33 - Le traitre

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Selene

Selene

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J'ai, pour la première fois de ma vie, tué un Wealer.
Alors qu'il s'attaquait à moi, je suis parvenu à le repousser et mon sabre l'a presque coupé en deux. Son sang noir s'est déversé sur le sol, quelques effluves ont tâché mon visage et mes vêtements. Gabriel m'a sauvé la vie à deux reprises ce soir, en tuant un monstre qui était prêt à se jeter sur moi et en tuant le second, qui me lacérait la poitrine, sur le point de me tuer.

Je suis face au miroir, mes mains crispées sur les rebords du lavabo. Je peine à respirer convenablement, mon cœur bat la chamade, et la douleur de ma blessure est terrible. Je ressens des brûlures qui viennent empoisonner mon cœur. Les Wealers ne sont pas des êtres magiques, ce sont des monstres conçus de ténèbres et de vices, vivants principalement dans les Abysses, sous nos Terres. Il n'y a que la magie d'un Mage Noir qui puisse ramener ces créatures sur nos Terres.

L'Arbre de Vie était censé les garder loin d'Atya, les Ténèbres ne devaient plus venir empiéter sur notre Royaume mais il a fallu que quelqu'un déjoue les règles...

Je déchire un morceau de ma chemise que je trempe sous l'eau. Je tamponne ma blessure, je me crispe, serre les dents et jette ma tête en arrière. J'ai tellement mal...

Mon visage est couvert de sang de Wealers, j'ai si chaud que les mèches de cheveux qui s'échappent de mon chignon sont collées à ma peau. Je crois même que je ne suis pas prête de me refroidir, tant que je souffrirai le martyr de la sorte. Il n'y a qu'un Érudit qui puisse me soulager, comme Gabriel avait été soulagé après avoir été mordu par l'un de ces nuisibles.

Je me passe de l'eau sur le visage pour me décrasser du mieux que je le peux. Mes mains tremblent, mes dents s'entrechoquent alors que je meurs de chaud, je crois que je suis encore sous le choc mais je dois me reprendre, et vite.

J'essuie rapidement mes larmes qui perlent au coin de mes yeux d'un revers de la main puis j'enfile l'armure de Sentinelle. Gabriel a raison, je dois me protéger et ne pas aggraver mes blessures.

Alors que je scelle mon plastron, j'entends un bruit sourd qui me fait sursauter. Je relève la tête, sors l'épée du fourreau que je n'ai même pas encore attaché et j'avance, lentement, vers la porte donnant dans la pièce où nous venons juste de nous battre. Dans les sanitaires, sous le ciel sombres, j'entendais des éclairs, des fracas et un orage gronder au loin. Je sens que cet orage se rapproche dangeureusement...

Lorsque je pousse lentement la porte, j'aperçois par l'entrebâillement de celle-ci, Gabriel se jeter sur le tisonnier près de la cheminée. Il roule sur le sol avant que son assaillant, un homme vêtu de l'armure d'un Sentinelle n'abatte son épée contre la pierre. Le sol semble se fendre sous son coup. Gabriel, quant à lui, se relève aussitôt.

Son adversaire et lui se toisent, comme deux bêtes enragées. Je ne peux pas voir qui c'est, parce qu'il porte son casque et contrairement à Gabriel, lui est parfaitement protégé. Ils se tournent autour, s'observent, cherchant le point faible de l'autre...

TENEBRIS LUMINA : L'Arbre de Vie [INTÉGRALE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant