Plonger dans tes yeux

Champagne !

— Oui tu en as parlé brièvement chez maître Speare, lors de notre première rencontre, j'avoue que si je ne craignais pas d'être indiscrète, je serai assez curieuse de savoir ce qu'il a bien pu te faire promettre.

— J'avais l'intention de t'en parler car j'ai besoin de ton aide, il se lança ensuite : La dernière volonté de William est de reposer auprès de Violette...

— C'est extrêmement romantique ! Manifesta Romane complètement subjuguée par ce souhait. Finalement Violette était restée la« femme de sa vie » et il n'en fallait pas plus pour mettre des étoiles dans les yeux de la jeune femme.

Quant à Liam, il souriait, amusé face à sa réaction. Définitivement, depuis qu'il avait croisé cette demoiselle, il était conquis par cette petite Frenchy pleine de fraîcheur et tellement loin des starlettes qu'il avait côtoyées et même épousée l'une d'entre elle.

— Mais où est le problème ? questionna Romane.

— Le problème est que de son vivant,  William a cherché le lieu où elle repose et il ne l'a pas trouvé...

— Mais comment est-ce possible une chose pareil ?

Le serveur déposa délicatement le dessert devant chaque convive ainsi qu'une coupe de Champagne et disparut aussi vite en leur ayant souhaité une bonne dégustation et sans interrompre leur conversation.

— Quand un pays a connu la guerre beaucoup de choses sont possibles, expliqua Liam. D'après la date de naissance de Flora et Rose, c'est en Février 1945, que Violette est morte. Le débarquement avait eut lieu des mois avant mais la reddition complète de l'ennemi a pris du temps. Les gens étaient assez préoccupés par leur propre sort et le retour hypothétique de leur proche pour faire attention à une inconnue. N'oublie pas que dans sa lettre, Violette est à Vélines, en France libre comme beaucoup d'autres personnes qui ont quittées leur région et qui ne se connaissent pas. Si elle était décédée dans sa ville natale de Saint-Omer, on aurait fini par se questionner sur le fait qu'elle n'ai pas de sépulture mais ce n'était pas le cas.

— Oui effectivement je comprends ce raisonnement, mais de la part de sa famille s'est tout de même étrange, finit-elle perdue dans ses pensées.

— Trinquons à Violette qu'il nous faudra retrouver ensemble ! dit Liam satisfait en levant sa coupe.

— Ah Violette ! Répéta Romane, déterminée à réunir les amoureux pour l'éternité.

Les verres tintèrent et leurs regards souriants ne se quittèrent pas alors que leurs lèvres découvraient les frémissements frais et pétillant du Champagne. L'attraction qu'ils exerçaient l'un sur l'autre était vraiment palpable.

« Amis, amis » se martela Romane.

Le dessert se déroula avec de simples paroles sur le délice de fraises et de crème montée qui leur ravissait les papilles. Le serveur vint leur remplir la coupe et bientôt Romane commença a ressentir les effets euphorisants de l'alcool, Liam plus habitué semblait toujours aussi frais.

— Que dirais-tu d'une balade sur les quais de Seine, pour finir cette agréable soirée ? suggéra Liam.

— Oui mais à une seule condition !

— Laquelle ?Tu veux que je t'embrasse à nouveau ?

Pour toute réponse elle éclata de rire. L'embarras du début de soirée était bien loin.

— Ma condition est de savoir où était la fameuse lettre de Violette retrouvée plus de soixante dix ans après.

— Promis prépares-toi, je te révélerai ce mystère au bord de la Seine.

— Très bien !

Pour conclure, ils se tapèrent dans la main, enthousiastes tous deux de cette promenade à partager, pour des raisons différentes au premier abord.

Quelques minutes plus tard, assis côte à côte sur les sièges de cuir d'une berline, ils observaient les lumières parisiennes. L'air était encore chaud des températures élevées de la journée. Romane légèrement éméchée avait un peu relâché sa vigilance, mais quand la jambe de Liam vint toucher la sienne, son cœur bondit dans sa poitrine à ce contact. Faisant genre de ne pas y prêter attention, elle se décolla au détour d'un virage. Son petit manège n'avait pas échappé à son co-passager qui semblait s'en amuser.

— Regarde comme le ciel est magnifique, dit-elle alors.

— Moins que toi... lui souffla-t-il, alors qu'il la détaillait.

Sa robe remontée en s'asseyant, dévoilait le haut de ses cuisses, ce qui n'avait pas échappé à l'œil de lynx de Liam. La lueur lubrique qui éclairait les jolies prunelles d'azur de ce bel homme, eut un effet inattendu sur la jeune femme. Un frisson la parcourut suivi d'une sensation inexplicable et intense qui vint naître au creux de son ventre. Grisée par ce moment qui n'a pas besoin de mots, elle ne détacha pas son regard. Ils s'observèrent longuement puis il avança la main pour lui caresser la joue, puis la passa dans ses cheveux, avant de l'attirer à lui.

Tu n'as aucune volonté ! criait la voix effarée de la raison qui habitait Romane. L'ignorant une nouvelle fois, elle ne résista pas à l'étreinte des bras de Liam qui la collèrent contre son torse, avant de poser sa bouche sur la sienne. Leur baiser fut doux au début puis devint plus langoureux quand leurs lèvres s'ouvrirent. Un feu d'artifice de sensualité éveilla le corps de la jeune femme, qui à son tour, caressa le visage racé de l'Anglais. Enfin elle passa les doigts dans sa chevelure, comme elle l'avait souvent rêvé. Encouragé par les gestes plus intimes de la belle passagère, Liam s'enhardit et osa explorer un peu plus ce corps si désirable.

Romane sentit une main se poser sur sa cuisse, elle remua pour lui faire comprendre de retourner d'où elle venait mais au lieu de ça, il la remonta plus encore... La chaleur monta d'un cran, embrasant les parcelles les plus intimes de son être.

Se rappelant soudain de l'endroit où elle se trouvait, elle ouvrit un œil et vit le chauffeur les observer dans le rétroviseur, instantanément elle repoussa Liam. Surprit, il comprit vite la cause de cet interruption.

— Sommes nous loin de chez toi ? lui demanda-t-il alors.

À cette instant, elle eut l'impression qu'il venait de lâcher une bombe tant sa phrase était lourde de sens. Il veut me faire l'amour...réalisa-t-elle.

— Plus de promenade alors ? dit-elle doucement.

Pour toute réponse, il l'embrassa de nouveau.

— J'habite rue de la convention, ce n'est pas le palace Meurice, je te préviens.

— Ce n'est pas la déco qui m'intéresse, c'est toi...

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Voilà pas de promenade sur les quais de scène,

Il faudra attendre un peu plus pour savoir où était la lettre révélant l'existence de jumelle.

Pour l'heure Romane et Liam ont mieux à faire ;)