III

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— Calme-toi, Elysia. Cela va aller.

  La directrice de l'Académie était intenable. Elle se tenait debout sur le balcon, à observer tous les véhicules tirés par les chevaux qui arrivaient face à elle. Le château, construit en pleine forêt, possédait quelques jardins face à lui. Cela permettait aux élèves qui arrivaient par le chemin en terre battue de se glisser ensuite entre les fleurs qui laissaient leur parfum, même en septembre, se répandre entre les parterres. Chaque mois de septembre, Elysia sortait le grand jeu, et arrachait les carrosses des écuries pour qu'ils aillent chercher les élèves, pour mettre les élèves dans l'ambiance.

  Soudainement, on frappa à la porte du bureau d'Elysia, qui donnait directement sur le balcon central de la demeure. Aurélien partit lui-même ouvrir, et accompagna Philomène jusqu'à la directrice de l'école.

  — J'ai un message urgent pour toi, Elysia, déclara Philomène, qui jouait avec les manches de sa longue robe blanche d'un air inquiet. La princesse Ondine vient d'arriver.

  — Ondine, corrigea Elysia, qui avait conservé le regard rivé sur les élèves. Elle n'est pas une princesse, ici, mais une élève comme les autres. Paul est-elle avec elle ?

  — Oui. Elle est accompagnée par son amie Océane Veasilya, comme prévu.

  — Parfait. Et les élèves qui sont déjà entrés dans le château, tout va bien ?

  — Un élève a été malade pendant tout le trajet. Il a refusé d'aller voir l'infirmière scolaire, et a dit qu'il voulait rentrer chez lui.

  Elysia fronça les sourcils. Elle se retourna vivement vers Philomène, et lâcha :

 — Qui est-ce ?

  — Romain Leger. Il entre en C1, c'est sa première année ici. Carine s'en charge, elle l'a emmené dans la salle à manger en attendant.

  La directrice acquiesça. Elle remercia Philomène, et demanda à Aurélien d'aller accueillir les élèves avec les autres. Ensuite, elle partit en hâte jusqu'à ladite salle ; elle croisa en chemin quelques élèves, à qui elle souhaita la bienvenue. Puis, elle put enfin constater la crise d'angoisse du jeune garçon, âgé à peine de douze ans. Assis au sol, appuyé contre le mur avec Carine, professeure d'arts face à lui, il pleurait, replié sur lui-même.

  — Oh, Madame de Clermont est là. Tu vas voir, elle est très gentille.

  Elysia échangea un bref sourire avec Carine, avant de s'agenouiller face au jeune homme, prenant garde à bien placer sa jupe. Romain avait à peine relevé la tête, tremblant de tous ses membres.

  — Salut, lâcha Elysia. Je suis ravie de te rencontrer.

  Romain releva légèrement la tête, le visage inondé de larmes. Elysia sourit, et reprit :

  — Il s'est passé quelque chose sur le trajet ?

  — Je... Je veux pas venir, bredouilla le jeune homme, la voix tremblante marquée par ses sanglots.

  — Venir à l'école ?

  Romain hocha simplement la tête. Elysia fronça les sourcils, et demanda :

  — Tu as eu des problèmes à l'école, avant ?

 Il acquiesça de nouveau. Il murmura :

  — Je ne veux pas que ça recommence, et mes parents m'ont forcé à venir ici, parce que... Bah, ils disaient que ce serait différent. Mais j'y crois pas.

  — Des élèves t'ont embêté, ou des professeurs ?

  — Les deux.

  Elysia hocha la tête. Elle avait déjà eu beaucoup de cas d'élèves qui avaient eu de graves traumatismes dans leurs écoles, généralement en première année de collège, ou en école primaire française habituelle. La jeune femme dit :

L'Académie d'Écriture [TERMINE]Where stories live. Discover now