XL.

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 Rayenne avait mal au crâne. Il n'était plus sûr de ce qui se passait. Il s'était endormi ? Il avait rêvé ? Une histoire avec son oncle et un héritier... ZeratoR... sa mère. Sa mère. Non, ce n'était pas un rêve.

Quelqu'un lui tapotait énergiquement l'épaule. Il fronça les sourcils. Il voulut inspirer et se mit à tousser. Quelque chose brûlait à en juger par l'odeur. Des cris résonnaient également. Et des coups de feu.

Il ouvrit finalement les yeux dans l'espoir de calmer la personne qui le secouait de plus en plus violemment.

— Oh, mon dieu, Rayenne, est-ce que ça va ? signa Florence.

Le cerveau embrumé du jeune homme mit un instant à déchiffrer ce qu'elle lui disait. Est-ce que ça allait ? Il n'en savait rien. Il n'avait pas trop mal. Il n'avait pas l'impression d'être blessé en tout cas. Que lui était-il arrivé ?

— Ça va, répondit-il péniblement. J'ai parlé à ma mère.

Il ne savait pas trop pourquoi il avait ajouté cette information, mais il avait envie de le dire. De donner une réalité à quelque chose qu'il avait du mal à admettre.

— Ta mère est ici ? s'étonna Florence.

— Non. Enfin, oui... Elle est dans ZeratoR.

La grande comtesse leva un sourcil parlant.

— Son esprit, est dans ZeratoR, se reprit-il. Il l'a tué... je crois... parce que mon oncle lui a demandé... ou... c'est mon oncle qui l'a tuée ?

Tout se mélangeait dans son esprit alors que les souvenirs lui revenaient.

— Je crois que le roi a essayé de me tuer.

— Tiens donc, c'est surprenant de sa part. Tu penses que tu peux te lever ?

— Florence !

La concernée n'entendit pas le cri suraigu qui venait de percer les tympans de l'ancien héritier de la couronne. Lui, en revanche, se prit les décibels de plein fouet. Il posa une main sur son oreille et tourna la tête vers la nuisance sonore.

Son interlocutrice suivit son mouvement de tête et se redressa aussitôt alors qu'une Horty en larmes venait se précipiter dans ses bras pour l'embrasser.

Rayenne leur jeta un regard un peu envieux et profita de cet instant de répit pour se remettre debout en s'appuyant contre le mur. Il était toujours dans la prison. Pas de traces de ZeratoR à l'horizon. Pas non plus de traces du roi qui avait dû débarrasser les lieux plus tôt.

Mais Florence était là. Et Horty aussi. Or la première n'avait aucune raison de se balader dans les couloirs d'une prison et la seconde devait être derrière les barreaux. Le bruit sourd qui avait résonné avant que ZeratoR ne l'attaque lui revint en tête. Quelqu'un s'était débrouillé pour ouvrir le mur. C'était sûrement un coup des altérants. Donc, ils étaient en train de se libérer ? Avec l'aide de qui ? Comment ?

— Je suis désolée de t'avoir abandonnée, signa Florence lorsqu'elle eut fini d'échanger ses fluides corporels. J'avais peur. Je pensais que... je sais pas ce que je pensais. Je suis désolée.

— Oh, j'avais compris dès le début que tomber amoureuse d'une noble ça promettait pas d'être facile, et puis avoue que t'aimes bien jouer la fille impossible à avoir.

— Je suis impossible à avoir, rétorqua Florence. Toute personne normale aurait abandonné. J'en mérite vraiment pas tant.

— Pff, que des nullos. Et arrête de dire que tu mérites pas tant d'attention parce que je te promets que de l'attention tu vas en avoir jusqu'à la fin de tes jours maintenant que j'ai mis le grappin sur toi. À moins que tu me balances encore que tu préfères retourner avec tes potes de là-haut.

La Troupe des DamnésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant