𝐓𝐰𝐢𝐬𝐭 ᴛᴏᴍᴇ 1 ᴬᵇ ᵒʳⁱᵍⁱⁿᵉ ᶠⁱᵈᵉˡⁱˢ 【ＭＨＡ】

Chapitre 19 : Les prémisses du chambardement

Immergée jusqu'au menton dans l'eau chaude, je tâchais de laisser le bain dénouer mes muscles. Les vapeurs et la tiédeur qui emplissaient la pièce m'alanguissaient. Mes paupières s'abaissaient d'elles-même.

Au sortir du SCA, on m'avait fait monter dans une ambulance afin que Recovery Girl traite mes blessures sur place, puis le véhicule avait démarré pour me reconduire chez moi. Une fois arrivée, j'avais essuyé la crise de nerfs de ma mère, qui m'inondait de questions et de larmes tout en me serrant dans ses bras. U.A avait gardé Izuku en observation à l'infirmerie, et c'était à peu près tout ce que je parvins à lui expliquer.

J'étais trop harassée, trop groggy. Je me refusais à parler de l'attaque et voulais encore moins y penser.

Ce que ma mère avait finit par comprendre. Elle m'avait donc fait couler un bain tandis que je restais prostrée dans un coin du canapé, les bras noués autour d'un coussin et les genoux ramenés contre moi.

Un grattement à la porte me fit rouvrir les yeux. Autours de moi, mes cheveux dénoués flottaient comme des volutes d'argent.

- Eiko ? Fit la voix de ma mère à travers la cloison. J'ai préparé le dîner.

J'avais sommeil, et je n'avais pas envie de subir son inquiétude pour l'instant, mais je répondis malgré tout :

- J'arrive.

Je m'extirpai de la baignoire, ruisselante, la peau rougie, enveloppée de vapeurs. Du plat de la main, j'effaçai la buée du miroir. Je n'éprouvai plus aucune douleur. Recovery Girl avait réparé mes côtes fêlées et mon aile disloquée. Grâce à ses soins, les plaies infligées à mon épaule par les serres du Vilain avaient déjà cicatrisées. Je me tournai pour examiner mon dos, et fus frappée de stupeur.

Je cillai une fois. Deux fois. Pivotai la tête pour loucher par-dessus mon autre épaule.

Je passai une main sur mes reins. Sous mes doigts, la peau était lisse et encore tiède du bain.

Les sillons déchiquetés de mes cicatrices s'étaient résorbés. Ne demeuraient plus que des marques étoilées, quasiment symétriques.

Je serais restée longtemps hébétée devant le miroir, si le son du jeu de clés dans la serrure n'avait pas fait bondir mon cœur dans ma poitrine. Je me drapai en hâte d'une serviette et me ruai dans le couloir, trouvant un regain d'énergie dans la joie du retour de mon frère.

- Izu ! M'exclamai-je en me précipitant vers lui.

Il n'avait pas finis de se déchausser que je me jetai à son cou, enfouissant mon nez contre son épaule, l'étreignant de toutes mes forces.

- Eiko-Chan, m'accueillit-il d'une voix éraillée d'émotions.

Izuku m'entoura de son bras valide pour me serrer à son tour. Je fus encore une fois rappelée de son développement récent en le sentant si charpenté. Un an auparavant, j'aurai presque crains de le blesser en l'enserrant ainsi. Et pourtant sa nouvelle puissance ne l'avait pas empêché de se briser les deux jambes. Encore.

- Je suis soulagé que tu n'aies rien, dit-il contre mes cheveux encore trempés.

- - -

Il n'y eut pas un bruit, pas même un déplacement d'air, pourtant Shota sut instantanément qu'il n'était plus seul dans sa chambre d'hôpital. Tout comme il sut aussitôt qui était son visiteur nocturne.

Ses paupières lui paraissaient de plomb, mais il les souleva tout de même assez pour diriger son regard vers la silhouette apparut près de son lit. Masque d'acier reluisant dans la pénombre, yeux chatoyants derrière les verres fumés, visage plongé dans l'ombre de sa capuche, balisong rangés à sa ceinture.