𝐓𝐰𝐢𝐬𝐭 ᴛᴏᴍᴇ 1 ᴬᵇ ᵒʳⁱᵍⁱⁿᵉ ᶠⁱᵈᵉˡⁱˢ 【ＭＨＡ】

Chapitre 6 : Mise à l'épreuve

C'était un mois de Mai ordinaire, ensoleillé, égayé par le chant des grillons. La température demeurait fraîche aux premières et aux dernières heures de la journée ; la lourde atmosphère qui annonçait le début de Tsuyu, la saison des pluies, ne pesait pas encore sur Tokyo.

C'était une fin d'après-midi ordinaire, comme il s'en était tant écoulé ces dernières années de collège. Izuku et moi étions juste rendus au pied de notre immeuble après avoir fait le trajet du retour ensembles.

Comme d'habitude.

En somme, la seule chose qui sortait de l'ordinaire était Katsuki.

Nous nous étions tous les trois retrouvés dans la même classe à la rentrée. Ce n'était pas arrivé depuis la primaire. A vrai dire, ni mon frère, ni le blond n'avait eu l'air particulièrement ravi à ce propos. Nos horaires à présent identiques, nous nous croisions tous les matins. La plupart du temps, Katsuki maintenait une cadence telle qu'il gagnait la gare avant nous, mais il arrivait qu'il cheminât à nos côtés. Dans ces cas-là, il se montrait cependant d'une humeur massacrante. Izuku se risquait à peine à lui adresser la parole.

C'était à peu près le même cirque lorsque nous rentrions de cours. Quand il ne s'enfermait pas dans un silence renfrogné, il pestait tout le long du trajet, allant parfois jusqu'à nous accuser de le suivre. Ses récriminations pouvaient toutefois aboutir à une conversation quand je trouvais à y répondre. Une oreille étrangère n'aurait su dire si le blond et moi nous disputions, ou s'il s'agissait d'une discussion, mais j'y étais accoutumée. Quel qu'en soit le stade de l'échange, il y mettait de toute façon abruptement fin lorsque nos routes se séparaient. Il n'était jamais venu à l'esprit d'aucun d'entre-nous de faire un détour afin de prolonger la conversation.

Voilà pourquoi ce jour-là sortait de l'ordinaire. Car non seulement Katsuki ne s'était pas éloigné aussitôt qu'il n'était plus nécessaire de suivre le même itinéraire que nous, mais il nous avait en plus accompagné jusqu'à chez nous.

Ni mon frère et moi n'avions lâché la moindre remarque en réalisant qu'il nous suivait -nous n'en avions pas moins échangé des coups d'œil surpris- mais la perplexité était maintenant à son comble. Je me tournai vers le blond tandis qu'Izuku hésitait sur le perron. Katsuki me toisait en silence, son regard réfléchissant une kyrielle de pensées qu'il s'abstint pour une fois de traduire à voix haute. Il avait gagné les centimètres promis, et me dominait tant en taille qu'en carrure. Je le fixai en retour, attendant qu'il se décide finalement à parler, mais il se borna à me dévisager de ses prunelles écarlate, cuivrées par l'éclat du soleil.

- Tu veux quelque-chose ? M'enquis-je finalement.

Ma question parut l'arracher à ses réflexions.

- On verra, grogna-t-il d'un ton irrité avant de tourner brusquement les talons.

Il nous planta là sans rien ajouter.

- - -

- Qu'est-ce qu'il a Katchan ? Il est bizarre ces derniers temps...

Je haussai les épaules, mes baguettes en suspension au-dessus de mon dîner. Notre mère avait préparé des sashimi et une salade de légumes frais, le tout accompagné d'un bol de riz blanc et moelleux à souhait ainsi que d'une soupe au tofu qui exhalait une forte odeur de gingembre et de sésame.

Inko nous regarda tour à tour, l'air amusée.

- Oh ? Vous avez encore des problèmes de couple ? M'interrogea-t-elle.

Izuku fut plus vif que moi à comprendre, et s'étrangla avec sa bouchée.

- Maman ! S'exclama-t-il. Ils ne sont pas ensembles !