Chapitre 26

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NOTE : En Belgique, le 8 mai n'est pas un jour férié. De plus, la fête des mères a lieu le 2e dimanche du moi de mai. 

TW : Blessure et sang (peu décrit) 

***

8 Mai

—Hello ! salue Logan avec son énergie habituelle en arrivant dans l'espace employés au Fox.

L'entendre et le voir débarquer en ce vendredi après-midi est un soulagement. Je ne l'ai plus vu depuis sa compétition dimanche dernier – où il a terminé troisième. Mais surtout, nos messages cette semaines étaient plutôt creux.

J'ai eu la désagréable impression de forcer, vu le manque d'enthousiasme de ses réponses. Ou encore ses fameux « Je te dirai quoi » concernant le moment où se verrait cette semaine.

Le Monstre s'en est donné à coeur joie. Se griffes ont laissé des marques dans ma tête, porte ouverte aux pensées plus permissives les unes que les autres. Puiser dans ma raison pour ne pas nourrir ces angoisses a été ma mission de la semaine.

J'en ressors tendu. Ce qui n'est jamais une bonne chose en temps normal. Mais là, j'ai du mal à l'expliquer, cela m'affecte plus que d'habitude.

Enfin... je pense que c'est lié à une personne aux cheveux incandescents. Depuis dimanche, chaque réponse tardive de Logan déclenche des signaux d'alerte. Je me trouve ridicule : ce n'est que de la jalousie basique. Typiquement le genre de trucs qui détruit des relations.

Mais impossible de l'éteindre. Elle me dévore à chaque moment où je ne parle pas à l'élu de mon coeur. C'est terrifiant car je crains de le perdre à tout moment.

Or, je sais que c'est mon comportement qui fera tout foirer. Alors je me musèle du mieux que je peux, mais ô combien cette tâche est complexe.

—Salut toi, je réponds avec un sourire.

Le démon sur mes épaules desserre sa prise quand Logan dépose un baiser sur ma joue, sa main sur ma taille. Tel un remède miracle, ce geste – plus intime que d'habitude en public – a annihilé le poison dans mes veines.

Certes, nous ne sommes que deux dans cette cuisine, cela joue. Mais il se contente de me faire une simple bise amicale. Là, le contact physique est plus appuyé, comme lorsque l'on est chez moi.

Définitivement, je m'en suis trop fait. Même si reste la question de ce week-end.

—Comment tu vas ? je demande une fois qu'il s'assied sur une des chaises.

—Le stage est enfin terminé ! Je suis libre !

Il lève les bras, victorieux et extatique. Il a moins souffert que moi à ce niveau lorsque j'étais en master, mais je sais que ce fut une sacrée épine pour lui.

Stagiaire : cette position plus qu'ingrate et humiliante.

—Soulagé du coup ?

—Et comment ! Plus que ce putain de mémoire et c'est fini les études. Bon, il y a les examens aussi mais en vrai, ce n'est qu'une formalité à ce stade.

Je m'installe face à lui, ne peux m'empêcher de sourire quand je le vois si heureux.

—Tu comptes profiter de l'été ou tu vas travailler tout de suite une fois le diplôme en poche ?

—Très bonne question, répond-t-il avec un haussement de sourcils. Je crois que ça dépendra de ce que l'on me proposera. La seule chose de sûre, c'est que je regarderai à ça après mon anniversaire... genre trois semaines après. Allez, un bon mois après.

Ce qu'il reste de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant