Chapitre 10

245 25 1
                                    

L'heure de mon rendez-vous avec Logan est finalement arrivée et avec elle une bouffée de stress.

Pas que j'étais particulièrement serein juste avant. Mais là, les choses deviennent plus tangibles alors que mes pas me portent jusqu'à la Place Verte.

J'ai décidé d'y aller à pieds plutôt qu'en métro. Marcher m'aide à me calmer, en particulier avec de la musique dans les oreilles et le léger vent qui s'est levé. Nous sommes bien au mois d'avril, avec les températures et la météo qui va en fonction.

Il est un peu particulier d'aller à un premier rendez-vous en écoutant une chanson de rupture. Mais il faut avouer que la rage d'Halsey sur You Should Be Sadest un excellent moyen pour moi de tenir une bonne foulée.

Comme si j'allais arriver en retard alors que, comme d'habitude, je suis un peu en avance. Certaines choses ne changent pas, ma ponctualité maladive en est une.

J'aime ce genre de constantes.

Une chose particulièrement agréable en cette période, ce sont définitivement les jours qui s'allongent de plus en plus. Le soleil est encore un peu là en cette soirée. La luminosité fait du bien au moral, mais c'est aussi bien plus rassurant pour se promener.

J'ai beau aimer Charleroi – aussi incongru que cela puisse paraître aux yeux de certains – il faut admettre que ce n'est pas la ville la plus sûre et calme au monde. Même si je n'ai jamais eu à me plaindre de mon côté : il m'arrive parfois d'avoir un peu de chance.

Concentré sur ma respiration et des pensées positives, j'essaie tant bien que mal d'être le plus détendu possible. Chaque pas qui m'amène au lieu de rendez-vous est une pulsation de stress envoyée dans mon organisme. Pour l'instant, mes mains ne sont pas moites et je n'ai pas envie de me gratter mais ça ne saurait tarder.

Tout ira bien.

Logan est cool et tu lui plais.

Ces mantras se répètent en boucle dans mon esprit. A force, je vais finir par me convaincre qu'ils sont vrais. Et ils le sont, sans aucun doute. Ce n'est pas mon toutpremier rendez-vous non plus.

Non, il s'agit juste une reprise après une très longue pause. J'espère que c'est comme le vélo, que ça ne s'oublie pas et que mes anciens réflexes vont me revenir.

Trop tard pour reculer de toutes façons, surtout que l'immense lieu de rendez-vous s'ouvre devant moi.

Après des années de travaux, la Place Verte est à présent d'un beauté assez renversante. Entre l'immense complexe commercial qu'est Rive Gauche, associé à la magnificence de la librairie Molière – ancien bâtiment de la poste et témoin du style architectural au début du vingtième siècle – on peut parfois se sentir si petit.

Le ciel dégagé et le temps offrent à l'ensemble un ensemble presque magique sur cet endroit et le Boulevard Tirou en général. Il y a un côté un peu chic que ne renieraient pas les beaux quartiers de Bruxelles.

Un balayage visuel des lieux m'indique que Logan n'est toujours pas arrivé. Je décide donc de m'installer sur un des bancs libres et de l'attendre. C'est ça d'être en avance, j'y suis habitué.

Je sors mon téléphone de la poche de ma veste. Deux notifications de SMS m'attendent : un de Logan, l'autre de Rémy.

Logan :Trouvé place parking.

J'arrive.

Rémy :Bonne merde pour ton date.

Tout va bien se passer et je suis content pour toi.

Ce qu'il reste de toiWhere stories live. Discover now