10. Purpura - partie 1

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~ Violet

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~ Violet

Comme chaque fois qu'elle se mettait en colère, elle ressortait de cette confrontation couverte de honte et de ridicule. De honte surtout. Pourquoi s'était-elle battue pour défendre Fatiha, au juste ?

Cette fille voulait sa peau ! Cette fille la détestait.

Irène avait perdu la tête. Il n'y avait pas d'autre explication. Ennemis jurés l'avait rendue folle. Jamais elle n'aurait cherché à avoir le dernier mot autrement. Elle aurait laissé les garçons décider. Rester en retrait et se faire oublier, c'était la seule bonne stratégie.

S'ils voulaient éliminer les zonards d'abord, même si elle trouvait ça affligeant, ce n'était pas son problème. Elliot ou Fatiha pouvait tout à fait, l'un comme l'autre, être l'ennemi juré qu'elle recherchait. Elle avait fait remarquer à Guillaume et à François que Fatiha avait peu de chance de l'être, car ils ne s'étaient jamais rendus dans la zone. Alors qu'elle si...

En plus, chaque fois qu'elle tentait de préciser ses souvenirs en rapport avec la zone, c'était le brouillard total. Il ne lui restait de ces périples là-bas qu'une impression confuse, mais douce-amère. Elle sentait au fond d'elle qu'elle ne s'était jamais sentie en danger là-bas.

On prétendait pourtant que les rues de la zone grouillaient de bandits. C'étaient des mensonges. En réalité, si les rues n'étaient pas sûres, ce n'était pas la faute des zonards eux-mêmes, mais celle de groupes tradis extrémistes, ceux qui franchissaient les frontières illégalement pour arpenter les rues de nuits. Ils se surnommaient eux-mêmes les vengeurs et sévissaient en toute impunité ou presque. Leurs cibles favorites étaient les prostituées et les homosexuels, car leur dépravation justifiait tous les coups qu'ils pouvaient leur donner. Un bon prétexte pour lâcher leur haine.

Les vengeurs n'agissaient que la nuit. Raison pour laquelle Irène n'avait eu aucune raison de les croiser. Elle n'allait jamais là-bas après le coucher du Soleil. Un détail qui ne lui avait pas été effacé. Elle avait donc gardé de ces périples le moment et la manière, elle savait quand et comment. Et ça s'arrêtait là. Pourquoi ? Quoi ? Qui ?

Essayer de forcer sa mémoire la mettait sens dessus dessous. C'était comme si elle essayait de faire tourner le haut de son corps dans un sens, mais que le bas s'obstinait à aller dans le sens inverse. Elle se tordait.

Elle tomba d'épuisement sur son lit, le crâne dans les mains. Il s'écoula plusieurs minutes durant lesquelles elle fut incapable de réfléchir. Puis, Irène se jeta sur son cahier de notes. Sa cellule était plongée dans l'obscurité. Une lumière d'appoint bleu, fixée à la droite du christ, permettait tout juste de distinguait les contours des meubles.

Elle tâtonna le bureau, trouva la poignée du tiroir et trouva carnet et stylos. Ensuite, elle se glissa sous sa couverture. À partir de maintenant, elle procéderait de cette manière. Elle n'avait pas envie que les caméras infrarouges enregistrent ses notes. Elle comptait y détailler les bribes de souvenir arrachées à son inconscient. Cela ne concernait personne d'autre qu'elle.

Sous la couverture, elle ne pouvait même pas voir ses doigts. Elle devrait écrire à l'aveugle. Elle s'appliqua le plus possible pour être sûre de pouvoir se relire ensuite.

Elle commença par noter de rayer les noms de Guillaume, de François et de Caro.

Ensuite, elle précisa ce dont elle se souvenait de son voyage hypnotique. Il paraissait déjà tellement lointain et flou. Elle avait trop attendu. Il aurait fallu qu'elle note tout cela à son réveil.

La première épreuve est une épreuve individuelle de dégustation. Mental, chance, stratégie et manipulation.

La deuxième épreuve est une épreuve de groupe, d'endurance et de force.

C'était une information très importante. Pour l'épreuve du lendemain, elle ne pouvait rien faire. Mais pour la suivante, une épreuve éliminatoire les séparait de l'échéance. Elle savait qu'ils auraient plus de chances de leur côté en éliminant les plus forts : soit Jordan, soit Enzo (l'un des deux au moins serait contre eux). Mais elle ne pouvait pas dire aux autres ce qu'elle savait. Comment allait-elle s'y prendre ?

Elle voulut ensuite noter le contenu de la troisième épreuve...

Elle ne s'en souvenait plus. Non... Déjà. Elle essaya de se creuser la tête, mais des maux de ventre s'ajoutèrent aux maux de tête. Le manque de sommeil et le stress étaient deux des ennemis jurés du cerveau et donc de la mémoire. Elle ne parviendrait à rien de plus avec ces deux-là aux maximums de leur potentiel. Elle referma son carnet de notes.

Le reste de la nuit fut agitée. Elle tendait l'oreille pour essayer d'entendre le son aigu qui éveillerait d'autres de ses camarades d'étages. Elle aurait tout donné pour devenir une petite souris et observer la concurrence, écouter leurs messes basses et leur projet. Dans le demi-sommeil dans lequel elle finit par sombrer, il y avait plusieurs candidats en train de suggérer de mettre son nom dans l'urne, comme François et Guillaume l'avaient fait avec Fatiha, et Iphigénie tentait de la défendre en utilisant des arguments bien à elle, intelligents et perspicaces. Mais ses raisonnements se heurtaient à des murs de bêtises, de stupidité, de rancunes et de préjugés.

Que pouvait faire la logique contre les préjugés et contre la fierté ? Certaines personnes ne changent jamais d'avis, même quand on les met face à leurs erreurs et à leurs contradictions. Elles iront toujours au bout.

*

Les notes de « petit papa Noël » retentirent dans les haut-parleurs de la prison. Irène se redressa en se frottant les yeux, gonflés par la nuit trop courte.

— Non, mais ils sont sérieux, dit-elle à voix haute.

Elle avait eu exactement les mêmes mots en découvrant le réfectoire et ses décorations de Noël.

Elle ne s'y ferait jamais. Ils étaient dans un programme télé voyeuriste qui parlait de crimes affreux, de meurtres sordides et qui avaient pour apothéose une scène d'exécution... Un spectacle qui n'avait rien à voir avec un téléfilm de Noël.

Imaginez ! « 5 coupables de crimes violents pour Noël », « Un Noël à la prison des jeunes délinquants amnésiques », ou encore : « Un souvenir traumatisant pour Noël ». Il y avait l'embarras du choix.

Les haut-parleurs interrompirent brutalement ses pensées légères.

« Bonjour ! Ici l'I.A. Vos petits déjeuners vous seront amenés en cellule. »

Le sien arriva bientôt. Elle remercia le gardien qui le lui apporta et remarqua aussitôt qu'il ne lui amenait pas seulement de la nourriture, mais également une nouvelle tenue propre. Elle ne différait pas de la précédente, toujours le même jogging, avec son t-shirt décolleté et sa veste cintrée, hormis un détail. Le kaki avait cédé la place au violet lilas.

Ennemis jurés TOME 1 SuspicionNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ