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15 septembre 2022

  On frappa à la porte. Elysia poussa un faible gémissement, avant d'ouvrir les yeux, assez péniblement. Elle avait passé la nuit à lire, et s'était endormie sur l'ouvrage, encore présent à côté d'elle dans son lit. La jeune femme commençait à ôter la couverture de ses jambes lorsque la porte s'ouvrit, laissant son meilleur ami se découper dans l'ombre de l'accès. Il devait y avoir un problème, pour qu'il vienne la réveiller ainsi. Elle n'avait aucun rendez-vous de la matinée, car elle avait prévu de faire une grasse matinée ; Aurélien aurait dû s'en douter.

  — Salut, lâcha Aurélien. Bon anniversaire, ma vieille !

  Elysia sentit son cœur rater un battement. Aurélien et elle ne s'étaient pas beaucoup parlé depuis le dimanche précédent, car ils s'étaient opposés sur la punition pour les S3. Aurélien avait estimé qu'elle avait fait preuve de favoritisme, car les élèves des autres années auraient été punis plus durement ; mais, Elysia désirait leur accorder une dernière chance, ce qu'il n'avait pas compris. Tous les deux têtus, ils ne s'étaient pas retrouvés comme habituellement pour travailler ensemble le soir, et ils s'étaient boudés. Le jeune homme s'approcha, un plateau en main ; il y avait tout ce qu'adorait Elysia pour le petit déjeuner. Du café, des céréales, de la compote (beaucoup de compote)...

  — Tu... Mais, Aurélien, je...

  — Je voulais te faire une surprise. Aujourd'hui, tu n'as à penser à rien, et tu dois te laisser porter !

  — Mais, Aurélien, tu n'aurais pas dû, je...

  Les larmes montèrent aux yeux de la jeune femme. Aurélien lui posa le plateau sur les jambes, et dit :

  — Au programme : tu vas passer ta journée à te reposer, à lire, et à écrire. Je prends en charge tous tes rendez-vous urgents, et pour le reste, c'est reporté à demain.

  — Tu vas me faire pleurer. Viens, assieds-toi !

  Aurélien sourit, enchanté. Il vint fermer la porte de la chambre, puis s'installa aux côtés de la jeune femme. Celle-ci lui tendit une des deux tasses de café, qu'il avait prévu pour lui ; puis, elle dit :

  — Merci, vraiment.

  — C'est normal. Même si on s'est un peu disputés dimanche, eh bien... Je reste ton meilleur ami. Non ?

  — Si. Si, bien sûr que si ! Je suis désolée, pour dimanche, et de ne pas être venue te voir plus tôt.

  — Ne t'en fais pas, ça arrive. J'aurais dû revenir vers toi aussi. On fait la paix ?

  Ils firent s'entrechoquer leurs tasses, avant d'en boire une gorgée. Cependant, Elysia se brûla, et elle fit une grimace ; Aurélien rit, moqueur. Il dit :

  — Alors, que comptes-tu écrire, aujourd'hui ?

  — Ma romance historique, évidemment. Peut-être que je vais torturer quelques personnages, afin d'évacuer la colère que je ressens encore envers les S3.

  — Tu as déjà banni Fred pour épancher ta colère. C'est déjà ça. Même si je n'en démords pas : à l'avenir, il faudra que tu sois plus stricte.

  Elysia ne répondit qu'un haussement d'épaules. Elle resta silencieuse quelques instants, songeuse, puis expliqua :

  — Je ne pense pas écrire toute la journée. Je dois envoyer aujourd'hui les documents pour le voyage scolaire à Paris pour les S, aller vérifier les informations accrochées sur le mur des ressources, et contrôler si la salle d'inspiration se porte bien.

  — Je peux le faire.

  — Non ! Tu as cours, et tu dois préparer tes cours pour demain.

  Elysia posa le plateau entre eux, puis se mit debout. Elle attrapa la gourde de compote préparée par son meilleur ami, et tout en l'entamant, elle se dirigea vers son placard. Elle avait les mêmes vêtements en plusieurs exemplaires : pratique pour toujours mettre son uniforme de directrice. Elle attrapa une chemise, une jupe et des collants, sa compote toujours en bouche, puis les déposa dans la salle de bain avoisinante. Aurélien poussa un soupir : elle ne s'arrêtait jamais. Il ne lui proposait qu'une journée de congé, à peine !

L'Académie d'Écriture [TERMINE]Where stories live. Discover now