I can't believe that anybody ever really starts to fall in love with me

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Je rentre chez moi après ce début d'après-midi riche en émotions et prends une bière pour venir m'installer sur le canapé. C'est la première fois depuis quelques jours que je ne passe pas ma journée avec June. Cela me fait tout bizarre. J'avale une gorgée de ma bière avec dégoût mais la vide quand même. Je contemple la pièce dans laquelle je suis l'air las et ennuyé. Je me sens soudain d'une humeur atrabilaire mais je n'arrive pas à savoir pourquoi. En balayant le salon du regard je ressens cette solitude qui s'abat sur moi ainsi qu'une naissante colère. June ne m'a même pas envoyé un seul message, elle ne m'a appelé pour me dire qu'elle partait ou qu'elle était bien arrivée. Enfin, pourquoi est-ce que je m'enquiquine avec cela? Hier elle m'a presque avoué qu'elle n'aimait ma compagnie juste parce qu'elle se sentait seule. Je recherche une bière et répète la même chose qu'avant, je l'ouvre, bois une gorgée avec dégoût et retombe dans mes pensées. J'étais le plus sincère possible et elle n'a fait que me dupé comme les autres. Je soupire maintenant en colère contre moi. Après avoir ingurgité près de trois bonne bières je commence à somnoler allongé sur mon canapé et emmitouflé dans mon plaid bien chaud. Mais mon sommeil n'est pas de tout repos, mon portable vibre pour m'alerter d'une notification. J'ouvre les yeux et à tâtons j'empoigne mon téléphone. Les yeux à mi-clos mi-ouverts à cause de du rayon du soleil qui surplombe ma pièce et m'aveugle j'essaie de décrypter le message qui s'affiche sur mon écran.

June : "salut Harry. Je voulais savoir si tout allait bien parce que tu m'avais l'air perturbé hier. Est-ce que j'ai dis quelque chose de mal? Je n'ai pas envoyé de message plus tôt parce que je pensais que c'était la meilleure chose à faire : te laisser un peu de temps. Peut-être que je t'étouffe un peu trop? Tu n'es peut-être pas comme moi, tu as peut-être besoin d'espace de temps en temps et c'est compréhensible. Je suis juste tellement contente de m'être fait un ami... On se revoit après demain si tu veux toujours qu'on passe du temps ensemble. Je te promets d'écrire et de te montrer ce que j'ai écris à mon tour. C'est peut-être l'occasion pour toi d'écrire ou de chanter de ton côté, je suis sûre que cela te libérerait. J'espère te revoir bientôt."

Je grogne et repose le téléphone avant de m'assoupir. 

                                                                                         .           *

Quelques heures plus tard je me réveille, bizarrement en meilleure forme qu'avant. Je me lève et attrape une feuille et un stylo et fixe mes pages vierges en profitant des dernières rayons de soleil. Au départ, rien ne me vient pour écrire une chanson, pourtant mes émotions si fortes aujourd'hui que je devrais y arriver. Au final, l'encre coule sur la papier aussi vite que mes pensées se vident de mon esprit. Il n'y pas de bouton off, j'écris pendant plusieurs heures, gribouillant, déchirant, recommençant, si bien qu'une montagne de papiers froissés m'encercle et s'éparpillent dans toute la pièce. Arrive vite le moment du dîner alors je commande chinois et continue d'écrire. Je couche sur le papier tout ce qui est pour moi ineffable à l'oral, je parle implicitement de June, de Ben et même des garçons. J'écris pendant toute la soirée si bien que mon poignet commence à me lâcher. Je décide vers 23 heures d'aller me coucher parce que je commence à tomber de sommeil, mon dos commence lui même à fatiguer. Je me demande si c'est parce que j'ai dormi sur le sol de ma cuisine hier soir ou si c'est parce que je me penche depuis tout à l'heure pour écrire. 

Peu importe parce que dès que je m'allonge dans mon lit, je m'y sens apaisé. Je me remémore uelques paroles dans ma tête ce qui me fait penser à June. Je me revois lui parler la première fois dans la librairie où elle m'a pris pour le vendeur, où déjà là son drôle de style vestimentaire m'intriguait.  Je la revois m'approcher le même jour, cette nuit où j'avais beaucoup trop bu de tequila que j'en aurais vomi si je ne m'étais pas arrêté. Je réentend son horrible rire mais qui est si attachant et contagieux.

ℓє ραηѕємєηт ∂є тσυтєѕ мєѕ ρℓαιєѕ - HS | FR    EN CORRECTIONWhere stories live. Discover now