Chapitre 23

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TW : Début de crise d'angoisse 

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30 Avril

Mes angoisses ont la peau plus dure que la plus épaisse toison de bête. Je voudrais les transpercer, les dépecer et en faire quelque chose de neuf. Plus beau, moins douloureux. Parce que je suis fatigué qu'elles m'assaillent sans véritables raisons.

Comme aujourd'hui, avec ce sentiment de malaise qui persiste alors que j'attends encore une réponse de Logan.

Pour ma décharge, c'est afin de savoir si nous nous voyons ce soir. Ou demain. Voire si ce n'est pas carrément annulé dans le pire des cas.

Durant notre longue conversation téléphonique de mardi, j'ai fini par demander innocemment s'il était libre dès jeudi. En effet, vendredi étant le premier mai – et par conséquent en congé – lui comme moi sommes libres. Pas de stage ni de boulot en somme. Ce qui pourrait le ramener de Louvain à Charleroi.

—Hum oui, en effet. C'est certain qu'on se verra encore cette semaine, mais je te dirai quoi sur le jour exact !

Nous sommes le jour fatidique et je n'ai, alors qu'il est treize heures, aucune nouvelle quant à sa potentielle venue. Cela commence légèrement à m'angoisser, me demandant s'il veut toujours me voir.

Ou s'il a trouvé quelqu'un de bien plus intéressant que moi.

Ce qui est plus qu'idiot au vu de tout ce qu'il m'a dit au téléphone. Mais cette hypothèse n'arrête pas de me tourner en tête.

J'ai peur de perdre quelqu'un d'aussi rare que Logan parce qu'il va se rendre compte que je n'ai rien à lui apporter. Je suis asocial, anxieux et casanier. Lui, qui est tout mon contraire, va forcément me trouver ennuyeux à la longue.

J'ai beau essayer de combattre cette pensée, elle ne cesse de s'infiltrer alors qu'il ne me donne pas de réponses par rapport à ce soir. J'ai des flashs de Maxime qui m'imposait ce genre de traitement, se retenant de me parler ou annulant en toute dernière minute.

Il est nécessaire que je fasse la part des choses. Que je laisse ce salopard qui m'a brisé là où il est : dans mon passé.

Plus facile à dire qu'à faire. En particulier alors que je suis en pause, seul, avec mon repas de midi et que je n'ai que mon téléphone pour m'occuper.

Calme-toi, il va te dire ce qu'il en est.

Je m'accroche à cette pensée autant que possible. Il va respecter sa parole. Là, il est juste occupé avec son stage – son superviseur étant plutôt sévère et lui demandant beaucoup – c'est plus que normal de ne pas avoir de réponses.

Au pire... je peux toujours lui demander ce qu'il en est. Même si ça risque de me faire passer pour le psychorigide de service qui planifie tout jusque dans les secondes.

Je réfléchis à cette idée, qui me semble aussi tentante que mauvaise. Mais après tout... qu'est-ce que je risque ? Vu ce que je lui ai dit sur moi et ma maladie, il comprendra.

Moi : Salut toi !

Alors, qu'en est-il pour se voir ?

Ce soir ou demain ?

Bises !

Cela peut paraitre idiot mais rédiger ce message allège le poids sur ma poitrine d'un petit cran. Je montre mon intérêt pour lui, sans forcément l'étouffer. Du moins c'est ce que je me plais à penser.

Ce qu'il reste de toiTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang