Play with fire ( Tome 2 )

chapitre vingt-deux.

Point de vue Nora Swan.

Je suis littéralement à deux doigts du scandale.

Non mais sérieusement, il ne pouvait pas me laisser pour une fois faire fermer la bouche de l'abruti qui me sert d'ex-copain ?

- C'est bon, tu peux me lâcher. Je vais pas le tuer non plus. Je suis calmée.

J'essaie en vain de me débattre des bras de Kilian qui semble resserrer sa prise autour de mon corps au fur et à mesure des secondes, comme s'il cherchait à m'empêcher de sauter sur Will et de le renvoyer chez lui, un coquard à l'œil.

Pourtant, ça lui ferait le plus grand bien.

- Je sais pas pourquoi, mais j'ai du mal à te croire. Souffle-t-il alors que je sens son souffle s'écraser contre mon cou.

Je roule des yeux puis, il finit tout naturellement par me libérer de ses bras, avant que je ne sente de nouveau le froid hivernal frapper mon corps.

Je me retourne vivement afin d'affronter le regard naturellement détendu de Kilian, qui me fixe comme si de rien n'était, comme si son action était parfaitement normale et justifiée.

Je défie longuement Kilian du regard alors que mes yeux plus sombres que jamais le fusillent. C'est évident, si un seul regard pouvait tuer, Kilian serait déjà mort depuis bien longtemps.

- C'est clair, souffle-t-il ironiquement. T'as vraiment l'air calmée là. J'ai jamais vu une personne aussi zen que toi.

- J'avais pas besoin de toi. Je suis assez grande pour me sortir seule de toutes ces merdes.

Il hausse un sourcil, son éternel sourire amusé scotché au coin des lèvres.

Argh, mais qu'est-ce qu'il m'énerve.

- Bien-sûr. Si tu appelles te sortir de ces merdes, le fait de sauter sur ce type et de risquer des sanctions, alors je ne peux pas être plus d'accord avec toi.

Je croise les bras sur ma poitrine alors que nos yeux ne se délient pas une seule seconde. Je suis bien consciente du fait qu'il ait entièrement raison. Nous avons beau être à l'université, je sais qu'être surpris en train de se battre en plein milieu du campus pourrait m'attirer des soucis.

Mais putain. Il est hors de question que j'accorde la fierté à Kilian d'avoir raison.

- Ok, monsieur parfait. T'as fini de me faire tes leçons de morale ? J'ai pas encore terminé de régler mes comptes.

Il secoue la tête et lâche un rire dans un souffle à l'entente du nouveau surnom ridicule qui vient de sortir de mes lèvres. J'allais tourner les talons, mais je n'eus le temps de le faire que je sens sa main s'enrouler autour de mon poignet afin de me forcer à lui faire de nouveau face.

- Mais quoi, encore ? Sifflais-je, toute la colère accumulée en moi refusant de s'envoler.

J'ai l'impression de contenir une rage terrible, une colère incommensurable qui ne demande qu'à être libérée. C'est comme si les sentiments étaient restés enfermés bien trop longtemps dans une petite boîte, et que Will avait réussi à trouver la clé pour l'ouvrir.

Et ainsi donc, pour laisser toute ma rage s'évacuer.

Mais j'ai l'impression d'être victime de tout un tas de sentiments et d'émotions contradictoires, sur lesquelles je n'arrive pas à mettre un mot. Will menace de libérer toute ma haine et toute ma colère entassée depuis très longtemps.