Chapitre 21 : Par le jeu des circonstances

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Shoto fixait pensivement l'écran de son smartphone. Arashi venait de lui envoyer un message lui indiquant qu'elle était disposée à discuter de leur découverte de la veille. Pour sa part, le lycéen avait déjà examiné le sujet sous tous les angles.

Il était certain à présent que Arashi appartenait à une famille de Vilains, laquelle était surveillée de près par les Héros, Endeavor inclut. L'affaire était cependant plus ou moins close depuis quelques années, puisque les membres les plus puissants du clan étaient soit incarcérés, soit décédés. Shoto estimait donc que la jeune fille n'avait plus grand-chose à craindre des Katagiri. En revanche, comme il l'avait soupçonné en premier lieu, sont père représentait une menace sérieuse.

Connaissant son obsession de triomphe absolu, il verrait d'un très mauvais œil qu'une héritière du clan lui ait échappé. Et qu'elle étudie à U.A, dans la classe de son fils.

Tout juste sortit du lit, le jeune homme passa une main dans ses cheveux défaits par une nuit de sommeil, lâcha un soupir, puis pianota sa réponse.

Le temps de prendre une douche et un petit-déjeuner consistant, et il se mettait en route. Son père ne quittant pas leur demeure de la matinée, il était inenvisageable qu'ils se retrouvent chez lui. En outre, Arashi avait toujours été celle qui exécutait les déplacements les fois précédentes. C'était donc la moindre des choses qu'il aille la retrouver à son tour.

Alors qu'il cheminait, le trajet laissant son esprit libre de voguer à son gré, une image vint parasiter ses pensées. Shoto ne se trouva ni la force ni l'envie de la chasser, préférant l'étudier, en quête de ce que cet instant figé dans sa mémoire avait de si particulier pour s'être ainsi insinué aux travers des failles de ses défenses.

Il s'agissait d'Arashi, qui dardait sur lui ses yeux en amande, aussi subjuguants que des lys mauves, par-dessous le grand parapluie noir qui la couvrait. Ses cheveux étaient encore ondulés et humides, pareils à des serpentins d'argents. La bruine d'eau l'enveloppait, la pluie se fracassait tout autours d'elle. Gratitude et affection se lisaient sur son visage. Deux sentiments qu'il n'avait rien fait pour mériter.

Le jeune homme ne s'expliquait toujours pas le curieux magnétisme qu'il avait éprouvé à ce-moment là, plongé dans son regard, et qui lui avait fait diriger ses pas droit vers elle. Quelque-chose en lui avait violemment eu besoin de se tenir près d'elle, de puiser dans sa proximité un apaisement tel qu'elle lui en procurait autrefois.

Il éloigna ces troubles de son esprit quand il gagna le quartier où vivaient les Midoriya. Le coin ne lui étant pas connu, il n'avait plus le loisir d'être distrait.

Moins d'une dizaine de minutes plus tard, il se déchaussait dans l'entrée du petit quatre pièces tandis que Arashi, bras croisés, s'appuyant de l'épaule contre le mur, l'informait que son frère était parti s'entraîner et que sa mère visitait une amie.

Elle n'avait pas attaché - ni même brossé semblait-il - ses cheveux, et était simplement vêtue d'un leggings couleur ardoise et d'un ample sweat gris clair, qui engloutissait ses mains, ne laissant émerger que ses doigts. Le tout faisait fortement ressortir l'améthyste de ses prunelles.

- Je te proposerais bien un thé, mais je n'ai jamais réussi à le faire correctement, annonça-t-elle en le conduisant dans le salon.

- Je peux en préparer, proposa-t-il.

Arashi lui désigna alors le plan de travail et les placards avec un geste qui l'invitait à faire comme bon lui semblait. Tout en exécutant la tâche qui lui était si familière, Shoto s'interrogea fugitivement sur l'absence de toute photo ou de tout signe de présence du père des Midoriya. Aucun des deux frères et sœurs ne le mentionnaient jamais.

𝐓𝐰𝐢𝐬𝐭 ᴛᴏᴍᴇ 1 ᴬᵇ ᵒʳⁱᵍⁱⁿᵉ ᶠⁱᵈᵉˡⁱˢ 【MHA】Où les histoires vivent. Découvrez maintenant