Chapitre 17 (nouvelle version)

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JAKE

T'es qu'un connard Jake Martin Hill ! hurle Vanessa en me balançant son livre de cours au visage.

Je soupire d'exaspération, complètement hermétique à ses cris de femme bafouée.

Ah oui, vraiment je confirme, je suis un connard.

— Soyons honnêtes, Vanessa, notre couple n'est plus en osmose.

Elle rugit et continue à me jeter toutes les affaires qui se trouvent à sa portée. J'esquive de justesse un pot en céramique qui se brise à ma gauche.

— En osmose ? Tu te fous de moi ? Hier encore tu me disais que tu m'aimais ! continue-t-elle de vociférer en pleurant.

Putain, je vais vraiment finir en enfer.

Hier sur la plage, elle m'a questionné sur Marlow, elle devenait trop curieuse, alors j'ai voulu détourner son attention. Finalement, c'était peut-être la pire idée du siècle. J'ai paniqué, et la seule chose qui me soit venue à l'esprit, c'est cette déclaration incongrue.

Je suis vraiment doué pour les relations, aucun doute, pensé-je ironiquement.

Ne sachant plus quoi lui dire pour ne pas la blesser, je marmonne des excuses et décide de quitter sa chambre. Inutile de m'éterniser ici.

— Désolé ? C'est tout ce que tu as en stock pour résumer notre relation ?

Je reste de dos, la main sur la poignée de porte, essayant de réfléchir malgré sa hargne. Honnêtement, j'ai cru que cette relation avec Vanessa me faisait du bien, mais rien n'était réel ou exaltant et je m'en suis rendu compte trop tard. Le retour de Marlow a tout fait voler en éclats : à commencer par le déni dans lequel je m'étais emprisonné. J'apprécie Vanessa, mais pas suffisamment pour rester auprès d'elle. Je ne cherche pas un long fleuve tranquille aux douces vaguelettes, je veux une putain de tempête, qui porte un bikini cerise et qui jure avec des expressions sorties de son imagination. Malgré cette rancœur toujours logée dans un coin de mon cœur, c'est elle que je veux. Personne d'autre. C'est bien mignon de jouer au chat et à la souris, de se faire quelques crasses de temps en temps, mais j'ai envie de plus avec elle. Je veux la sentir chaque matin dans mon lit, je veux contempler son visage transformé par l'orgasme, je veux profiter d'elle et de son corps chaque minute. Bordel, je suis complètement fou de cette fille et ce, depuis toujours. En quelques semaines, elle a su se frayer un chemin dans un endroit où seule sa trace était déjà imprégnée, dans mon cœur.

Je ne réponds pas à Vanessa et sors de la pièce. Je me sens enfin prêt à clarifier les choses avec Marlow. Est-ce que je l'aime ? Il y a tellement de non-dits entre nous deux, nous avons besoin de discuter, de mettre les choses au clair.

Mes relations n'ont jamais eu le même impact sur moi, alors même si je sais qu'elle a sa place dans mon cœur, je n'ai pas les moyens de comparer avec d'autres.

Avec Paige, c'était addictif, mais très nocif. Ma relation avec Vanessa était plus légère, et pourtant trop lisse telle la surface d'un lac.

Marlow me fait trembler comme une feuille d'arbre en plein automne, évaluant la chute jusqu'au sol, sans savoir quand elle aura lieu. Et j'aime cette dangerosité.

Attention, petite ensorceleuse, j'arrive !

***

Lorsque je rentre enfin à la maison, c'est l'heure du dîner. La table est mise et tout le monde est déjà installé. Ma mère adore cuisiner, enfin c'est ce qu'elle nous a toujours dit, mais à part les pancakes, je ne l'ai jamais vue aux fourneaux. C'est Alberta, notre chef cuisinière attitrée qui prépare nos plats tous les jours. Depuis mon enfance, l'employée de ma mère a toujours été serviable et agréable avec nous, les enfants turbulents. Une vraie perle. Ce soir encore, en m'asseyant à ma place habituelle, je peux sentir l'odeur enivrante des plats d'Alberta posés sur la table.

Forever Young (histoire terminée)Where stories live. Discover now