Chapitre 34 (nouvelle version)

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JAKE

Ma mère est emmenée par les flics, menottes aux poignets. Mon père, lui, suit les agents et clame son innocence. Le téléphone collé à l'oreille, il hurle aux officiers de l'attendre et discute avec son interlocuteur, sûrement un de ses collègues qui voulait le prévenir de l'arrivée de la police.

Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Nos parents sont désespérants. Et moi dans tout ça ? Je n'ai pris aucune décision, ma sœur endosse le rôle de la sauveuse. Sans elle, nous serions toujours dans cette boucle infernale de menaces et de mariage forcé. Je lui dois beaucoup. Et même si les prochaines heures, voire les prochains mois, vont être éprouvants, je me sens soulagé.

Ash' et moi sommes sur le perron, regardant la voiture s'éloigner, sirène hurlante, provoquant la sortie des voisins, curieux de voir la police dans le quartier le plus riche de la ville. La rumeur de l'arrestation de ma mère va faire le tour du quartier ; elle qui voulait de l'importance, elle va être aux anges.

Ma sœur relâche son souffle, comme si elle était en apnée depuis l'arrivée de la police. Nous nous regardons dans le blanc des yeux, sans prononcer un seul mot. Nous n'en avions pas besoin, Ash' et moi c'est fraternel. Encore plus, maintenant que je suis à nouveau ouvert à elle.

Toujours devant la maison, j'observe la voiture de police et mes parents disparaître au coin de la rue, lorsqu'un cabriolet rouge crisse violemment juste devant nous.

— Attends, mais ce n'est pas notre ancienne directrice ? me demande-t-elle en regardant la conductrice, les yeux plissés.

Si. C'est bien elle.

Mais ce n'est pas là que se porte mon regard. Je suis concentré sur la petite brune qui descend du véhicule et qui s'avance vers nous, sac à l'épaule. Mon corps réagit avant tout le reste et je me précipite vers elle. Lorsqu'elle m'aperçoit, elle laisse tomber son sac sur le gazon et accélère le pas, elle aussi. Arrivé à sa hauteur, Marlow n'hésite pas et saute sur moi, ses jambes autour de mon bassin, mes mains sur sa taille. Et là, au milieu de la pelouse parfaitement tondue, devant tous les badauds curieux, je l'embrasse.

À nouveau nos bouches se repaissent l'une de l'autre, nos langues se rencontrent et nos corps se collent, s'unissant dans l'adversité. Enfin, mon cœur se recolle, morceau par morceau.

Elle s'éloigne de moi une seconde et me chuchote un « je t'aime » du bout des lèvres. Un élan d'affection me traverse et je colle à nouveau mes lèvres contre les siennes, pour lui transmettre mon amour en retour, incapable pour l'instant de sortir ces deux mots, pourtant si important.

Je finis par me décoller de sa bouche et pose mon front contre le sien. La serrant encore plus fort contre moi.

— Je suis désolé, je ne suis qu'un con, lui avoué-je dans un chuchotement.

Elle rigole.

— Mais ça, ce n'est pas nouveau.

Je ris à mon tour, plantant mes yeux dans les siens.

— Je ne l'épouserai pas, Marlow. C'est toi que je veux, ça n'a toujours été que toi. Putain, dès 4 ans, mon cœur t'avait déjà choisi.

Je l'embrasse à nouveau, scellant mon aveu d'un baiser puissant.

— Eh ! Moi aussi, je peux prendre ma meilleure amie dans mes bras ?

Nous nous détachons l'un de l'autre en explosant de rire. J'ai à peine déposé Mar' sur le sol que ma sœur se précipite sur elle et la prend dans ses bras.

— Je suis désolée d'être partie, chuchote-t-elle.

— Non, ne t'excuse pas. Notre famille n'est qu'une grosse blague. Tu as raison d'être partie, tu avais besoin de faire le point, répond ma sœur compréhensive.

Forever Young (histoire terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant