. Je suis trop précieux pour son business de merde, mais il tente quand même la menace. Je ne peux rien faire, je suis impuissant face à cet homme.

SHADE OFFWhere stories live. Discover now