Plonger dans tes yeux

Le Clan Laurence

Romane ouvrit les yeux, elle regarda l'heure sur son portable, il indiquait huit heure. Les premiers rayons de soleil perçaient déjà à travers les volets de bois de la maison Londonien. La veille, elle n'avait pas demandé son reste et avait sombré dans un sommeil très lourd. Ce matin, elle se sentait plus légère comme nettoyée de toute la pesanteur et les crispations de ses muscles. D'abord, Elle eût la sensation d'avoir imaginé la journée précédente mais plus elle sortait du brouillard du réveil et plus elle réalisait qu'elle n'avait rien inventé, ni la sœur de Rose, ni leur histoire tragique, ni même Liam Laurence avec son regard bleu, si troublant.Elle se remémora aussi les termes de la succession, ainsi que les demandes post-mortem de William et bien-sûr de l'héritage qu'il laissait à ses filles uniques. Elle n'avait pas encore évoqué cette partie du rendez-vous à son amie Cath, car elle même n'arrivait pas encore réalisé et elle ne savait pas non plus comment elle allait gérer tout cela. Il fallait qu'elle réfléchisse mais aussi qu'elle retrouve les pièces manquantes du puzzle de la vie de sa mère. Est-ce que Rose était encore capable de fouiller dans les méandres de sa mémoire défaillante? Difficile à dire, face à la gravité de son état. Elle ne voulait pas non plus provoquer chez la femme malade des souvenirs douloureux, mais comment faire quand le temps est compté ?

Elle se leva, enfila un peignoir et se rendit à la cuisine, elle y trouva Cath en peignoir mauve à petites fleurs devant un bol de café fumant.

– Tu as bien dormi, lui demanda-t-elle, toute en lui faisant la bise.

– Je suis réveillée depuis un moment, j'aime discuter avec John avant qu'il ne parte au bureau, et puis cette nuit j'ai rêvé de Violette et William, j'avoue que toute cette histoire m'a travaillée, dit-elle en souriant. Tu as bien dormi ? La questionna-t-elle ensuite.

– Oh oui ! Comme un bébé, j'étais épuisée,reconnu-t-elle. As-tu décidé si tu m'accompagnais chez Flora pour le déjeuner ?

La veille dans la soirée, Charlène avait appelé pour confirmer le repas chez Flora et pour préciser à Romane que son amie de lycée était la bienvenue elle aussi, si elle le désirait.

– Oui je t'accompagne ! Pour t'éviter de devoir tout répéter après le déjeuner, plaisanta Cath. Et puis tu le sais, je suis une indomptable curieuse, c'est plutôt ça la vérité !Sans compter que je suis touchée par tout ça... Tu as besoin de soutien, conclut-elle finalement.

Tout en discutant, Anne-Catherine s'était levée pour remplir une tasse à son amie, bien que les Britanniques soient inconditionnels de thé, les deux Françaises ne s'étaient nullement converties à cette tradition. La petite cuisine était chaleureuse,elle sentait bon le pain grillé, ses éléments équipés en bois peint la rendaient cosy et invitaient à la confidence. Romane hésita un peu mais bon après tout comme l'avait précisé Anne-Catherine,elle était une « indomptable curieuse ».

– Connais-tu la famille Laurence en Angleterre ?Lâcha-t-elle alors.

– Naturellement ! Qui ne les connaît pas ?Pouffa Cath, ils sont incontournables et font partis du « top ten » des familles Britanniques les plus riches et influentes !

– Moi, je n'en avais jamais entendu parler, confessa Romane, puis elle marqua un temps, fixa son amie dans les yeux.

 – Enfin... pas avant hier, asséna-t-elle comme un aveu, pas avant de les rencontrer.

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