Panique à bord

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Ase 

Retour sur la colline

- Putain Cawl on arrive, je l'ai juste emmené déjeuner. 

Mon abruti de pote est en train de m'engueuler parce qu'on n'est toujours pas arrivé à cette foutue fête foraine. Je ne suis pas ravi que les rôles s'inversent. Habituellement, c'est moi le connard qui gueule pour rien. Alors qu'il hurle à travers le combiné, j'en profite pour laisser mon esprit divaguer. 

Lay avait besoin d'un temps calme et je ne regrette pas de lui avoir offert. Je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois qu'on se retrouve seule tous les deux, j'ai cette sensation de plénitude qui m'enveloppe. Cette fille a le don de me faire ressentir des choses interdites.

Elle est dangereuse.

Elle est ma mission.

Pourtant, j'ai cette irrésistible envie de la protéger, comme un instinct primitif. 

Commence par la protéger de toi. 

Pas faux. 

Je me retourne l'espace d'une seconde, histoire de voir la petite brune admirer les lumières de la ville. J'aime scruter ses longs cheveux bruns qui ondulent dans son dos. Il me rappelle les vagues de l'océan, aussi sombre que les abysses et aussi doux que les caresses des vagues. 

Je sens encore la sensation de sa tête reposant sur mon épaule. Pourquoi ça m'a donné chaud au cœur qu'elle porte mon sweat ? Je la cherche du regard. Un mauvais pressentiment me traverse. Je m'avance vers la rambarde où s'étends la ville. Mon palpitant s'arrête. Il n'y a personne. Je raccroche rapidement mon téléphone. 

Où est -elle ? 

J'espère qu'elle ne cherche pas à me faire une mauvaise blague. Elle a le don pour être une sacrée emmerdeuse quand elle veut. J'examine tous les alentours. Il n'y a plus personne. Ça ne présage rien de bon. 

Un grondement retentit. 

Le bruit d'un moteur attire mon attention. Une camionnette blanche cachée derrière les arbres se barre en trombe, comme si elle avait le feu au cul. Merde, merde, merde. Je comprends immédiatement mon erreur. 

- Putain fait chier ! 

Je cours jusqu'à ma Porsche.

Comment j'ai pu être si stupide ?

Entraîner Lay en dehors de la villa alors que la majorité des gangs de cette ville la recherche pour mettre la main sur son héritage. Je prends les deux kalachnikovs dans mon coffre et démarre avec précipitation. 

Mon cœur tambourine comme jamais. C'est quoi cette chose qui me broie le ventre ? C'est comme une douleur violente qui me tord les entrailles. Foutue émotion à la con ! Je n'arrive jamais à comprendre ces signaux que m'adresse mon corps. 

J'ai encore une chance de les rattraper. Un bolide contre un vieux tacot. Il me suffira juste de tirer sur le conducteur pour intercepter ces amateurs. 

La route crisse sous la friction de mes pneus. Pour une fois, il va falloir que j'adopte la conduite de Cawl. Le trajet est vallonné, mais je remarque tout de suite le véhicule blanc qui l'a enlevé. Il fonce à toute allure vers le centre de Boston. Vu leur trajectoire, je commence à me douter de qui s'est barré avec elle.

Décidément, les Campbell ont décidé de ne pas lâcher l'affaire. Ils me prennent pour le dernier des abrutis. 

Je me retrouve coude à coude avec ces connards. Une main sur le volant, je choppe mon arme, je me réjouis par avance de ce que je m'apprête à faire. Les recharges dans ma bouche, j'équipe la kalash. Je remercie encore Cawl de l'avoir doté d'une plus grande capacité de charge. 

SHADE OFFDonde viven las historias. Descúbrelo ahora