XII.

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 — Salut, Antoine, comment ça va ? Tu te remets bien ? Pas trop dur la panique, tout ça ?

Antoine leva les yeux de son assiette pour voir Horty s'installer en face de lui. Sa dernière crise de panique remontait à une bonne semaine et quelque chose lui disait que ce n'était qu'une excuse pour lancer une tout autre conversation.

— Bonjour, Horty, c'est sympa de t'inquiéter. Mais je te rassure, ça va très bien. Globalement, depuis plusieurs jours déjà. On a mangé ensemble hier aussi, au cas où tu aurais oublié. Et toi ? Ça va où tu t'es cogné la tête trop fort pendant un évanouissement au point de perdre tous tes souvenirs.

— Super, nickel, répondit Horty qui ne semblait pas l'avoir écouté. Dis-moi, tu montes quand là-haut pour aller régler les choses avec ton ex ?

Ultia, qui était en train de boire à côté de lui, se bava dessus de surprise.

— Ah ouais direct ? lâcha Mynthos qui était également installé près de lui.

— Le jour où on aura une Horty diplomate, il faudra s'inquiéter, fit remarquer Baghera qui avait évidemment pris place à côté de sa sœur. D'ailleurs, en parlant diplomatie, est-ce que c'est genre vraiment ton ex cent pour cent et y a moyen, ou est-ce que c'est genre ambiguë et c'est pas touche ?

— Hein ?

Elles ne partageaient peut-être pas réellement le même sang, mais leur lien de parenté paraissait parfois si réel que c'en était déconcertant.

— Eh ! On règle d'abord mon problème avant ça, protesta Horty.

— Bah pourquoi ? Je demande c'est tout !

— Parce que, tu demanderas si tu peux tremper ton biscuit plus tard.

— Pitié, stop, implora Antoine.

Il avait déjà assez de soucis comme ça sans que les chamailleries du duo infernal s'y ajoutent. Il s'attendait de toute façon à ce qu'Horty vienne le voir après son échec. Par contre, les vues de Baghera sur Rayenne, c'était autre chose et pour l'instant il préférait les ignorer.

— Donc, pour répondre à ta question, Horty, j'allais te proposer de venir dans tous les cas. Il me faut juste un peu de temps pour me faire à l'idée...

— Un peu de temps, genre combien de temps ? le coupa Horty.

— Je sais pas... genre...

— Genre demain. C'est bien demain, on a pas de représentation, c'est jour de repos, on prévoit grand soleil. Tu peux aller lui dire que c'est un connard de t'avoir abandonné, mais que c'est quand même sympa d'être venu en scred pour te voir et moi j'en profite pour récupérer discretos Florence puis bam.

Antoine adressa un appel à l'aide muet à Ultia qui avait l'air d'un peu trop apprécier le spectacle.

— Doucement avec lui, s'il nous fait une autre crise de panique ça va vous mener nulle part, tempéra-t-elle.

— C'est pas exactement le soutien que j'attendais...

— Chéri... c'est pas que je suis d'accord avec elle, mais t'as un peu tendance à remettre au lendemain les choses que t'as pas envie de faire.

Antoine ouvrit grand les yeux devant cette trahison.

— Toi aussi, souffla-t-il d'un air blessé.

— Rohh, c'est bon. Je te dis pas d'y aller demain non plus. Je dis juste que ça serait peut-être bien de commencer à envisager la chose.

— Ouais, surtout que maintenant t'arrêtes pas de fixer le public pour voir s'il est là, tu fais peur aux gens, ajouta Mynthos.

— Quoi ? Je fais peur à personne !

La Troupe des DamnésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant