Chapitre LXVIII

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Tout se passait merveilleusement à la rébellion. Ils avançaient grandement et tous les dortoirs qui devaient accueillir Montvono étaient terminés puisqu'ils avaient reçu sept cents nouveaux rebelles depuis que le lord Meron avait commencé à envoyer ses hommes. Une huitième vague arrivait et Nyala alla les accueillir avec le sourire. Elle remarqua une atmosphère pesante parmi les nouveaux rebelles et elle ne comprit pas quelle en était la raison. Elle les amena dans leur dortoir et leur fit le petit discours de bienvenue habituel. En général, ils étaient plutôt souriant et là, ils semblaient faire une tête d'enterrement. Une femme s'approcha de Nyala qui se demandait ce qu'elle avait à lui dire. Elle fronça les sourcils quand elle poussa un long soupir.

-Que se passe-t-il ? Meron a-t-il des problèmes ? demanda-t-elle, inquiète pour leur alliance et l'avenir de la rébellion par la même occasion.
-Notre lord se porte bien, affirma la femme. Mais...
-Quoi donc ? Dis-moi, souffla Nyala qui avait besoin de comprendre ce qui semblait les troubler.
-Il se prépare à la guerre... finit-elle par cracher le morceau. 
-Pour quelle raison ? Nous ne sommes pas prêts pour abattre Tiphon, rétorqua-t-elle, trouvant cela étrange.
-Nous nous doutions que vous ignoreriez la nouvelle...fit la femme avant de soupirer. Tiphon est mort, annonça-t-elle ensuite. Silo va devenir le roi. Il est censé se faire couronner dans quelques jours. 
-Quoi ?! s'exclama-t-elle, les nouvelles lui faisant l'effet d'un boulet de canon. Comment ? Quand ?
-Il aurait été empoisonné par une prêtresse noire, peu avant notre départ. Notre lord souhaite toujours vous envoyer les dernières vagues, n'oubliant sa promesse de vous aider, mais il tenait à ce que vous soyez avertis, expliqua la nouvelle rebelle.
-Je vois, souffla Nyala avant de froncer les sourcils. Mais pour quelle guerre se prépare-t-il alors ?
-Il pense que Silo voudra forcer tous les royaumes à ployer le genou et Meron est vivement contre cette idée. Terragi aussi se prépare. Ils imaginent que de l'autre côté des mers, Thalass et Meridie font de même, poursuivit-t-elle. Silo sera un roi bien pire que Tiphon, affirma-t-elle ensuite.
-Meridie, souffla-t-elle avant de sortir du dortoir, abandonnant les rebelles.

Nyala couru partout, cherchant Garmen. Elle bouscula quelqu'un et tomba au sol. Une main lui fut tendue et elle l'attrapa, se relevant d'un bond.

-Qu'est-ce qu'il te prend ? souffla son second qui l'avait relevée.
-Je te cherchais, dit-elle, reprenant son souffle.
-Quelque chose ne va pas ? demanda-t-il, inquiet vu l'expression de Nyala.
-Rien ne va, grogna-t-elle avant de le prendre par le bras.

Elle s'éloigna des rebelles avec Garmen, l'emmenant dans la crypte pour qu'ils puissent discuter sans affoler les rebelles qui ignoraient encore ces nouvelles.

-Mais enfin ! Nyala, qu'est-ce que tu as ?! s'exclama le jeune homme qui n'y comprenait rien.
-Tiphon est mort, annonça-t-elle.
-Et bien ? C'est une bonne nouvelle, non ?! fit Garmen en haussant les épaules.
-Ca ne l'est pas ! Il s'était radouci mais maintenant, c'est Silo qui va reprendre le trône. Une rebelle de Montvono vient de me l'annoncer. Meron, Lora et Helin se préparent à la guerre. Ils pensent que Silo va vouloir les forcer à s'allier à lui. Elle m'a aussi parlé de Thalass et Meridie qui pourraient potentiellement se préparer aussi... lui répéta-t-elle les mots de la rebelle.
-Ah ! Ca c'est moins bon... comprit-il avant de soupirer. Montvono veut récupérer ses hommes et femmes ? demanda-t-il ensuite.
-Non. Il va envoyer le reste des rebelles mais ça reste problématique. Si les Venom entre en guerre avec Montvono et Terragi et qu'ils en sortent perdants, nous perdons des alliés précieux et nous pourrons oublier nos rêves de détruire les Venom. Je comptais parler aux lords de Thalass et Meridie aussi en allant récupérer Rhiannon mais ça risque d'être la même chose pour eux. Et puis... À Meridie...
-Il y a Rhiannon, grogna-t-il. Merde... Tu penses qu'elle risque quelque chose ? l'interrogea-t-il.
-Je n'en sais rien mais je n'ai pas vraiment envie d'attendre pour le savoir. Je t'ai promis d'attendre toutes la vagues de Montvono et je tiendrais parole mais si j'apprends que Meridie est en guerre, laisse-moi partir. Je ne la retrouverai peut-être pas ou il sera peut-être trop tard mais tant qu'il y a de l'espoir, je t'en prie, ne me retiens pas... l'implora-t-elle tout en tenant sa promesse puisque rien n'était fait et que ce n'étaient que des suppositions. 
-Évidemment ! s'exclama Garmen. J'ai autant envie que toi qu'elle revienne, tu sais ? C'est juste qu'il est important que la rébellion te voit comme une cheffe et pas à temps partiel mais si c'est la guerre, pars sans te retourner mais tu as intérêt à revenir, dit-il en lui tendant le bras.

Nyala attrapa son avant-bras et le serra avant de le prendre dans ses bras. Aucun départ n'était programmé pour l'instant mais il était important qu'ils en aient discutés avant. Si la guerre ne se déclarait pas, elle partirait comme prévu lorsque les mille rebelles de Montvono seraient arrivés. Elle espérait sincèrement que cela n'arriverait pas et que ces suppositions s'avèreront fausses bien qu'elle comprenait parfaitement qu'ils se préparent, juste au cas où. Nyala et Garmen sortirent comme si de rien était et ils reprirent leurs activités respectives. Elle savait qu'elle allait devoir parler aux rebelles de la situation mais elle préféra d'abord se concentrer sur son travail et ne pas perturber celui des autres. Ils avaient des maisons un peu partout, un temple, une taverne, un gîte pour les voyageurs de passage, une forge, un moulin, des écuries avec tous les chevaux de Montvono et Terragi, des réserves pour stocker leur nourriture et leurs boissons, les champs et les potagers donnaient de quoi nourrir les troupes, des échoppes, des fermes, une boulangerie, ... Ils s'étaient tous donnés à cent pour cent et ils avaient accomplis tout cela en moins d'un an. Tous y mettaient du sien et même les enfants qui aidaient dans les cuisines ou à la construction des lits, des charrettes de labour, des calèches pour se déplacer dans les villes voisines ou aller chercher de l'eau qui servait à hydrater les rebelles et arroser les terres qu'ils cultivaient et tous les petits travaux manuels, laissant la construction des bâtiments aux plus âgés. Ils continuaient d'offrir, en priorité aux familles, des maisons aux rebelles pour qu'ils aient leur chez eux. Cependant, elle craignait que l'annonce qu'elle allait devoir faire dans la soirée mine le moral de la rébellion. Certains allaient peut-être même vouloir rentrer pour retrouver leurs familles, leurs amis et se battre aux côtés de leurs lords, ce qu'elle comprendrait parfaitement bien que cela allait mettre à mal tout ce travail acharné. 

Kassandra, qui passait par là, remarque que Nyala semblait soucieuse. Autant, elle était généralement concentrée sur ce qu'elle faisait mais elle n'avait pas le même visage que d'habitude. Elle s'approcha donc alors qu'elle était occupée sur le toit d'une maison.

-Nyala ? fit-elle, attendant une réponse qui ne vint pas. Nyala ?! répéta-t-elle plus fort, attirant enfin son attention.
-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle en baissant la tête vers la jeune femme.
-Quelque chose ne va pas ? l'interrogea la rebelle, inquiète pour son amie.
-Je ne peux pas en parler maintenant, affirma-t-elle. On en parlera ce soir, d'accord ?
-Hm, d'accord, répondit-elle, perplexe.

La jeune femme s'éloigna de celle qui avait su capturer son cœur, intriguée par son comportement. Quelque chose ne se passait pas bien, c'était évident mais elle ne pouvait mettre le doigt dessus. Elle était au moins certaine que cela ne devait pas concerner la princesse sinon elle serait effondrée vu l'amour qu'elle lui portait. C'était donc autre chose mais quoi ? Elle continua son petit tour et elle s'arrêta près du dortoir du nouvelle arrivage de rebelles, surprenant une conversation.

-Tu crois qu'ils vont vraiment entrer en guerre ? souffla un homme.
-Je n'en sais rien. Je ne l'espère pas. J'ai laissé ma fiancée à Montvono... répondit un autre, inquiet.
-Foutu Silo. Ces Venom sont tous pareils, grogna le premier.
-Il est pire que son père, ouais, rétorqua le second.
-C'est la merde, soupira-t-il, dépité.
-Ouais, conclut l'autre.

Kassandra s'éloigna des deux hommes, essayant de comprendre ce qu'il se passait. Nyala était troublée, c'était évident et elle ne voulait pas en parler tout de suite. Ces hommes semblaient inquiets et le sujet de leur conversation n'était guère joyeux. Une guerre... Parlaient-ils de la rébellion ? C'était leur but, cela n'avait donc pas de sens qu'ils se posent la question. L'un d'eux avait parlé d'avoir laissé quelqu'un à Montvono... Cela devait donc concerner le royaume des Valerin. Par contre, elle ne comprenait pas ce que le prince venait faire dans cette histoire. Ce n'était pas lui qui dirigeait les armées de Deos mais Tiphon. Il était pire que son père... Kassandra eut comme une révélation en assemblant les pièces du puzzle. Montvono allait entrer en guerre avec les Venom. Si Silo était pire que son géniteur, cela voulait probablement dire qu'il avait le trône donc deux solutions possibles : Tiphon avait abdiqué ou Tiphon était mort. Elle doutait fortement que le père ait offert son trône à son fils donc il était certainement mort. Cela expliquait donc cette ombre néfaste qui planait au-dessus de Montvono. Nouveau roi, nouvelle alliance et ils devaient ployer le genou sauf que Kassandra savait que Meron, son lord, n'accepterait jamais. Elle ne pouvait parler pour les autres maisons mais Thera et Johan étaient morts de la main des Venom. Il refuserait donc catégoriquement de faire la courbette à Silo. La rebelle pensait donc avoir deviné ce qu'il se passait mais elle le garda pour elle. Ce n'était pas son rôle d'en parler à la rébellion et elle se trompait peut-être donc il n'était pas nécessaire d'affoler les gens sans réelles certitudes. Nyala avait dit qu'elle en parlerait dans la soirée donc elle patienta sagement jusqu'à l'arrivée de celle-ci.

Le repas commença comme d'habitude et il y avait une bonne ambiance sauf chez les nouveaux. Ils semblaient plus fermés et inquiets. Nyala avait laissé tout le monde déguster son repas tranquillement. Cependant, elle se leva et elle demanda aux musiciens qui jouaient à chaque fin de repas de ne pas le faire. Intrigués par cela, les rebelles restaient silencieux, observant leur cheffe. Elle grimpa sur une table et elle regarda les plus de mille rebelles qui attendaient qu'elle parle. Elle portait un air grave sur le visage. Nyala poussa un long soupir, se devant de leur dire ce qu'il se passait en dehors de leur village.

-Je... souffla-t-elle avant de baisser le regard.

Les rebelles fronçaient les sourcils pour la plupart et des chuchotements s'élevaient dans le silence qui régnait jusque là.

-Aujourd'hui, j'ai appris des nouvelles qui ne vont pas vous ravir, commença-t-elle. Tiphon Venom est mort. Je sais... Je vois à vos regards que vous ne comprenez pas en quoi c'est une mauvaise nouvelle. Nous devrions nous réjouir et fêter cela mais sa mort n'est en rien un cadeau. Silo Venom va être couronné roi des neuf royaumes. Je suppose que beaucoup d'entre vous ont déjà entendu parlé de la réputation du roi en devenir. C'est un homme mauvais, cruel, ignoble, abominable... Il n'a pas une once de bonté en lui. Il n'est que ténèbres et noirceur. Son âme, s'il en a une, est pourrie et rongée par la haine qu'il a des autres. Vous le savez, nouveau roi veut dire nouvelles alliances. Montvono et Terragi pensent donc qu'il va vouloir leur faire ployer le genou. Ils refusent d'avance, c'était une évidence mais cela risque d'avoir des conséquences graves. Les deux royaumes d'où nous venons, pour la plupart, sont donc en crise. Ils se préparent à une éventuelle guerre car ils pensent que Silo ne les laissera pas en paix lorsqu'il apprendra qu'ils refusent de s'allier à lui. Je sais que certains d'entre vous ont laissé leur famille là-bas. Je dois avouer que je n'en ai pas envie mais cependant, je me dois de vous laisser le choix. Nous ne sommes pas une dictature mais une belle et grande famille. Comme une mère qui veut le bien de ses enfants, je vous propose de vous en aller rejoindre les vôtres pour vous battre à leurs côtés et les défendre si la guerre venait à être déclarée. Personne ne sera puni. Vous avez tous et toutes le droit de faire vos bagages et de rentrer chez vous, auprès de vos amis et de vos familles. Alors, que ceux qui veulent partir se lèvent et se préparent à repartir... déclara-t-elle, ayant observé les rebelles durant son discours, leur parlant à tous.

Un silence de mort régna lorsqu'elle eut terminé de parler. Elle posa les yeux sur Garmen qui lui offrit un sourire triste. Elle avait raison de faire cela même si cela voulait dire recommencer à zéro. Même s'ils allaient devoir recommencer à rassembler du monde, les rebelles avaient le droit d'avoir le choix. Tous se regardaient sans rien dire, attendant de voir si quelqu'un allait oser se lever. Un homme fini par se lever de son banc et il se tourna vers Nyala. Ayant une épée à la ceinture, il la sortit de son fourreau et leva la lame vers le ciel.

-On n'abandonne pas sa famille ! s'écria-t-il. Je ne partirai pas. La rébellion m'a accueillie à bras ouverts. Je suis chez moi ici. Montvono est ma terre. Là où j'ai grandi et où j'ai vécu toute ma vie mais je resterai à vos côtés. Nous avons sué sang et eau pour construire tout cela car nous croyons en toi et en tes convictions ! Nous croyons en la rébellion et il n'est pas question que nous l'abandonnions ! déclara le rebelle, tenant la position.

Des hommes et des femmes se levèrent à leur tour, brandissant armes et poings vers le ciel, criant de toutes leurs forces, soutenant les paroles de leur compagnon. Petit à petit, tous se levèrent.

-Moi, je ne veux pas vous quitter mais je vous demande l'autorisation d'aller chercher ma famille à Terragi ! Elle sera plus en sécurité ici, s'exclama un homme dans la foule.
-Pareil ! Je pars et je reviens aussitôt !

Ceux qui n'avaient personne désiraient rester tandis que ceux qui avaient des familles voulaient les ramener à la rébellion mais personne ne voulait s'en aller. Ils s'étaient lancés dans cette aventure et ils refusaient de la quitter tant qu'elle ne serait pas terminée. Nyala ne s'attendait pas à un tel déferlement d'amour et de courage de leur part. Ils lui étaient fidèles et ils étaient prêts à tout donner pour elle. La jeune femme ne put s'empêcher d'être émue par cette scène incroyable. Les larmes lui montèrent aux yeux et roulèrent ensuite sur ses joues. Elle les regarda tous, un à un, souriant. Elle était fière de ces hommes et de ces femmes prêts à se battre pour la rébellion.

-Je vous promets que nous atteindrons notre but, affirma-t-elle en essuyant les larmes sur ses joues. Votre courage et votre force de caractère sont admirables. Je pensais sincèrement que nous allions perdre tout le monde. Montvono et Terragi sont des alliés plus que précieux. Vous ne pouvez m'abandonner et nous ne pouvons les abandonner. Si la guerre est déclarée, nous irons les aider ! Évincer les Venom est une chose mais nos maisons passent avant. À quoi bon récupérer le trône s'il n'y a plus personne à la fin de l'histoire ? lança-t-elle.

Tous crièrent à nouveau. Ils ne voulaient pas la laisser tomber et Nyala ne pouvait laisser ses alliés derrière. Certes, ils n'étaient pas nombreux comparé à une armée mais si Terragi ou Montvono venaient à demander leur aide, ils iraient sans broncher. Après tout, c'était grâce à eux qu'ils étaient tous rassemblés là, prêts à se battre coûte que coûte alors ils méritaient qu'ils soient présents si le besoin s'en faisait sentir. Elle avait réellement cru que tous allaient vouloir rentrer, à part peut-être ceux qui venaient d'Orien donc elle n'avait pas fait la proposition dans son discours mais puisqu'ils étaient tous prêts à rester et seulement à aller récupérer leurs familles, elle se devait de venir en aide à leur maison et la sienne même si cela voulait dire qu'ils risquaient tous leur vie.

Les musiciens se regardèrent et ils commencèrent à jouer un air qui motivait la rébellion. Ils allaient donc devoir se préparer à la guerre aussi. Ils s'étaient tellement concentrés sur les constructions que les entraînements étaient passés à la trappe. Il allait donc falloir qu'ils commencent à entraîner tout le monde, à part les jeunes enfants, à se battre comme des lions. Ils trinquèrent tous, hurlant comme des bêtes enragées. Ils étaient fiers de faire parti de cette grande famille et d'avoir Nyala comme cheffe autant qu'elle était fière de chacun d'eux. Elle descendit de la table et Kassandra lui tendit une pinte de rhum en souriant. Nyala la prit et elle la cogna contre celle de son amie, buvant une longue gorgée. La rebelle passa son bras sur ses épaules tandis qu'elles admiraient les rebelles qui faisaient la fête, refusant de se laisser démoraliser par la situation à venir.

-Tu as fait du bon travail cheffe, souffla Kassandra avant de poser les yeux sur Nyala. Nous te suivrons tous jusqu'au bout, quoi que tu décides...

Elle tourna les yeux vers la jeune femme et elle lui sourit, regardant à nouveau la rébellion, son cœur battant fort dans sa poitrine. Elle espérait que cela n'aurait pas à arriver, que la guerre n'allait pas être déclarée mais leur détermination était belle à voir. Elle était sincèrement fière de chacun d'entre eux. De vrais guerriers en devenir...

The Lost Kingdom [EN COURS]Where stories live. Discover now