Plonger dans tes yeux

Le mal de Rose

Un détective... un dossier qui me concerne... Romane était dubitative... En quoi puis-je l'intéresser ? Ce message est trop flou...se dit-elle.

La matinée passa très vite, ménage, rangement, pas de temps à perdre quand on travaille tard toute la semaine. Son esprit cheminait, quand son portable se mit à vibrer, elle reconnut instantanément la photo de contact de son amie Érine.

– Bonjour vilaine fille ! Lui lança son interlocutrice. Plus de nouvelles depuis ma soirée ! J'ai cru qu'on t'avait kidnappée ! dit son amie d'une voix faussement indignée.

– Non pas du tout ! J'ai plus une minute à moi en ce moment entre le travail et ma mère... Répondit Romane dans un soupir.

– J'ai cru que c'était à cause de Daniel, je ne savais pas qu'il avait une nouvelle copine...

– Ah non pas du tout ! Affirma Romane, ta soirée était géniale, je m'y suis vraiment amusée. Et concernant sa nouvelle victime, la pauvre ! j'éprouve plutôt de la compassion car elle sera bientôt déçue !

– Tant mieux ! ça me soulage de te savoir guérie de lui ! mais tu sais après une chute... il faut toujours remonter à cheval alors mets ta bombe et prépares toi pour ta prochaine monture ! En prononçant ces mots Érine éclata de rire.

– Oui ! Répondit gaiement Romane, maintenant et grâce à lui,appuya-t-elle, mon détecteur de canasson mythomane est opérationnel ! Et puis... j'avoue que je préfère me consacrer à Rose...

– Bien sûr, je comprends parfaitement... mais en même temps, elle ne voudrait pas que tu passes à côté de ta vie... Érine avait pris un ton réconfortant, sous ses airs directifs, elle était bienveillante, la sœur que Romane n'avait pas eu.

– Oui je sais, c'est un sujet qu'on avait abordé à l'annonce de sa maladie, il y a deux ans...

– Ne sois pas triste, elle est toujours là ! Mais n'oublies pas de construire ta vie Romane...

– Merci Érine... Tu es une véritable amie... La conversation devenant pesante, Romane changea de sujet spontanément.

– A propos j'ai un scoop pour toi !

– Vraiment ? Dis-moi que tu as un chéri ! répondit Érine avec excitation.

– Euh non... C'est un détective privé... Il m'a contacté pour m'informer qu'il travaille sur un dossier me concernant et il souhaite me rencontrer...

– Vraiment... Il y eu un silence puis Érine risqua... Et tu crois que tes parents biologiques te recherchent c'est ça ?

Romane interloquée resta sans voix un instant.

– J'y ai pensé... avoua Romane dépitée, et à y réfléchir, si c'est bien le cas, ça ne pouvait pas tomber plus mal... Je préfère consacrer tout mon temps à celle qui m'a élevée et qui n'en a peut-être plus pour longtemps...

La conversation se poursuivit un moment, retournant l'information dans tous les sens. Une chose était sûr ! Ce Jacques Lemoine avait su piquer la curiosité des deux amies.

Ensuite,comme depuis plus d'un an maintenant, Romane se prépara pour rendre visite à Rose, sa mère, placée dans un centre spécialisé.

Le père de la Jeune Femme, Charles, était décédé depuis près de dix ans. La famille de Romane se limitait désormais à sa mère,âgée de soixante-douze ans, sa tante paternelle Claudine, avec qui elle avait des contacts très régulièrement, bien que celle-ci habite dans le sud-ouest de la France. Romane avait été adoptée à l'âge de trois mois, de cette épisode de sa vie, elle n'avait gardé ni souvenir, ni traumatisme. Charles & Rose Saint Clair avaient été des parents très aimants et Romane n'avait jamais ressenti le besoin de partir à la recherche de ses origines.

Debout sur le quai de la station, la jeune femme attendait maintenant la rame de métro en direction de Saint-Ouen, comme chaque semaine,c'était son rituel depuis un an. Les yeux perdus dans le vide, elle se repassa la chronologie depuis la disparition de Charles.

Pendant le deuil de son époux, Rose était tombée dans un profond désarroi,puis le temps fit son œuvre et grâce au soutien de sa fille très proche, elle reprit goût à la vie Puis ces dernière années, le comportement de la femme âgée était devenu préoccupant. Au début elle oubliait des choses, la notion du temps, puis les troubles s'étaient intensifiés. Quand ils devinrent plus important, elle oublia de s'alimenter, se perdit près de chez elle, sans retrouver sa route. Un jour, Romane la retrouva étendue sur le sol de la cuisine, Rose avait fait un malaise et était restée ainsi deux jours. Suite à ces événement, le verdict était tombé... Alzheimer. La fille tenta de faire face aux nouvelles contraintes qu'imposaient la maladie de sa mère pendant une année entière.Puis Rose dans un moment de lucidité, avait compris que son état allait se dégrader irrémédiablement pour finir par mobiliser une aide jour et nuit. Le choix de la maison spécialisée avait alors été une évidence pour la femme qui ne voulait pas être un poids pour sa fille.Romane fut désemparée face à cette solution, elle culpabilisa de ne pas avoir d'autres choix...

***

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

👎👍 ça vous a plu ou pas, n'hésitez pas à faire des remarques !!

Parler de la maladie vous met-il mal à l'aise au point de ne pas poursuivre?

ou faut-il au contraire en parler ?

Sur les personnages, la scène, la cohérence .....

Merci de votre aide ;-)

❤ Luce