XXXV

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Lucie, Gabriel, Adrien, Luke, Ariana, Alex et Sarah étaient partis à sept dans la ville voisine. Une petite épicerie s'y trouvait, et pour Halloween, ils y vendaient des masques et même deux ou trois déguisements. Comme le bal d'Halloween serait le soir-même, ils voulaient tenter de trouver un petit accessoire pour parfaire leur tenue de bal.

  Le bal d'Halloween avait lieu chaque année, mais les élèves ne prenaient jamais de déguisement, car ils n'avaient pas la place dans leur valise de prendre une tenue qu'ils ne mettraient qu'une fois dans l'année. Ainsi, chaque année, ils s'habillaient de leur robe ou costume de bal habituel, et ajoutaient souvent un accessoire. Cependant, Adrien, Luke et Alex avaient oublié le leur chez eux : bonne excuse pour aller se promener.

  Entre les plaisanteries et les rires, ils s'amusaient bien. Gabriel faisait des vidéos avec ses amis, des danses le plus souvent, et les publiaient instantanément, déclenchant souvent l'hilarité de ses abonnés. Ils rejoignirent le village, achetèrent plusieurs accessoires (un chapeau de sorcière pour Lucie, des oreilles de diable pour Adrien, un chapeau tête de mort pour Luke et un masque de clown pour Alex), puis repartirent dans l'autre sens. Néanmoins, alors qu'ils pénétraient de nouveau sur le terrain de l'Académie, ils entendirent des cris.

  — Eh, attendez ! S'il vous plaît, attendez !

  Le groupe s'arrêta, surpris. Gabriel, son téléphone en main, filmait la scène : des journalistes arrivaient en courant : un homme et une femme. Le premier s'exclama :

  — Eh, on peut vous poser quelques questions sur Elysia de Clermont, s'il vous plaît ? On peut vous payer, hein.

  — Non ! s'exclama Lucie en tendant un bras protecteur face à ses amis. Laissez-nous. Partons.

  Les trois garçons commençaient déjà à repartir. Gabriel gardait la caméra en main, dirigée vers les journalistes, assez discrètement pour qu'ils pensent qu'il tenait simplement son téléphone. La femme insista :

  — On en a deux questions à vous poser, à peine.

  — On a dit non ! rétorqua Lucie. On y va ! répéta-t-elle, avant de tourner elle-même les talons.

  Les élèves partaient en grande enjambée. Gabriel changea le sens de la caméra, de sorte à filmer encore les journalistes en marchant. Les deux hommes partirent sur leurs pas, en courant. L'homme attrapa Luke par le bras, ce que Gabriel filma, bien sûr.

  — On veut deux infos, et on vous laisse.

  — Mais bon sang, on vous a demandé d'arrêter ! s'écria Gabriel. Qu'est-ce que vous ne comprenez pas ?

  Les deux journalistes le fusillèrent du regard. La femme s'approcha de Gabriel, et lâcha :

  — Il veut quoi, celui-là ? C'est quoi, ton maquillage, d'ailleurs ?

  Gabriel lui jeta un regard noir à son tour. Tous les matins, Gabriel mettait du fard à paupières colorés, souvent arc-en-ciel, car il adorait ça. Tous ses amis l'encourageaient à le faire, car ils disaient que cela rendait le visage du jeune homme encore plus lumineux. C'était grâce en grande partie à l'Académie qu'il avait osé, car les élèves autour de lui avaient été très tolérant par rapport à cela, car ce n'était pas le cas partout. Bien sûr, plusieurs s'étaient moqués, et plusieurs professeurs eux-mêmes avaient interrogé le jeune homme à ce sujet ; Elysia était intervenue, et plus personne n'avait rien dit à Gabriel. Pour cause : un matin, elle avait encouragé quelques professeurs hommes à se maquiller, en soutien au jeune homme. Lucie prit son téléphone, et envoyait un message en urgence à Elysia, sur son téléphone professionnel. « On a besoin d'aide, des journalistes nous retiennent près de la mare aux grenouilles. Faites attention ». Sarah, inquiète à l'idée que cela dégénère, lâcha :

L'Académie d'Écriture [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant