XXXI

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Le lendemain, Aurélien s'était levé tôt. Après avoir mangé rapidement dans la salle à manger, il se mit à corriger des textes envoyés par des élèves, à peine rentré dans sa chambre. Les professeurs se divisaient les extraits à corriger, et les envoyaient ensuite aux élèves sur leur boîte mail. Aurélien s'y pencha donc, attentif, et corrigea les fautes, les erreurs de structure, souligna les incohérences... Les élèves prenaient aussi régulièrement le rôle de « bêta-lecteur », c'est-à-dire un lecteur qui donnait son avis sur le livre et aidait pour certaines tournures et éléments dans le roman pour que l'écrivain puisse achever de le perfectionner pour l'édition.

  — Aurélien !

  La porte s'était grande ouverte, d'un seul coup, à neuf heures à peine. Philomène, l'air paniquée, entra sans attendre ; le jeune homme sursauta et se redressa, surpris.

  — Qu'est-ce qu'il se passe ?

  — La police est là. Ils cherchent Elysia, ils veulent l'emmener, mais je ne la trouve nulle part !

  Aurélien secoua la tête. Pourquoi la police voudrait-elle emporter Elysia ? Elle n'avait rien fait. Elle était partie très tôt le matin même déposer des documents en main propre à la sous-préfecture, à Verdun.

  — A cette heure-ci, elle doit être sur la route de retour de Verdun, déclara Aurélien.

  — Il faut l'appeler ! lança Philomène.

  La femme était petite, aux cheveux bruns qui commençaient à grisonner et au sourire aussi rare que magnifique. Cependant, tout son visage était plissé par l'inquiétude, et il parut à Aurélien que ses yeux disparaissait derrière ses épais sourcils.

  — OK, je l'appelle.

  Aurélien prit son téléphone en main et appela immédiatement Elysia. La jeune femme décrocha, visiblement en voiture, d'après le bruit de fond de la radio.

  — Salut, Aurél ! Tu vas bien ?

  — Euh, la police est à l'Académie, ils veulent te parler.

  — Me parler ? répéta Elysia. Me parler de quoi ?

  — Ils veulent t'emmener en garde à vue car ils ont trouvé des preuves selon lesquelles tu es à l'origine des attaques d'Okeanos, l'informa Philomène en s'approchant du téléphone. Il faut que tu rentres vite.

  Elysia lâcha un juron. Elle coupa le son de la radio, et s'exclama :

  — Mais, sérieux ! Je me fous d'Okeanos, quand est-ce que tout le monde le comprendra ? Mon père s'en retournerait dans sa tombe !

  — Sois prudente sur la route, souffla Aurélien, inquiet. Et, ne t'en fais pas, justice sera faite.

  Elysia poussa un simple soupir en guise de réponse. Elle répliqua :

  — Je crains que la justice d'Okeanos ne penche vers le roi avant tout. On verra bien. J'arrive, je viens à peine de partir de Verdun. Désolée, je vais vous laisser, je dois me concentrer sur la route.

  Philomène hocha la tête, avant de dire :

  — Fais attention à toi, Elysia.

  — Promis ! A tout de suite !

  Ce fut Aurélien qui raccrocha. Il poussa un soupir : Elysia ne serait pas débarrassée d'Okeanos de sitôt... Après une bonne trentaine de minutes, Elysia finit enfin par arriver à l'Académie. A peine rentrée dans le bâtiment, des élèves lui sautèrent dessus. Parmi eux, des S3, qui commençaient à dix heures, ce matin-là.

L'Académie d'Écriture [TERMINE]Onde histórias criam vida. Descubra agora