Chapitre 31

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TW : Symptômes dépressifs (apathie, insomnie et profonde tristesse)

Pensées suicidaires (rien de graphique, très fugaces et vite rejetées par le personnage principal)

TCA (personnage principal a du mal à s'alimenter, mange peu, pas de moments où il se fait vomir/vomit ni même d'évocation du mot)

***

17 Mai

Ce dimanche est le pire que j'ai passé depuis des lustres.

Je voudrais croire que ce qu'il s'est produit la veille n'était qu'un simple cauchemar. Une manifestation de mon esprit endommagé.

Evidemment, tout est réel. Rien que l'absence de sommeil – tout au plus quelques heures de somnolence ponctuées de réveils en sursaut – est une preuve de la réalité de la situation.

Logan a claqué la porte, foutu le camp de ma vie et tout est de ma faute.

Parce que j'ai eu peur. Que la jalousie m'a aveuglé. Je n'ai pas écouté et le résultat est sans appel.

Ma raison me dicte que nous sommes deux à avoir déclenché ce chaos. Tout aurait pu être différent si nous avions pris le temps de discuter et mettre les choses à plats.

Ma faible estime de moi me pousse à endosser le rôle de martyr qui me sied à merveille.

Sauf que la douleur, elle, est bien réelle. Autant physique que mentale.

Le Monstre est sorti de sa cage. Je ne vois rien d'autre que le noir. Une brume mortifère qui m'anesthésie. Dévore les heures.

Je ne sais même plus depuis quand je me suis levé. Est-ce que j'ai mangé ?

La seule chose à laquelle je pense, c'est Logan. Ou plutôt, son absence. Les traces de son spectre hantent mon appartement. Chaque regard posé sur un endroit et les visions commencent.

Des moments de joie qui sont devenus amers. Ceux de peine qui ne cessent de me faire saigner. Je finirai bientôt exsangue à cause de cette douleur dans la poitrine.

Ouverte de force, laissée pourrir à l'air libre avant d'être remplie de barbelés.

C'est la seule chose tangible qui me rappelle que tout ceci est bien la réalité. Je dois maintenant vivre à nouveau dans ce vide froid et dénué de lumière. Avec juste mon coeur brisé et cette douleur qui ne part pas.

Je doute qu'elle partira un jour. Maxime m'avait déjà laissé pour mort.

Logan ira jusqu'à détruire mes os.

Allongé dans mon canapé, je contemple la vacuité du monde. Toutes ces nuances de gris et de noir. Noir comme cet écran de téléphone que je ne cesse de regarder.

Dans l'espoir d'un message. Juste d'un.

Mais seul le silence répond.

Logan m'avait prévenu.

Après ce qui me semble une éternité à ressentir la morsure de la douleur, si forte que j'ai même du mal à pleurer tant cela me parait vain, j'envoie un message.

Une bouteille à la mer en espérant qu'elle arrive jusqu'au marin à qui elle est destinée.

Moi : Logan, je sais que tu ne veux pas me parler.

Je me rends bien compte que j'ai merdé.

Mais on pourrait essayer d'en discuter ?

Ce qu'il reste de toiWhere stories live. Discover now