Play with fire ( Tome 2 )

chapitre vingt-cinq.

Point de vue Nora Swan.

- Trop c'est trop. Files-moi une corde que je me pende.

Je tourne vivement la tête en direction de Andrew et manque d'éclater de rire en voyant son visage décomposé et totalement désemparé.

- Fais un effort. Regardes, je trouve que c'est passionnant.

Julia avait insisté pour nous traîner dans l'une des expositions d'art de son école aujourd'hui. C'est une chose qui lui tenait vraiment à cœur et donc, nous nous devions de la soutenir.

Mais Andrew n'a jamais aimé l'art. Et c'est donc pour cette raison qu'il adopte un air dramatique depuis de longues minutes, planté devant un tableau face à lui, ses yeux ne transmettant rien d'autre qu'un immense désespoir.

- Même toi tu ne crois pas à tes mots. Me souffle-t-il en me lançant un regard en biais.

- On est venu ici pour Julia.

- Tu sais quoi ? Me demande-t-il alors que je hoche négativement la tête. Je vais aller la voir pour lui dire de se réorienter. Elle ne peut pas faire sa vie au milieu de tableaux.

Je hausse les sourcils et me retiens d'éclater de rire en mordant l'intérieur de ma joue. Mais je ne peux me contenir plus longtemps quand je le vois partir d'un pas déterminé en direction de Julia plus loin, en pleine discussion avec mon frère.

Dîtes-moi que je rêve ... ce mec est excessif à en mourir.

Je secoue longuement la tête en le fixant puis il lève discrètement un pouce dans ma direction, l'air de me dire qu'il a la situation en main et qu'il gère parfaitement.

Je continue de faire le tour de l'exposition tout en étant vraiment étonnée que des étudiants arrivent déjà à produire de telles créations ainsi qu'à avoir acquit autant d'expérience dans cette école. En même temps, c'est le but.

J'aperçois chacun de mes amis dans les quatre coins de la pièce et me surprends même à laisser mon regard se poser quelques secondes sur Kilian, lorsque je le vois en pleine discussion avec Adam, tous les deux semblant passionnés par les tableaux exposés juste face à eux.

Je réprime un sourire qui menace de naître sur mes lèvres et secoue légèrement la tête comme pour me réprimander et m'ordonner de me reprendre en main.

Je continue de longer les murs de la grande pièce dans laquelle je me trouve quand soudain, mon regard se pose sur Jules à quelques mètres de moi, les bras ballants et les yeux rivés sur un tableau en face de lui que je ne parviens pas à voir de ma position.

- Qu'est-ce que tu regardes ? Lui demandais-je doucement en arrivant à sa hauteur.

Il sursaute légèrement de surprise et détourne ses yeux vers ma personne, et l'étonnement me frappe soudain lorsque j'y décèle une émotion que je ne semblais pas encore connaître chez lui.

- Ce tableau. Je le trouve magnifique. Se contente-t-il de me sourire en reposant ses yeux sur l'œuvre en face de lui.

Je suis alors son regard et laisse celui-ci se balader sur la grande toile posée face à nous, les sourcils froncés et l'air totalement interrogateur.