XXXIV

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Lundi 31 octobre 2022

  C'était le soir du bal d'Halloween et Elysia n'était toujours pas rentrée. Cela faisait plus de 96 heures : quand allait-elle rentrer ? Déjà, ils l'avaient gardé le plus longtemps possible : c'était mauvais signe. Lola angoissait, Romane et Théia angoissaient pour leur amie, et Aurélien semblait lui-même encore plus grave que d'habitude. Fallait l'faire.

  C'était par ailleurs Aurélien qui avait pris en charge l'Académie. Il gérait tous les problèmes administratifs urgents, et avait récupéré le téléphone professionnel d'Elysia dans un premier temps, qui fut rapidement réquisitionné par les policiers. Ceux-ci posèrent par ailleurs de nombreuses questions à Aurélien, mais aussi à des professeurs, et même à des élèves.

  Alors, Aurélien dût se charger de tout, tout seul, sans aucune formation : il tentait de faire le plus urgent, et priait pour ne pas faire d'erreurs. En parallèle, il termina d'organiser le bal d'Halloween. Cela faisait vraiment étrange pour le jeune homme de se promener dans les couloirs de l'école sans elle : son cœur ratait un battement dès qu'il voyait un professeur l'approcher, ou dès qu'on tapait à la porte de sa salle de classe, car il priait pour que ce soit elle qui rentre. En vain.

  Lors de son dernier cours de la journée, à 15h30, Aurélien était déconcentré. Son cœur se serrait sous l'angoisse, car elle aurait déjà dû être rentrée depuis deux bonnes heures, si l'on suivait la procédure. Cependant, elle n'arrivait pas. Il avait demandé à l'infirmière, dont l'infirmerie était placée près des deux seuls accès pour rentrer dans l'école, de l'alerter lorsqu'Elysia serait rentrée. Et il attendait. Et elle ne rentrait pas.

  Vers 16h10, alors que le jeune homme passait dans les rangs comme habituellement pour aider les élèves avec l'exercice, il entendit qu'on frappait à la porte. Il releva la tête, le cœur battant, mais crut que celui-ci allait lâcher lorsqu'il croisa le regard d'Elysia. Il prit une bouffée d'air, car le souffle lui manquait ; il sentait son estomac se serrer violemment, et à la plus grande surprise de tous, il ne dit rien. Absolument rien. Comme s'il était sous le choc.

  Les élèves regardaient successivement Elysia et Aurélien, le rire au bord des lèvres. Et ils disaient ne pas s'aimer... Haha.

  — Salut ! s'exclama Elysia, souriante. Ravie de vous revoir. Aurélien, je peux te parler deux secondes ?

  Le professeur hocha la tête, comme sorti de son état second. Il lança :

  — Continuez l'exercice, je reviens.

  Aurélien se glissa dans le couloir. A peine la porte refermée, il entendit les élèves parler à voix haute, commenter l'arrivée d'Elysia. Le jeune homme ne s'y attarda pourtant pas : il se jeta dans les bras de sa meilleure amie, pour la serrer contre lui avec force. Elysia en fut déséquilibrée ; elle se rattrapa de justesse à lui, un sourire enchanté aux lèvres. Il lui avait manqué !

  La jeune femme releva la tête vers lui, le regard brillant. Aurélien murmura :

  — Bon sang, Zya, ne me refais plus jamais ça.

  — Promis, répondit-elle sur le même ton. Je te le promets.

  Aurélien hocha légèrement la tête, comme pour sceller le pacte. Il dévisageait Elysia, comme s'il peinait à croire qu'elle était là. Il s'était tant inquiété pour elle ! Son regard dévia sur ses lèvres : elle mordillait sa lèvre inférieure, comme si elle réfléchissait. Son cœur rata de nouveau un battement. Non, il ne pouvait pas l'embrasser.

  La jeune femme, quant à elle, avait bien suivi le regard d'Aurélien. Elle hésita à son tour ; peut-être que... Non ! Surtout pas ! C'était son meilleur ami ! Leurs visages s'étaient légèrement rapprochés, mais elle s'éloigna, et lâcha :

L'Académie d'Écriture [TERMINE]Where stories live. Discover now