Chapitre 18 : L'Attaque du SCA

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Contre toute attente, mon appréhension fut grandement atténuée par le simple fait de mettre les pieds sous la colossale coupole couvrant l'aire d'entraînement. La vue de tous les aménagements grandeur nature supposés simuler tout type de catastrophe fit courir un frémissement d'impatience sur mon échine. J'avais hâte de mettre mon Alter à l'épreuve.

Quand No.13 nous regroupa devant lui pour nous adresser un discours d'introduction, je demeurai derrière les autres, rebutée par la perspective de devoir subir un flot de paroles sans intérêt. Le héro professionnel conquit cependant mon attention en mentionnant son Alter et les dangers pour autrui qu'il pouvait représenter. Un Alter qui pouvait tuer, disait-il. Comme certains des notre.

Je revis les jambes immobiles des corps gisant sur les tatamis.

- Cela ne tient parfois qu'à un faux pas, continuait le héro cosmonaute de sa voix de machine.

Shoto m'adressa un coup d'œil par-dessus son épaule, comme pour s'enquérir de l'effet de ces paroles sur moi. Toute la classe en mesurait la gravité, toutefois je doutais que quiconque s'y identifiât comme je le faisais.

La conclusion de son discours me remua plus que je ne m'y attendais et m'apporta finalement tout ce que je voulais entendre. Mon Alter n'avait pas à faire du mal : il pouvait sauver. Sans me connaître, sans rien savoir de ma situation ni de mon passé, un héro venait de m'autoriser à croire, à espérer, que ces ailes qui étaient les miennes puissent profiter à quelqu'un d'autre que moi.

L'engouement qui salua sa déclaration me gagna avec autant d'ardeur que les autres, et je me pris à sourire, plus déterminée que jamais.

Et puis, en l'espace d'un instant, avec cette absurdité et brutalité qui caractérisent la survenue de tout drame, le cauchemar commença.

Tout d'abord, rien n'y parut. Un court-circuit éteignit l'éclairage et tarit la fontaine centrale. Mais cette seule perturbation causa un changement radical dans l'attitude de notre professeur principal. Un instant il était aussi flegmatique que d'ordinaire, le suivant il était en état d'alerte et faisait volte-face.

La classe ne réalisait pas encore. Là-bas, au centre, un vortex fumeux venait de se matérialiser, d'où émergeait une main.

- Restez groupés et ne bougez pas ! Nous ordonna Aizawa d'un ton de commandement qu'on lui avait rarement entendu. Thirteen, protège les élèves !

Je ne sais pas si ce fut son exclamation, ou l'aura que dégageait l'individu qui venait d'émerger de la masse violâtre, mais je fus frappée d'un sentiment de danger tel que je n'avais plus éprouvé depuis une décennie. Sans réfléchir, j'avais déjà fléchis les genoux et écartés les bras du corps. Alors que d'autres silhouettes surgissaient à leur tour, un mouvement de curiosité général fit s'avancer d'un pas les élèves du premier rang, mon frère comprit.

- Ne bougez pas ! Claqua de nouveau la voix d'Aizawa.

Il plaça ses lunettes sur ses yeux, puis formula la phrase qui tomba comme un couperet sur la première A.

- Ce sont des Vilains.

S'il cela n'avait tenu qu'à moi, j'aurais obéis à l'instinct qui me dictait de fuir pendant qu'il était encore temps, de ne pas risquer un affrontement contre autant d'adversaires à la fois. Seulement je n'étais pas seule. Il n'était pas question d'aller nul part sans mon frère, ou Katsuki, ou Shoto, ou même ces camarades de classe que j'étais venue à apprécier.

La peur qui emplissait la classe était palpable, mais en dignes futurs héros professionnels, tout le monde conservait un minimum de sang-froid. Certains, comme Yaoyorozu et Shoto, évaluaient déjà la situation. Percevant une présence à côté de moi, je décrochai les yeux des Vilains qui s'amassaient au sortir du vortex, et ne fus pas surprise de découvrir Katsuki, dans le même état de tension que moi. Mains crispés, doigts écartés et ployés, une lueur combative flambant dans ses yeux, il se tenait tout prêt à user de ses explosions.

𝐓𝐰𝐢𝐬𝐭 ᴛᴏᴍᴇ 1 ᴬᵇ ᵒʳⁱᵍⁱⁿᵉ ᶠⁱᵈᵉˡⁱˢ 【MHA】Where stories live. Discover now