Test à menteur

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Ase 

J'arrive dans le bureau de mon père qui m'attend patiemment. Ses mains sont jointes comme s'il était en pleine réflexion intérieure. Toujours vêtu de son costume noir il ressemble au roi des enfers. Le volet à moitié fermé laisse refléter quelques rayons du jour sur ses cheveux grisonnants. Ses sourcils froncés et son air grave ne me disent rien qui vaille. Cette histoire pue les embrouilles à mille kilomètres. 

- Fils, plus tu traînes avec cette garce et plus ton sens de la ponctualité est volatil. 

Bonjour à toi aussi connard. 

Je prends place sur le fauteuil en cuir face à lui. Je commence déjà à être irrité par ses réflexions. Surtout que je ne comprends pas l'intérêt de ma présence pour une putain de lettre de merde. J'ai des problèmes bien plus graves comme ce putain de cœur qui bat à ton rompre dès que j'entends son prénom. 

BAM. 

Un violent coup de poing s'abat sur le meuble en bois de mon père. 

- Ecoute-moi Asaël, je ne me répèterais pas. 

Ma mâchoire se crispe devant sa violence fourbe. Abraham m'a appris la patience dans les meurtres, mais lui ne semble pas appliquer ses propres exercices. Dire qu'il m'a enfermé dans une cave humide pour que je prenne mon mal en patience et si je hurlais les lames m'attendais. Toute ma vie je n'ai connu que l'horreur et mon tortionnaire n'est autre que l'homme assis en face moi. Si seulement je pouvais lui échapper. 

Comme lui. 

- Mon attention est tout à toi père, je réponds acerbe. 

Il se rassied en hochant la tête, satisfait que je lui montre mon intérêt. 

- Bien ! Un de mes avocats a retrouvé ça.

Il me lance une petite enveloppe déchirée. Elle glisse sur la table brune jusqu'à moi. Je saisis le papier jauni par le temps qui c'est écoulé, depuis que l'encre est déposée pour être celée. J'ouvre et commence à lire ce que le défunt père de Lay a pu inscrire. Si je me base sur les dire de Lay son père n'avait rien d'un tendre, donc ce doit être un pauvre truc de testament à la con. Les lignes commencent à défiler devant mes yeux et je m'attends à tout sauf à : 

" Cher Layla, 

Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas, mais je voulais simplement te protéger de..." 

Je stoppe ma lecture et fixe mon père qui semble tendu. Cette lettre n'est pas qu'un testament ce sont des aveux, des excuses, des putains de justifications pour Lay. Ce connard se justifie pour le mal qu'il a causé. Décidément, elle comme moi, nous n'avons aucune chance concernant la famille. 

- Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ce qui est écrit dans cette foutue lettre ?! 

Je ne comprends pas pourquoi mon père tient à me montrer ça. Son regard devient encore plus sombre. Des petites pattes d'oie apparaissent au coin de ses paupières. Il s'enfonce encore plus dans son siège ce qui provoque un grincement des plus horrible. Un bruit qui fait encore frissonner mon âme d'enfant. Dans cette position il parait encore plus imposant. 

- Je vois bien ce qui se passe Asaël. 

Ma respiration se coupe. De quoi veut-il parler ? Il me fixe comme un faucon prêt à sauter sur sa proie. Je commence à comprendre que l'objet de cette entrevue n'a rien à voir avec la lettre. Ce n'était qu'une ruse pour être sûr que je me pointe ici. 

- Je ne veux pas parler de cette stupide lettre ! S'emporte-t-il. 

Non sans blague.

Mes mains s'agrippent sur les accoudoirs de mon siège. Je me disais bien qu'il allait me faire payer cette putain de soirée. 

SHADE OFFWhere stories live. Discover now