Chapitre 17

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Être à proximité de Logan durant le boulot était digne d'un supplice de Tantale. Si proche, tentant, et pourtant impossible à toucher.

L'envie était là évidemment. Sauf que ça n'allait absolument pas faire pro d'être aussi tactile avec mon amant en public. Sans oublier que, pour l'instant, ce qui se passe entre nous ne regarde que nous. Pas mes collègues et encore moins les clients.

Si mon passé m'a appris une chose, c'est bien d'éviter de m'enflammer pour une histoire passionnelle. Je suis heureux de baisser ma garde devant Logan, mais mes cicatrices me rappellent ce par quoi je suis passé pour qu'elle soit levée en premier lieu.

Après, je suis forcé d'admettre que chaque regard et sourire échangés ne cessent de percer des failles dans mon armure. Ça et tout ce qui passe dans la sphère privée bien évidemment.

Des flashs de la nuit et de ce matin sous la douche me sont revenus plusieurs fois en mémoire alors que nous étions en train de travailler. Liés aux petits sourires en coin de Logan, ou quand il me frôlait. Parfois de façon totalement délibérée au vu des clins d'oeil qu'il me lançait.

Maintenant que je suis chez moi – seul après qu'il m'ait déposé à l'appartement et que je lui file mes clés – à attendre qu'il revienne de chez sa mère avec des affaires propres, je me sens encore plus impatient.

J'ai juste envie de pouvoir le serrer contre moi. Sans pour autant que ce soit sexuel.

Juste sentir sa chaleur contre moi. Ce sentiment de plénitude qui n'existe que lorsque je suis avec lui ou qu'il occupe mes pensées.

Le Monstre est absent. Vraiment, je ne ressens pas sa présence. Tout au plus quelques pensées intrusives qui sont balayées aussi vite qu'elle apparaissent. Je me sens aussi enfin respirer correctement sans cette barre contre mon estomac.

J'espère que cela durera encore longtemps. Mais pour l'instant, je profite de cette quiétude et que Logan veuille de moi.

Cette pensée est bien vite écartée par cette énergie positive qui habite mon esprit. Je ne dois pas laisser mon pessimisme et mes angoisses revenir hanter mes pensées. Il est hors de question de ruiner mes nouveaux efforts ou me faire dévorer par la peur.

Toutefois, c'est sans compter sur une part plus rationnelle, prudente, qui me susurre de rester paré à toute éventualité.

Avec Maxime, ça n'a pas foiré dès le début.

Je me déteste de penser à lui.

En fait non. Je le déteste de m'avoir fracassé à ce point.

On dit souvent que les histoires les plus difficiles sont celles qui forgent l'humain que nous sommes. J'aurais cependant préféré qu'un mec ne brise pas le peu de confiance que j'avais en moi – et mon coeur par la même occasion – pour en arriver à ce résultat.

Mon esprit, mes espoirs et mes rêves n'étant juste que les dommages collatéraux de tout le mal qu'il m'a fait subir.

Après, peut-être bien que le temps a fait son oeuvre en amenant Logan sur ma route. Je ne sais pas encore s'il est celui qui viendra me réparer dans toute mon entièreté, mais c'est bien parti dans tous les cas.

J'ai envie d'y croire. Juste pour me raccrocher à quelque chose dans les lambeaux de cette vie qui est la mienne.

Mon téléphone vibre sur le comptoir. Je range le verre que je viens d'essuyer et me me saisis de l'appareil. Deux SMS s'affichent, dont un qui date de ce midi :

Rémy : Yo ! J'espère que ça s'est bien passé avec Logan.

Appelle ou SMS-moi quand tu sais !

Ce qu'il reste de toiWhere stories live. Discover now