XIII

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Ondine, installée sur son lit, écrivait tranquillement sur son ordinateur. Elle avançait dans l'écriture de son roman, mais c'était plus compliqué que ce qu'elle imaginait : comment faire pour rendre les dialogues plus naturels ? Et puis, elle ne pouvait s'empêcher de repasser sans arrêt derrière elle, à chaque scène écrite, pour corriger ses erreurs et les incohérences. Moralité : elle perdait un temps fou, et peinait à poursuivre.

  Elle hésitait à aller interroger un professeur, mais elle n'osait pas encore montrer ses écrits. Les seules choses qu'elle avait montrées durant sa vie concernaient des discours qu'elle avait dû réaliser, ou de petits poèmes écrits sur la mer face au château. Son casque blanc posé sur ses cheveux roux foncé, elle écoutait des musiques en vogue chez elle, surtout de la pop ou de la musique classique. Pour écrire, elle adorait.

  La porte s'ouvrit soudainement, avec force, et vint se claquer au mur. Ondine releva la tête, surprise, et remarqua que c'était Romane : qui pouvait-ce être d'autre, avec de telles manières ?

  — Meuuuuuf ! s'écria Romane en accourant vers elle. Faut à tout prix que tu viennes !

  — Qu'est-ce que vous avez fait, encore ? demanda Ondine en enlevant son casque.

  — Rien ! Enfin, si. On fait une session écriture tous ensemble au Parloir, on est presque tous réunis entre S3. Tu veux pas venir avec nous ? Comme ça, on s'entraide, et Gabriel fait des vidéos pour ses réseaux, c'est cool.

  Ondine fit une moue songeuse. Hum... Elle aimait bien la solitude, mais à la fois, tout le monde ne se réunissait pas tous les jours, alors...

  — OK, répondit Ondine en fermant son ordinateur, pour le glisser dans son sac au pied du lit. Je te suis.

  Romane sautilla, enchantée, et attendit qu'Ondine ne se lève et prenne son sac pour la prendre par la main et l'entraîner en courant dans les couloirs. La princesse ne put s'empêcher de rire : son amie semblait si enchantée !

  Elles finirent par se glisser, assez discrètement, dans le parloir. Normalement, il était interdit de se retrouver ainsi sans autorisation des professeurs : Elysia et Aurélien étaient les seuls au courant de cet endroit, visiblement, mais ils préféraient tout de même être discrets.

  — Ondine ! s'écria Sarah en la voyant arriver. Salut !

  Sarah, auparavant à côté de la porte, se leva pour faire une accolade à son amie. Cela fit sourire discrètement Ondine : elle se sentait très intégrée aux S3, même si elle conservait toujours le même sentiment. Arrivée après tout le monde, elle se sentait souvent comme une « incruste », même si tous lui répétaient que cela ne changeait rien et faisaient au mieux pour l'intégrer.

  — Salut, tout le monde, lança Ondine. Vous écrivez ici, alors ?

  Les élèves étaient tous installés nonchalamment sur les fauteuils. Des draps avaient été accrochés aux murs, sans doute pour tenter de contenir la fraîcheur de la pierre, et des plantes avaient été posées un peu partout. Des guirlandes lumineuses, suspendues au plafond, apportaient une ambiance tamisée à la pièce, qui enchantaient presque tout le monde.

  Ondine fut invitée à s'asseoir également, sur les coussins posés au sol. Depuis la venue d'Elysia, la salle semblait embellie ; Victoria expliqua :

  — On est arrivés un matin, et il y avait de la décoration partout ! On pense que c'est soit Elysia, soit M. Courpere qui a acheté tout ça.

  — Je penche plus pour M. Courpere, déclara Lucie, à côté d'elle, qui dégustait un cookie tout en écrivant. Il adore les plantes, alors qu'Elysia n'en met nulle part. C'est lui qui avait insisté pour en mettre dans les salles de réception, salles à manger, etc.

L'Académie d'Écriture [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant