𝐓𝐰𝐢𝐬𝐭 ᴛᴏᴍᴇ 1 ᴬᵇ ᵒʳⁱᵍⁱⁿᵉ ᶠⁱᵈᵉˡⁱˢ 【ＭＨＡ】

Chapitre 29 : Déterminer les limites

Jour 3

A l'aube de notre troisième jour de stage, Hawk et moi étions de retour sur le toit de l'agence. Cette fois, ses deux acolytes et Fumikage nous avaient accompagné. Le ciel palissait d'Est en Ouest, la préfecture était encore plongée dans une grisaille de petit jour. J'achevai de fixer le petit dispositif de mesure de vitesse à ma ceinture, puis je remontai mes lunettes sur mes yeux et les ajustai afin qu'elles tiennent sans trop me serrer. Pour l'occasion, j'avais attaché mes cheveux en deux tresses et les avais enroulées en chignons tenus par une poignée d'épingles sur mon crâne.

- Parée ? Me demanda le héros.

J'acquiesçai, les veines parcourues d'une nervosité plus stimulante qu'invalidante, et déployai mes ailes dans le léger brouillard matinal qui s'attardait au sommet des tours les plus élevées de la métropole.

- Voilà le topo, déclara alors Hawk. On va prendre deux milles mètres d'altitude à partir d'ici, puis à mon signal, on plonge à la verticale sur un kilomètre. Ça te va ?

- Aucun problème.

- Tu as déjà fait ça avant, hein ? S'assura-t-il un peu tardivement.

- Oui, mais pas aussi haut, parce que je n'étais pas équipée pour les températures en altitude.

Cela parut convenir au Numéro 3. Motivé par l'épreuve, il avait abandonné toute décontraction. Son regard était aiguisé d'impatience et d'assurance. Nous gonflâmes nos ailes du vent qui sifflait sans trêve à cette hauteur, laissant nos rémiges onduler un moment.

Puis, sur un signal tacite, nous donnâmes un puissant coup d'ailes qui nous arracha au sol, et nous entamâmes notre ascension vers la voûte céleste à chaque instant plus lumineuse. Le ciel était si incommensurablement vaste, que sans la poigne de la gravité au creux de mon ventre qui me chatouillait à chaque battement, je n'aurais pas l'impression de me hisser plus haut. Bientôt, nous gagnâmes l'éther où se traînaient les plus lourds des nuages, que nous crevâmes avec un frisson de plumes. Je pressai les pastilles cousues dans mon costume, et les bandes prirent une phosphorescence violette en s'échauffant. De la vapeur s'épancha voluptueusement de mon costume.

Hawk modifia tout à coup l'inclinaison de ses ailes afin d'adopter un vol stationnaire. Je l'imitai aisément. Soutenus par un courant aérien, nous nous stabilisâmes, tanguant à peine. Les nuages nous enveloppaient comme une brume et nous piquetaient d'une infinité de minuscules perles d'eau. Elles s'évaporaient au contact de nos costumes, mais mouillaient nos cheveux et constellaient nos visages.

Le héros me consulta du regard, et une pointe d'excitation m'étreignit la poitrine. Un sourire frémissant aux commissures des lèvres, je hochai la tête. Alors il siffla une note brève et puissante, et nous plongeâmes.

Je fendais le ciel dans un piqué à la verticale, les ailes ferlées au maximum, tous mes muscles gainés. L'air ronflait dans mon plumage, son mugissement m'assourdissait même au travers des coques protectrices couvrant mes oreilles. L'euphorie électrisa mes veines tandis que je prenais toujours plus de vitesse.

Je ne chutais pas : je fondais des cieux. Presque sans effort, en total contrôle.

J'émergeai soudain du nuage, et la préfecture se déroula sous moi, amoncellement de béton et de bitume, à peine effleuré à son faîte par le levant rose incarnat.