Partie 109

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J'ai lu l'intégralité du carnet. J'ai dû faire plusieurs pauses pour me remettre de mes émotions mais je suis parvenue à le lire intégralement.

J'étais dévastée. Elle me manquait tellement. J'ai pu enfin savoir tout ce qu'elle renfermait et toit ce qu'elle cachait. J'ai tellement pleuré que j'en avais mal à la tête mais je me suis sentie apaisée en lisant la fin et en me disant qu'elle a pu vivre en paix un court instant.

Ma mère était une femme incroyable. Elle était très complexe mais malgré le vécu qu'elle avait, elle a toujours été quelqu'un de bien. Je l'ai toujours aimée et admirée. Et je l'aime plus encore.

Je me suis toujours demandée pourquoi elle agissait comme ça avec moi et là je comprenais enfin.

Bref ça m'a dévastée tout simplement. J'ai mis plusieurs jours à m'en remettre de ce carnet.

Carrément j'ai dû en parler à Zak (il voulait pas lire parce que ça lui était pas destiné) mais je lui a peu près tout raconté. Il était choqué. On pouvait voir qu'il était vraiment mal. Mais la partie où elle parlait de lui, ça l'a vraiment touché.

Je sais qu'il était proche avec ma mère, ils avaient une relation spéciale. C'était comme le petit frère dont elle avait toujours rêvé. Sa mort a beaucoup touché Zak aussi.

On essaie de se relever. On essaie. Les enfants ont eu du mal. Youssef a connu des problèmes de santé par la suite. Il faisait de l'anxiété sociale, des crises de paniques et il est devenu asthmatique à la même période. Ça a été très dur pour lui. L'année qui a suivi, son état était tellement critique qu'il a fini par arrêter l'école le temps qu'il aille mieux.

On ne sait toujours pas ce qu'il s'est réellement passé. Il ne nous dit rien. On ose pas lui en parler car on sait que c'est pas une bonne idée et qu'il est encore fragile. Son état m'a clairement poussée ne pas chercher à en savoir plus. Ça risquerait de m'achever. Cependant ça me tuait de voir mon fils ainsi.

Avec le temps et le soutient entre nous, Khalti Soumia était toujours là pour moi. Elle m'a rappelée que j'aurais toujours une deuxième mère à mes côtés. Toute la famille a été touchée mais on a fini par se relever petit à petit.

Je pense tous les jours à mes parents et je prie pour eux à chaque prière. Ils me manquent terriblement. Aujourd'hui ils ne sont plus là mais je continuerai à les rendre fière et à transmettre leurs valeurs et ce qu'ils m'ont inculqué.

Mon père m'a appris à être quelqu'un de bien, de respectueuse, de polie, de gentille et de pieuse. Il m'a toujours demander de rester une personne facile à vivre et reconnaissante en toute circonstances. Toujours le sourire aux lèvres.

Ma mère m'a appris à ne pas me fier à n'importe qui. Le monde est mauvais, rares sont les personnes bienveillantes. Elle m'a appris qu'il faut être forte pour survivre dans un monde pareil.

Je transmets aujourd'hui tout ce qu'il me reste d'eux à mes enfants. Et je compte bien leur faire connaître les grands-parents merveilleux qu'ils auraient eu.

La douleur est présente et elle sera constante. Mais la vie continue et on m'a interdit d'être triste.

On a fini par emménager dans la maison où j'ai grandi. Biensur on rénover l'intérieur (le salon en premier parce que Youssef ne voulait pas entrer dedans). J'ai gardé tous les souvenirs que j'avais dans cette maison bien au chaud dans le grenier et j'ai conservé le carnet de ma mère très précieusement.

À chaque fois que je me sens triste, je vais lire les passages où elle finit par dire qu'elle était fière d'être ma mère.

Je le confierai à Souheyla et à Youssef plus tard qui j'espère le confieront à leur enfant. Pour que l'histoire de cette grande femme ne soit jamais oubliée.

NEYLA :《Détestée de tous : il n'y a que lui qui a su m'aimer》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant